Dans un contexte où la semaine de 4 jours suscite toutes les passions, le slow working demeure un concept relativement méconnu et pourtant relativement lié à ces réflexions qui émergent sur notre rapport au travail. Pourtant, il pourrait bien avoir de plus en plus le vent en poupe. Alors quelle est la définition du slow working ? Travailler de cette manière permet-il d’augmenter sa productivité tout favorisant le bien-être des salariés en entreprise ? Ou est-ce un danger pour la performance de votre organisation ? Les explications de myRHline dans cet article.
Le slow working, c’est quoi ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le slow working ne consiste pas à travailler plus lentement pour être moins efficace. S’il s’agit effectivement de travailler moins, il s’agit de travailler mieux – par ce biais. Ce mouvement serait encore peu ancré dans les normes de la vie professionnelle. Néanmoins, à l’heure où la QVCT et où l’équilibre vie professionnelle vie personnelle sont au coeur des priorités, et si travailler moins permettait de se sentir mieux dans l’entreprise donc d’être plus productif ?
Le slow working consiste à prioriser les activités les plus importantes et à dire adieu aux activités non-essentielles, celles qui n’apportent pas réellement de plus-value à la performance de l’organisation.
Les avantages du slow working ? Apprendre à repérer les actions qui font avancer plus vite votre projet et celles qui le freinent. Puisque vous vous concentrez désormais sur l’essentiel, vous savez où vous allez, vous réduisez votre charge mentale et votre tendance à vous « éparpiller ». Ce qui augmente votre bien-être, votre productivité et donc votre performance. D’ailleurs, en fonctionnant ainsi, le rapport du collaborateur à sa profession change radicalement. Il constate que ses projets avancent plus vite et mieux, avec des résultats qui vont de pair. En outre, vos collaborateurs gagnent du temps. Ce temps gagné, ils peuvent l’investir pour apprendre à (mieux) connaître leurs collègues. Car l’entreprise n’est pas qu’un lieu de productivité. C’est aussi un lieu de sociabilité.
C’est d’ailleurs ce que rappellait Julie Gaillot, Directrice du pôle Society de l’institut CSA lors de la restitution de la 6ème édition du baromètre annuel menée par l’institut CSA Research pour Parella sur l’évolution des espaces et des modes de travail fin 2022 : « Au travers de cette étude, il apparaît clairement que l’entreprise est beaucoup plus qu’un lieu de productivité. C’est un lieu de sociabilité, où les salariés viennent pour se retrouver, échanger, partager. »
4 conseils pour favoriser le slow working
- Privilégier le monotasking
Comme nous l’avons précédemment évoqué, le fait d’être « multifonction » peut rapidement conduire à l’éparpillement, surtout lorsque certaines tâches n’ont pas vraiment de sens ou de plus-value pour votre organisation. Bien-sûr, le multitasking peut être considéré comme une compétence, comme l’une de ces soft skills que l’on peut faire valoir. Bien-sûr, le multitasking d’un salarié peut être avantageux pour les sociétés. Mais à terme, ne risque-t-il pas de conduire à un épuisement professionnel ou à une perte de sens au travail ?
- Rendre possible le télétravail
On perd moins de temps dans les transports, on gagne en sommeil, en énergie et on se ménage. Car c’est connu, le trajet vers le bureau peut être une source de stress plus ou moins énergivore (stress des transports en commun – et notamment à Paris -, bouchons sur la route, etc.) Le temps que vous économisez sur votre temps de trajet est précieux : vous pouvez vous consacrer à d’autres activités (ex : yoga, lecture, échanges…) Aujourd’hui, post crise sanitaire, il est difficile de faire sans le télétravail partiel, qui a bouleversé les pratiques organisationnelles de la sphère professionnelle. Le remote work peut aider vos collaborateurs à pratiquer le slow working.
- Apprendre à dire « non »
Prioriser, c’est mettre de côté d’autres tâches non-essentielles ou, en tout cas, non-prioritaires – qui peuvent être effectuées après les tâches prioritaires. Certains collaborateurs ne se rendent pas forcément compte de votre charge mentale. Le fait de dire « oui » à toutes les demandes, même lorsqu’il s’agit d’activités qui ne sont pas essentielles, vous amène à vous perdre dans votre To do list et risque de retarder le rendu d’un dossier prioritaire pourtant nécessaire.
- S’octroyer des pauses et des moments de recul dans la journée :
pause café, pause lecture, temps de réflexion, de recul permettant de faire le point.
Autant de choses qui peuvent renforcer la motivation au travail.
Travailler moins, travailler mieux : conclusion
Pour résumer, voici ce que n’est pas le slow working :
- Avoir un collaborateur moins performant ;
- Une réduction des heures de travail ;
- Une baisse de la qualité du travail ;
- Un désengagement collaborateur
- Une semaine de 4 jours.
Le slow working, en conclusion, consiste plutôt à :
- Prioriser les actions directement liées à la performance de la société (quel dossier est prioritaire pour la vie de mon entreprise aujourd’hui ?) ;
- Gagner en efficacité ;
- Changer son rapport au travail ;
- Ralentir pour avoir un meilleur rythme ;
- S’octroyer des moments favorables à la QVCT et à la work-life balance (pauses sociales, pauses café, temps de réflexion, etc.) ;
- Favoriser l’épanouissement professionnel des collaborateurs ;
- Réduire la pression des collaborateurs ;
- Optimiser l’expérience collaborateur et son engagement.
En conclusion, voilà une belle définition du concept trouvée dans le Dico QVT de Moodwork, de l’autrice du livre Slow working (Vuibert), Diane Ballonad Rolland :
L’entreprise d’aujourd’hui ne peut plus perdurer dans des modes d’organisation du travail qui privilégient le « court-termisme », le culte de l’urgence et le multitâche, au détriment de la santé des salariés et de la qualité de vie au travail. Le slow working réhabilite la qualité au détriment de la quantité, et nous rappelle que pour travailler mieux, il faut travailler plus lentement. Ainsi, à contre-courant du fast working, le slow working pourrait se définir comme un mouvement qui nous invite à repenser notre relation au travail et au temps afin de gagner en sérénité et mieux gérer notre énergie dans la durée : « Comment rester dans l’efficacité que l’on attend de moi tout en préservant mon énergie et mon équilibre personnel ? ».