Au travail comme en dehors de la sphère professionnelle, l’empathie est une compétence comportementale faisant partie des principales soft skills. Il s’agit d’une compétence particulièrement prisée dans le milieu professionnel et à plus forte raison en matière de leadership. Les explications de myRHline dans cet article.
Qu’est-ce que l’empathie ?
L’empathie ne doit pas être confondue avec la sympathie. Étroitement liée à l’intelligence émotionnelle, l’empathie désigne l’aptitude d’un individu à se mettre à la place de l’autre – de ce que l’autre ressent. Cette qualité humaine fait d’ailleurs écho à d’autres soft skills telles que la capacité d’écoute (on parle notamment d’écoute active), sans jugement.
Le Larousse décrit l’empathie comme la “faculté intuitive de se mettre à la place d’autrui, de percevoir ce qu’il ressent”.
Comme dans toutes les sphères de la vie sociale, l’empathie est valable dans le monde du travail. Et si cette soft skill pouvait sauver les relations de travail, notamment entre managers et collaborateurs ?
Pendant plusieurs années, les émotions n’étaient pas les bienvenues dans le monde du travail. Chaque collaborateur, chaque manager était prié de laisser ses états d’âme sur le pas de la porte de l’entreprise.
Mais aujourd’hui, alors que le bien-être en entreprise prend de plus en plus de place en tant que concept lié à la QVCT (c’est aussi le cas de la santé mentale par exemple), difficile de nier l’importance des émotions en entreprise.
Pourquoi l’empathie est si importante dans le monde du travail ?
Si l’empathie a toujours été plus ou moins importante dans la sphère professionnelle, elle devient aujourd’hui prioritaire à plusieurs égards.
Et pour cause : l’empathie viendrait répondre aux effets néfastes du stress au travail – notamment post crise sanitaire. En effet, une étude mondiale de Qualtrics a démontré en ce sens que 42 % des personnes avaient vu leur santé mentale dégradée depuis la crise sanitaire. Par ailleurs, 67 % des personnes seraient plus stressées, 57 % d’entre elles plus anxieuses, voire émotionnellement épuisées pour 54 % d’entre elles. Et on sait qu’une santé mentale dégradée vient également dégrader la santé physique des individus et vice-versa.
En outre, une publication parue au sein de l’Academy of Management Journal avait démontré par le passé que lorsque les individus sont confrontés à de l’impolitesse au travail, cela impactait leur performance et les rendrait d’ailleurs moins enclins à aider leurs pairs.*
Or, l’empathie pourrait bien venir répondre aux effets négatifs du stress dans la vie des individus. Dans un contexte où l’on parle de plus en plus de burn-out, d’épuisement professionnel ou de quête de sens au travail, l’empathie pourrait bien améliorer l’expérience collaborateur de manière significative.
*À ce propos, consulter la publication Does Rudeness Really Matter? The Effects of Rudeness on Task Performance and Helpfulness (2007)
Les bienfaits de l’empathie dans le monde du travail
Selon une étude Catalyst (The Power of Empathy in Times of Crisis and Beyond) menée auprès de 889 collaborateurs, l’empathie a des effets positifs à plusieurs égards. En voici quelques exemples :
- Au niveau de l’innovation : lorsque les dirigeants sont empathiques avec leurs employés, ces derniers seraient plus enclins à innover ;
- Au niveau de l’engagement collaborateur : 76 % des individus ayant fait cette expérience se déclaraient engagés contre 32 % ayant mené l’expérience inverse ;
- Au niveau de l’inclusivité : 50 % des collaborateurs ayant des responsables hiérarchiques “empathiques” déclaraient que leur lieu de travail était inclusif contre 17 % personnes étant sous la responsabilité de dirigeants considérés moins empathiques.
On note aussi un bénéfice en termes d’équilibre vie professionnelle vie personnelle : quand les collaborateurs sentent leurs dirigeants plus empathiques, 86 % des personnes sondées déclarent être en mesure de concilier leurs temps de vie et donc d’améliorer le work-life balance – concept qui prend d’ailleurs de plus en plus de place aujourd’hui dans la sphère professionnelle, étroitement lié à la Qualité de Vie au Travail. Un chiffre comparé aux 60 % des autres sondés qui, quant à eux, auraient perçu moins d’empathie.
Pour un leadership empathique au service de la performance
Cette compétence pourrait bien être liée à la performance individuelle et collective d’une entreprise.
Mais qu’est-ce qu’un leader doué d’empathie dans le monde du travail ?
Alors que le manque de reconnaissance au travail impacte la motivation et l’épanouissement professionnel des salariés, voici quelques conseils pour être un leader dit « empathique » :
- Pouvoir reconnaître, accueillir et identifier ses propres émotions ;
- Être en mesure de travailler sa capacité d’écoute, ce qui implique aussi de se libérer du temps pour communiquer avec ses équipes et encourager le feedback ;
- Savoir valoriser l’autre, ce qui passe nécessairement par la reconnaissance du travail accompli (entre autres) ;
- Pouvoir offrir à ses salariés des missions inspirantes favorisant le développement des compétences des collaborateurs et le sens au travail.
L’empathie n’est pas seulement avantageuse pour une meilleure cohésion d’équipe. Elle est également nécessaire à la bonne santé de l’entreprise. Et pour cause : mettre en place une communication dotée de plus d’empathie permettrait d’accroître le taux d’engagement, la motivation et donc la productivité des salariés – ce qui pourrait bien leur donner envie de rester dans votre entreprise par ailleurs.
En outre, lorsque vos collaborateurs se sentent reconnus, valorisés, écoutés, ils pourraient développer le souhait de devenir de véritables ambassadeurs de marque. Ce qui pourrait aussi être bénéfique pour votre marque employeur.