Une étude menée par l’OCDE, en partenariat avec Randstad, révèle qu’en 10 ans, la demande de compétences numériques a dépassé la demande de toutes autres compétences sur le marché.
Ainsi, les offres dans le domaine du numérique ont augmenté de 66% en 4 ans. Selon l’Institut Montaigne, 10 % des offres d’emploi sont non pourvues, ce qui représente 85 000 offres d’emploi.
La demande dans le secteur du numérique augmente
L’OCDE et Randstad ont analysé 417 millions d’offres d’emploi mises en ligne au cours des 10 dernières années au sein de dix pays : la France, l’Allemagne, la Belgique, le Canada, l’Espagne, les États-Unis, l’Italie, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et Singapour.
Les résultats démontrent que «généraliser l’acquisition des compétences numériques est un moyen de faciliter l’accès et le maintien dans l’emploi de tous les profils.» En effet, la demande concernant les métiers du numérique est en constante augmentation. Selon l’Institut Montaigne, 10 % des offres d’emploi dans ce secteur sont non pourvues (soit 85 000).
Par ailleurs, un rapport de la Dares affirme que le secteur IT va créer plus de 100 000 postes supplémentaires d’ici 2030 (Métiers en 2030).
En France, la demande dans le numérique a augmenté de 66% au cours des 4 dernières années. Plus encore, 7% des fiches de poste publiées sur internet seraient relatives à des professions du numérique.
Toutefois, ce résultat est plus bas que dans d’autres pays européens : 12% en Italie et en Espagne, 10% en Allemagne.
L’étude met en exergue 5 domaines de compétences s’étant le plus rapidement diffusées sur le marché du travail :
- l’analyse de données avancées (Big data, IA, etc.),
- la cybersécurité,
- la programmation,
- l’automatisation et l’internet des objets (IoT),
- les compétences numériques liées au commerce avec notamment la gestion des médias sociaux.
Notons par ailleurs que si 57 % de l’ensemble des diplômés de l’enseignement supérieur sont des femmes, seulement 25 % ont obtenu un diplôme dans les filières du numérique et 13 % de ces diplômées travaillent dans le secteur du numérique (Grande école du numérique).
Quels sont les postes les plus recherchés ?
Parmi les métiers prisés par les recruteurs, on retrouve les développeurs de logiciels, les programmateurs ainsi que les ingénieurs en logiciel.
Selon l’étude de l’OCDE, les développeurs de logiciels ainsi que les programmeurs représentent même 2 annonces en ligne sur 3 au Royaume-Uni.
En Allemagne et en France, la part des offres d’emploi en ligne destinées aux développeurs de logiciels et aux programmeurs s’élève respectivement à 37 % et 36 %.
Au Canada, à Singapour et en Espagne, les développeurs et les ingénieurs en logiciels représentent près de 50 % des offres d’emploi dédiées aux professionnels du numérique. Ainsi, entre 2012 et 2021 au Canada, au Royaume-Uni et aux États-Unis, le nombre d’offres d’emploi ciblant les datas scientist a été multiplié par 40.
Une demande sur cinq sur l’ensemble des offres recensées par l’étude concerne les administrateurs et les analystes en informatique de données.
L’accélération de la digitalisation des entreprises augmente par la même occasion les besoins de spécialistes. Les métiers se digitalisent de plus en plus et l’arrivée de ChatGPT devrait continuer à accélérer cette transformation digitale.
(Pour aller plus loin, découvrez notre article sur la digitalisation RH).
Cette étude révèle également une liste de compétences numériques de plus en plus convoitées depuis 4 ans dans l’UE : la connaissance d’Ubuntu (système d’exploitation), la maîtrise de Javascript et le CSS (langages de programmation).
Le rapport d’étude préconise 4 axes d’amélioration face à la digitalisation croissante des organisations.
Le premier est de privilégier la formation à tous les stades de carrières. En effet, pour garantir leur pérennité, les entreprises doivent permettre à leurs collaborateurs de développer leur employabilité et à développer de nouvelles compétences pour s’adapter aux évolutions du marché. Pour combler le déficit de profils Tech spécialisés, les entreprises devront investir dans la formation de leurs employés.
C’est pourquoi le second axe consiste à déployer une politique qui encourage l’apprentissage des compétences “futures”, notamment en orientant les étudiants et professionnels en reconversion professionnelle vers les filières d’avenir.
Pour attirer et fidéliser leurs équipes, les entreprises n’ont pas d’autre choix que de leur proposer une bonne QVCT, des perspectives de carrières intéressantes et un travail avec leur sens. En ce sens, la flexibilité des modes de travail devient un critère clé.