Un nouveau métier RH émerge discrètement, mais sûrement, dans les entreprises : le Chief Freelance Officer. Face à la montée en puissance du freelancing — on estime à 1,5 million le nombre de travailleurs indépendants d’ici 2030 — les équipes ne peuvent plus se contenter d’une gestion éclatée des talents externes. Leurs relations doivent se structurer, et le cadre qu’elles proposent gagner en cohérence et en attractivité.
Dans ce contexte, le Chief Freelance Officer trouve toute sa légitimité. Son rôle : piloter la gestion des freelances de A à Z, de leur recrutement à leur coordination, en passant par leur intégration et leur fidélisation.
Chief Freelance Officer : missions, rôle et responsabilités
Polyvalent, le Chief Freelance Officer se situe à la croisée des RH, de la gestion de projet et du pilotage stratégique. Ses principales missions comprennent :
- évaluer la pertinence du recours à un freelance selon les besoins identifiés, et orienter vers le bon format contractuel (CDD, prestation externe, portage, etc.) ;
- sourcer et recruter les prestataires ;
- superviser l’intégration (formation aux outils, sensibilisation à la culture d’entreprise, etc) ;
- optimiser les coûts et assurer le suivi budgétaire ;
- entretenir une relation régulière avec les freelances — feedbacks, suivi de mission et projection sur de futurs besoins ;
- coordonner les équipes hybrides (internes et freelances), notamment dans les environnements en télétravail ou en mode projet ;
- structurer une base de données des talents externes, en cartographiant les expertises disponibles.
Quelle formation suivre pour devenir Chief Freelance Officer ?
Comme de nombreux métiers RH apparus récemment grâce à l’essor du numérique et du travail à distance, le Chief Freelance Officer ne dispose pas encore de formation spécifique. Néanmoins, certains parcours se rapprochent de cette fonction.
Des masters de management de projet ou en communication numérique permettent de maîtriser les pratiques de gestion, tout en s’intéressant à l’entrepreneuriat.
Les profils issus du recrutement, des ressources humaines ou du consulting sont particulièrement bien placés pour une réorientation.
Enfin, certaines entreprises choisissent de promouvoir des collaborateurs ayant déjà géré des freelances en mode projet.
Quelles sont les compétences et qualités requises ?
Le poste de Chief Freelance Officer requiert une certaine agilité et une double culture, entre RH et business. Les compétences clés qu’il demande inclut :
- une bonne connaissance du marché freelance, de ses plateformes, de ses tendances ;
- des compétences en management de projet et en sourcing ;
- une appétence pour les sujets juridiques et administratifs ;
- une posture relationnelle agile, pour créer du lien sans exercer d’autorité hiérarchique directe.
Focus sur le freelancing : un marché avec ses propres codes
Le monde des freelances possède des codes qui lui sont propres. Statuts juridiques, régimes fiscaux, enjeux de facturation ou d’assurance : le Chief Freelance Officer doit maîtriser tous ces paramètres pour piloter ces relations avec efficacité.
À cela s’ajoute un rapport au travail différent : plus autonome, souvent plus orienté mission que hiérarchie, avec un besoin de reconnaissance qui passe par la rémunération mais aussi par la qualité des échanges.
Quel est le salaire d’un Chief Freelance Officer ?
Le métier étant encore jeune, les rémunérations varient fortement selon la taille de l’entreprise, le nombre de freelances pilotés et le degré de séniorité. En moyenne, on observe des fourchettes proches de celles d’un talent acquisition manager senior ou d’un HRBP expérimenté.
3 signaux pour savoir si votre entreprise a besoin d’un Chief Freelance Officer
Toutes les entreprises ne nécessitent pas la présence d’un Chief Freelance Officer. La pertinence d’ouvrir un tel poste peut être évaluée grâce aux questions suivantes :
- Le temps consacré par les chefs de projet (ou managers) à recruter et coordonner les indépendants est-il devenu significatif ?
Lorsque les équipes internes passent de plus en plus de temps à encadrer les missions d’indépendants — au détriment de leurs propres responsabilités — cela révèle un besoin d’organisation. Le recrutement ponctuel de freelances peut sembler simple sur le papier, mais sans centralisation, cette gestion devient vite chronophage. À terme, cela nuit à l’efficacité globale des équipes.
- Le taux de rétention des freelances est-il satisfaisant, ou l’entreprise doit-elle souvent repartir de zéro dans ses recrutements ?
Une entreprise qui peine à faire revenir ses freelances sur de nouvelles missions doit s’interroger. Brief confus, manque de retour, délai de paiement trop long… autant de raisons qui peuvent les pousser à ne pas renouveler la collaboration. Or, ces profils experts représentent un coût élevé : mieux vaut les fidéliser que recommencer constamment de zéro.
- La collaboration entre salariés et freelances est-elle fluide, ou source de tensions organisationnelles ?
Faute d’un onboarding adapté, d’une clarification des rôles, ou d’explications sur la culture, les incompréhensions sont fréquentes. Et ces tensions ne sont pas sans conséquence sur la qualité des livrables. Un Chief Freelance Officer anticipe ces frictions en créant un cadre propice à une collaboration efficace et sereine.
Le métier de Chief Freelance Officer incarne l’évolution des relations entre entreprises et indépendants. Cette hybridation des fonctions RH annonce de nouveaux modèles de collaboration, plus souples et plus stratégiques. Fait marquant : certaines entreprises confient même ce poste… à un freelance. Une mise en abyme révélatrice de cette transformation en cours !
Découvrez les autres métiers de la fonction RH :
- Concepteur pédagogique
- HR Business Partner
- Responsable rémunération
- Responsable communication RH
- Responsable formation
- Data privacy officer
- Responsable des relations sociales
- Responsable RSE
- Campus manager
- Responsable SIRH
- Chief consulting officer
- Responsable recrutement
- DRH
- Responsable du développement RH
- Directeur e-marketing RH
- Responsable marque employeur
- Data analyst RH
- Chief happiness officer
- Digital learning manager