La dernière étude des rémunérations menée par Michael Page vient de dévoiler les salaires de la fonction RH.
Parmi les métiers les plus rémunérateurs ? Celui de DRH ou encore de responsable des rémunérations et des avantages sociaux, en passant par le métier de responsable des relations sociales.
Dans cet article, nous focaliserons notre attention sur les principaux salaires RH en établissant un top 10 des plus hautes rémunérations, basé sur les résultats des investigations menées par le cabinet de recrutement.
Nous nous intéresserons également aux 5 métiers les plus recherchés de la fonction RH. Ainsi qu’à la question de l’égalité salariale dans la fonction des ressources humaines à l’aube de 2024.
Les 10 métiers les plus rémunérateurs de la fonction RH
En tête de classement, le métier de Directeur des Ressources Humaines (DRH). Par sa position hiérarchique, c’est celui qui perçoit la rémunération la plus importante de la fonction RH au sens large. Et ce, même en début de carrière.
Le DRH est suivi de près par le responsable de la rémunération et des avantages sociaux en entreprise (Compensation & benefits manager). Il s’agit du poste qui perçoit le salaire le plus important de la catégorie Affaires sociales de la fonction RH.
Ici, retrouvez le top 10 des métiers les plus rémunérateurs de cette fonction :
- Directeur des ressources humaines (70 – 130 k€)
- Compensation & benefits manager (65 – 100 k€)
- Responsable des relations sociales (55 – 90 k€)
- Responsable mobilité internationale (50 – 90 k€)
- Responsable SIRH (45 – 90 k€)
- RRH site industriel (45 – 85 k€)
- Human Business Partner – HRBP (42 – 85 k€)
- Responsable du développement RH (45 – 80 k€)
- Responsable paie (42 – 80 k€)
- Responsable de recrutement (45 – 75 k€)
Rémunérations des métiers de la fonction RH dans le détail, par catégorie (Michael Page, 2023 )
Rémunération de la fonction RH en Île-de-France vs rémunération de la fonction RH en régions
Bien entendu, les résultats présentés ci-dessus sont à nuancer. En effet, comme l’indique l’étude du cabinet de recrutement, des variations existent entre la rémunération des fonctions RH en Île-de-France et celle appliquée en province. Avec des écarts variables selon l’ancienneté, le secteur d’activité et la taille de l’entreprise.
Selon le rapport Michael Page, les régions les plus touchées par ces variations seraient :
- le Centre-Val de Loire ;
- le Grand Est ;
- l’Occitanie ;
- la Normandie ;
- la région PACA ;
- l’Auvergne-Rhône-Alpes.
Ainsi, on note par exemple un écart de -7 à – 10 % entre la Nouvelle Aquitaine et la région parisienne, alors que celui-ci est nul entre les Pays de la Loire et l’IDF.
Pour aller plus loin à ce propos, retrouvez l’étude de rémunérations des ressources humaines de Michael Page.
Top 5 des métiers les plus recherchés de la fonction RH
Parmi les principaux enseignements de l’étude Michael Page sur les rémunérations, nous apprenons que les 5 profils les plus recherchés sont actuellement :
- Gestionnaire/Responsable Paie et ADP ;
- Chargé/Responsable recrutement ;
- Responsable RH ;
- Assistant RH ;
- Chargé/Responsable formation.
En tête de liste, les métiers de la paie donc. Il faut dire que ces services ne sont pas épargnés par les difficultés de recrutement constatées depuis plusieurs mois sur le marché du travail.
En ce sens, une étude ADP sur le potentiel de la paie publiée en 2022 révélait déjà que plus de la moitié des services de gestion de la paie souffraient de cette pénurie, de compétences et de personnel. Et ce, dans un contexte où ils doivent également faire face à :
- la complexité et à la démultiplication des demandes des salariés depuis la crise sanitaire ;
- l’accumulation de tâches administratives secondaires.
Quid de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes ?
Qu’en est-il de la parité en matière de rémunération de la fonction RH ? Selon l’étude Michael Page, 80 % des professionnels des ressources humaines sont des femmes. Un chiffre largement étayé par le Guide des salaires 2022-2023 (édité par les éditions Lefebvre Dalloz), qui recense 82 % de femmes dans la fonction RH.
Ce n’est une nouvelle pour personne : aujourd’hui, les femmes sont surreprésentées dans la fonction RH. Pourtant, on observe également que cette présence écrasante des femmes dans ces métiers n’a aucune incidence sur leur rémunération.
Plus encore, l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes ne cesse de se creuser. Les salaires des femmes accusant un retard de 30 % par rapport à ceux de leurs homologues masculins.
Un paradoxe, à l’ère où les questions d’égalité salariale et d’augmentation des salaires sont au cœur des enjeux RH actuels.
Autant de chiffres qui soulèvent une problématique délicate : celle de l’exemplarité, étant donné que le cœur de mission des professionnels des ressources humaines est précisément lié au déploiement de politiques de parité et que le principe d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes est inscrit dans le Code du travail depuis 1972. De même, les professionnels des ressources humaines sont souvent mobilisés sur les questions ayant trait à la santé financière des collaborateurs et, de manière générale, aux problématiques QVCT.
Aussi, si les femmes demeurent moins payées que les hommes, y compris dans la fonction RH, elles constituent pourtant un facteur clé de compétitivité et de performance indéniable pour les entreprises. Selon une étude du Bureau International du Travail (2019), les organisations les plus inclusives ont 60 % de chances en plus d’améliorer leurs résultats financiers et de conserver leurs talents.
En outre, rappelons que le phénomène de grande démission pourrait toucher particulièrement les femmes. Plus de la moitié d’entre elles désirent en effet changer de job, de secteur, voire de statut professionnel, selon une étude menée par l’IFOP pour Garance & Moi (2022).
Défis et opportunités à horizon 2024
Pour conclure, notons qu’à l’aube de 2024, il semble donc opportun de concentrer ses efforts sur l’attractivité des métiers de la fonction RH, notamment liés à la paie.
En outre, il paraît également nécessaire d’œuvrer à la poursuite des efforts liés à l’égalité salariale en 2024, à plus forte raison dans la fonction RH, qui se situe au cœur des enjeux stratégiques des entreprises et qui souffre d’un certain manque de reconnaissance (à ce propos, consulter notre dernier baromètre 2023 sur le moral de la fonction RH, basé sur un panel de 87 % de femmes et 13 % d’hommes).