Avez-vous entendu parler du “quiet quitting” ? Popularisé sur TikTok sous le hashtag #quietquitting vu près de 130 millions de fois, ce phénomène est lié à celui de la Grande Démission aux Etats-Unis. Il touche peu à peu l’Australie et l’Europe et plus particulièrement l’Allemagne et l’Angleterre. Mais à quoi ce terme fait-il référence ? Comment l’éviter ?
Les origines du quiet quitting
Le quiet quitting signifie littéralement “démission discrète” ou “démission silencieuse”. Il concerne les salariés qui ne démissionnent pas de leur job, mais qui peu à peu le quittent mentalement. Ou plutôt qui ne souhaitent plus « sacrifier » leur work-life balance. Tout comme le phénomène de Grande Démission auquel il fait écho, il touche les Etats-Unis, l’Australie et gagne l’Europe.
Le quiet quitting serait inspiré du #TangPing sur les réseaux sociaux chinois, selon le Guardian. Signifiant “rester allongé”, cette tendance a pris de l’ampleur en Chine en avril 2021. Ces revendications sont principalement celles de la nouvelle génération de travailleurs chinois, qui luttent contre la culture du rythme “9/9/6” : travailler de 9 heures du matin jusqu’à 9 heures du soir, 6 jours par semaine. Xi Jinping, le président chinois, a même pris la parole dans un média communiste en octobre dernier contre le quiet quitting : “Une vie heureuse s’obtient par la lutte, et la prospérité commune dépend du travail acharné et de la sagesse”, selon le New York Post.
Une autre forme de démission ?
Le quiet quitting est-il le nouveau symbole du désengagement et de la perte de sens au travail ? La surcharge de travail, le manque de considération et un mauvais work-life balance font en tout cas partie des causes principales conduisant les salariés au quiet quitting.
La crise sanitaire a transformé le rapport au travail de nombre de collaborateurs. Cette période inédite a été un moment propice de questionnement sur le sens de leur quotidien professionnel. La pandémie a également provoqué une prise de conscience concernant la précarité de la vie et l’importance de l’équilibre vie professionnelle vie personnelle. Les “quiet quitters” revendiquent la priorité à leur santé mentale et physique.
Fini les heures supplémentaires et la consultation des emails en dehors des heures de travail. Les adeptes du quiet quitting ne souhaitent plus que leurs carrières se trouvent au cœur de leurs préoccupations ou qu’elles prennent le dessus sur leur vie personnelle.
Comment les entreprises peuvent-elles éviter le quiet quitting ?
Pour éviter que leurs équipes ne se désengagent et expérimentent le quiet quitting, les entreprises doivent œuvrer pour favoriser leur épanouissement. Comment ? Voici une liste, non exhaustive, de bonnes pratiques à instaurer :
- Un nouveau modèle managérial : Les salariés attendent une forme de management davantage axé sur la confiance, l’encouragement, la prise d’initiatives et le droit à l’erreur (67%), selon le baromètre organisations hybrides et télétravail 2022. Comment faire ? Valorisez le travail de vos équipes en promouvant la considération, la reconnaissance, la responsabilisation …
- Le développement professionnel : selon l’étude BCG 2022, la première cause de démission chez les travailleurs de terrain français est le manque de visibilité sur leurs perspectives de carrières (48%).
- Améliorer leur qualité de vie et leurs conditions de travail (QVCT) : les salariés souhaitent plus de souplesse et de flexibilité en termes de gestion du temps de travail (baromètre organisations hybrides et télétravail 2022). Cette volonté a récemment été illustrée par l’étude ADP, People at Work 2022 indiquant que 53 % des jeunes de 18 à 24 ans envisageraient de quitter leur job si leur employeur leur imposait un retour 100 % en présentiel. Vous pouvez aussi accompagner la parentalité en entreprise, en proposant des places en crèche ou des systèmes de garde d’enfants.
- Donner du sens pour éviter le quiet quitting : en développant votre marque employeur, en promouvant des valeurs fortes d’engagement articulées autour de votre storytelling.
Laurène Boussé