Le management coopératif, c’est quoi ? Quels sont ses avantages en matière d’expérience collaborateur ainsi que pour une entreprise en 2023 ? Le management coopératif peut-il renforcer la cohésion d’équipe, le bien-être des salariés ? De quelle manière incarner un projet de management coopératif pour favoriser l’expérience collaborateur ? Les explications de myRHline.
Définition du management coopératif
Le management coopératif nécessite, comme son nom l’indique, d’impliquer les collaborateurs dans le management. Ainsi, le modèle coopératif requiert non seulement l’encadrement d’un groupe de travail avec des opérations liées à l’atteinte d’objectifs fixés, mais aussi la participation des salariés (plus d’inclusion à la prise de décision, transmission des skills, autonomie, responsabilisation).
Autrement dit, il s’agit d’une approche « plus solidaire » du management, ainsi que l’indiquait le Centre de Ressources en Economie-Gestion de l’Académie de Versailles.
S’il existe différentes façons de manager, celle-ci s’appuie sur 4 grands principes expliqués par Jérôme Delacroix (Le management coopératif : un autre chemin vers la performance, Coopératique, 2006) : la libre circulation de l’information, des comportements basés sur la confiance envers son équipe et l’entraide, la conjonction recherchée de l’intérêt de l’organisation et celui de chaque employé et la mise en oeuvre de moyens organisationnels, technologiques et humains pour réaliser les objectifs de la structure.
Cette façon d’encadrer, qui implique la participation effective des membres, basée sur la collaboration et la confiance, a comme objectifs d’améliorer et de fluidifier les échanges entre les membres du groupe – ce qui permettrait par ailleurs de prévenir la gestion des conflits.
Mais alors quelle place pour les compétences dans ce type d’approche managériale ? L’encadrement coopératif déploie un système d’organisation du travail ancré sur les soft skills des individus.
Attention : ce modèle ne doit pas être confondu avec un système d’auto-organisation du travail. Les relations hiérarchiques prévalent toujours au sein de la structure pour laquelle travaillent les équipes.
D’une certaine manière, cette approche managériale se base sur l’intelligence collective où il s’agit de valoriser et de reconnaître les skills pour faciliter l’expérience collaborateur et devenir une structure apprenante – voire résiliente.
Il s’agirait de pouvoir trouver un équilibre entre les différents modèles de managements bien connus : le modèle directif, le modèle participatif, le modèle persuasif ou encore les modèles délégatif et participatif.
- Remarque: on retrouverait ce modèle de management coopératif dans les sociétés SCOP. La SCOP (Société coopérative et participative) est, comme son nom l’indique, une entreprise coopérative qui peut exister sous la forme d’une SA (Société Anonyme), d’une SARL (à Responsabilité Limitée) ou d’une SAS (par Actions Simplifiée). Avec une SCOP, les salariés sont réunis autour d’un projet économique commun, collaboratif, et de valeurs communes, de projets partagés. Selon le gouvernement, une SCOP a « comme particularité de disposer d’une gouvernance démocratique ».
Management coopératif : quels avantages ?
Depuis quelques années dans le monde du travail, les salariés ont de nouvelles attentes – notamment depuis la crise sanitaire qui a bousculé les modes de travail et a forcé les entreprises à s’adapter au changement.
En outre, on invoque énormément le rôle du manager dans le bien-être des employés, dans leur épanouissement professionnel et leur développement. Comme le rappelait Emmanuelle Pays – DRH et DirCom de la société Extia – lors de l’évènement LinkedIn Talent Experience 2023, « On dit souvent qu’on ne quitte pas une entreprise mais qu’on quitte un manager. On peut avoir une culture d’entreprise magnifique mais si ça ne va pas avec le manager, le collaborateur se désengagera ». Et pour cause : une étude Gallup révèle que 50 % des collaborateurs quittent leur emploi à cause d’une mauvaise relation avec les supérieurs chargés de leur encadrement.
Par ailleurs, une étude LinkedIn révélait dernièrement que 91 % des talents souhaitaient bénéficier d’opportunités de formation en entreprise. En outre, 52 % d’entre eux se sentent soutenus dans leur développement mais le soutien de la hiérarchie est indispensable pour répondre aux attentes des membres du personnel. Enfin, la génération Z estime que la formation sera un facteur clé dans son évolution de carrière.
Et le management coopératif s’appuie précisément sur les skills, sur les compétences et le développement de ces derniers pour assurer, entre autres, l’employabilité des salariés. Et cela passe notamment par la formation.
En outre, par la place qu’elle accorde à la communication avec l’équipe, cette approche basée sur la coopération est susceptible d’améliorer la relation collaborateur/manager. En cela, cette approche managériale en entreprise est étroitement liée aux enjeux QVCT. Mais il y a aussi un réel enjeu de marque employeur.
Comment adopter une posture coopérative ?
Le management coopératif nécessite, naturellement, des soft skills. Et il s’agit d’avoir les bons outils en main pour améliorer la qualité de la communication avec ses équipes. Voici les conseils de Martine Payot-Surma, Coach professionnelle et formatrice sur les questions d’encadrement, mais aussi sur les questions de communication et de développement des potentiels.
Alors que nécessite ce type de management dans les entreprises ?
- Du temps à prendre pour expliquer, (mieux) se connaître, partager, accompagner ;
- Accepter de partager le pouvoir dans une logique d’intelligence collective et non individualiste ;
- Pouvoir mettre en commun nos idées, nos ressources ;
- Pratiquer l’écoute active ;
- Formuler des propositions ouvertes, adaptables ;
- Accepter que l’organisation puisse parfois être bancale face aux impératifs d’adaptation à des évènements et des individus, tout en conservant une certaine stabilité.
Cela implique pour les managers d’oeuvrer au développement de leurs propres compétences (capacité d’adaptation du style de management selon la situation, capacité à déléguer, faire participer, diriger, persuader, communiquer, animer une équipe autonome, prendre des décisions en collectif…)
Cette approche managériale doit pouvoir faciliter les relations des membres d’un groupe, accélérer les décisions sans les précipiter, fédérer les employés autour d’une vision commune et d’un sens commun. Elle a aussi pour ambition de favoriser l’autonomie, de créer du réseau et de faire progresser non seulement les salariés, mais aussi l’entreprise dans ses objectifs de performance.
Bon à savoir : pour les managers qui ont le projet de développer ce type d’approche, des formations existent en la matière pour accompagner les leaders dans cette direction. Sont concernées toutes les personnes amenées à animer une équipe et adopter un mode de relation plus coopératif, plus incluant et donc de (meilleure) qualité. Le but ? Développer l’autonomie des collaborateurs et mieux les impliquer.
Parmi les contenus abordés dans les formations, on peut retrouver :
- Les techniques de management situationnel
- Les motifs de motivation au travail des équipes
- La place du manager coopératif
- Les outils de prise de décision sur le mode collectif
- Les évaluations et auto-évaluation
- Etc.
Et si l’approche coopérative permettait de fidéliser les collaborateurs ?