Meta (maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp), Alphabet (maison mère de Google), Amazon, Twitter ou encore Microsoft : les suppressions de postes se multiplient dans le secteur de la tech.
Mais à quoi sont dues ces vagues de licenciements ? Les entreprises de la tech américaines seraient-elles en train de s’effondrer ?
Des vagues de licenciements dans la tech
Suppression de postes chez Meta et Twitter
Le rachat de Twitter par Elon Musk a été marqué par la suppression du poste d’environ la moitié des 7500 salariés de l’entreprise. Plus de 1000 ont également accepté une offre de départ volontaire. Selon le New York Times, samedi 25 février 2023, 200 personnes supplémentaires auraient reçu un mail leur annonçant la suppression de leur poste avec effet immédiat.
De son côté, Meta, la maison mère de Facebook, WhatsApp et Instagram, a engagé un plan social en novembre 2022 concernant 11 000 emplois, soit environ 13% de ses effectifs. C’est le premier plan social du groupe. Mark Zuckerberg décrit ce moment comme “ l’un des changements les plus difficiles dans l’histoire de Meta. “ Le Sénégal, la République tchèque et la Bulgarie sont les seuls pays épargnés par une suppression de poste. Toutes les fonctions sont touchées. Selon Les Echos, Meta va offrir trois mois de conseil RH aux salariés concernés pour favoriser leur recherche d’emploi. Quant aux recrutements, ils seraient gelés jusqu’au printemps 2023.
Microsoft licencie 10 000 salariés
En janvier dernier, Microsoft a annoncé lancer sa troisième phase d’investissement dans OpenAi, les créateurs de la célèbre intelligence artificielle ChatGPT, estimée à 10 milliards de dollars. Dans le même temps, le géant de l’informatique américain a annoncé la suppression du poste de 10 000 salariés, soit 5% de ses effectifs, d’ici la fin du mois de mars. Microsoft a justifié sa décision par une incertitude économique et des changements de priorités de la part de ses clients (source : Le Monde, “Microsoft prévoit de licencier 10 000 personnes”). En effet, selon Satya Nadella (Directeur Général de Microsoft), après avoir accéléré leurs dépenses informatiques pendant la pandémie, les entreprises cherchent désormais à faire des économies.
Alphabet, maison mère de Google, réduit ses effectifs
Quelques jours après, Alphabet, la maison mère de Google, a également annoncé réduire de 6% ses effectifs mondiaux, ce qui correspond à la suppression du poste de 12 000 personnes. Ces licenciements concernent l’ensemble de l’entreprise, dont les ressources humaines, certaines fonctions support, les équipes d’ingénierie et de produits. Ainsi, selon les Echos, Sundar Pichai (DG Google) a expliqué qu’ils avaient rapidement augmenté leurs effectifs ces dernières années « pour une réalité économique différente de celle à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui ». Par ailleurs, face à la popularité de ChatGPT, Google serait en train de travailler sur sa propre version de cette IA.
Suppression de poste : chez Amazon et Salesforce
Le 10 janvier 2023, Amazon annonce un plan de suppression de 18 000 postes dans le monde. Le géant du commerce en ligne avait d’abord annoncé une suppression de 10 000 emplois en fin d’année avant de revoir son estimation à la hausse. Le groupe comptait fin septembre 2022 1,54 million d’employés dans le monde (sans compter les travailleurs saisonniers recrutés en période d’activité accrue). En novembre 2022, Amazon a pourtant annoncé investir 2,5 milliards de dollars dans des services d’activité d’informatique à distance (cloud) en Espagne, avec la création de 1300 emplois.
Enfin, Salesforce a licencié 10% de ses effectifs. Un plan social d’envergure a été lancé en janvier dernier. Le DG de Salesforce, Marc Benioff a déclaré dans un courrier destiné aux collaborateurs : “ À mesure que nos revenus se sont accélérés pendant la pandémie, nous avons embauché trop de personnes, ce qui a conduit au ralentissement économique auquel nous sommes actuellement confrontés, et j’en assume la responsabilité “. Les suppressions de postes devraient être achevées d’ici la fin de l’année comptable 2024.
Quels sont les motifs de ces suppressions de postes ?
Pourquoi la tech subit-elle tous ces licenciements ?
Quatre des plus grandes entreprises de la tech, Meta, Alphabet, Amazon et Microsoft auraient ainsi supprimé environ 51 000 emplois dans le monde ces derniers mois.
Elles avaient pour la plupart connu un véritable succès durant la pandémie, s’étant traduit par de nombreux recrutements entre 2020 et 2022. Les salaires auraient atteint des niveaux record pour se démarquer au sein d’un marché ultra concurrentiel. Les géants de la tech voulaient tous recruter les meilleurs talents, ce qui a eu un prix. Ces réductions d’effectifs pourraient donc traduire une volonté de retour en arrière de la part de ces organisations.
De plus, selon un article de Bernard Marr pour Forbes, le niveau médian d’expérience des salariés licenciés correspond à 11,5 ans. Ayant plus d’ancienneté et leurs salaires étant plus élevés, “leur licenciement pourrait permettre aux entreprises d’atteindre leurs objectifs financiers”.
La hausse des prix due à l’inflation et le ralentissement du marché de la publicité numérique feraient également partie des raisons pour lesquelles les géants de la tech ont supprimé le poste de plusieurs milliers de personnes.
Ce n’est pas tout, certains groupes font face à une concurrence de plus en plus rude. Par exemple, Meta a vu émerger un féroce concurrent : TikTok. D’ailleurs certaines entreprises commencent même à recruter sur TikTok.
Fonction RH : la plus touchée
Les professionnels des ressources humaines représentent 28% des licenciements chez Meta, Alphabet, Amazon et Microsoft. La fonction RH est donc la plus touchée par ces suppressions de postes. Pourquoi ? Cela peut s’expliquer par le fait que les entreprises qui suppriment le poste de collaborateurs gèlent dans le même temps leurs recrutements. Le besoin en professionnels tels que les responsables du recrutement diminue donc inévitablement.
De plus, selon le journaliste Bernard Marr, les RH représentent un domaine où certaines fonctions peuvent être automatisées. Plusieurs plateformes proposent de digitaliser des tâches quotidiennes liées par exemple aux entretiens annuels ainsi qu’à l’onboarding des nouveaux arrivants.
Une intelligence artificielle aurait même permis de sélectionner quels étaient les salariés à licencier chez Accenture. Les représentants d’Accenture auraient affirmé qu’un “algorithme” avait permis de choisir quelle personne apprendrait la suppression de son poste.
En outre, si les RH et la recherche de talents ont été les fonctions plus touchées chez Meta et Microsoft, ce seraient les ingénieurs logiciels qui auraient subi le plus de coupes budgétaires chez Google et Twitter.
Pour finir, 56% des licenciements concernent la suppression du poste d’une femmes selon les données de 365 Data Science. Le message passé auprès des jeunes et des nouvelles recrues potentielles n’est donc pas vraiment encourageant, connaissant déjà les disparités dans le secteur de la tech.
Pour en savoir plus :