Congé de respiration : partir pour mieux revenir ? S’investir dans un projet extra-professionnel (associatif, de coaching ou de formation) tout en conservant une partie de sa rémunération, voici le concept du congé de respiration.
Le congé de respiration, kesako ?
Comme son nom l’indique, le congé de respiration permet aux collaborateurs de respirer, de prendre une pause. Le principe est simple : ils continuent à percevoir de 50% à 70% de leur rémunération tout en se consacrant à une activité extra-professionnelle (mécénat, coaching, formation ou accompagnement d’entreprise). Contrairement au congé sabbatique, le congé respiration permet donc de faire une pause dans sa carrière, tout en conservant une partie de son salaire.
Cette initiative s’inscrit dans une démarche QVCT, visant à améliorer le bien-être au travail grâce à l’équilibre vie professionnelle et privée. En plus de permettre aux collaborateurs de respirer le temps de quelques mois, le congé de respiration permet aux bénéficiaires de développer de nouveaux savoirs, de nouvelles méthodes de travail et soft skills.
L’épanouissement des collaborateurs offre de nombreux avantages pour l’entreprise. Il est primordial puisqu’il garantit de meilleures performances et réduit les risques de burnout, d’absentéisme et de turnover. En effet, selon une étude (MIT et Harvard), les salariés heureux sont deux fois moins malades, 31 % plus productifs et 55 % plus créatifs que les autres. Favoriser la satisfaction et l’épanouissement des talents permet donc de développer leur motivation, leur engagement et leur fidélisation à long-terme. Cela profite aussi à la marque employeur de l’organisation.
Le congé de respiration : une initiative d’Orange
Orange est la première entreprise à offrir à ses collaborateurs (cadres, employés ou agents de maîtrise) l’opportunité de bénéficier de ce congé de respiration. Dans l’accord intergénérationnel signé entre le groupe, la CFDT, Force Ouvrière et Sud, figure l’instauration d’un congé de respiration de 3 à 12 mois. L’entreprise de télécommunications a ouvert le congé de respiration aux salariés ayant au moins dix ans d’ancienneté. L’objectif ? Les accompagner dans leur volonté d’enrichissement personnel et culturel. Le congé de respiration repose sur la base du volontariat.
Pour être éligibles, les bénéficiaires doivent ainsi s’inscrire au sein d’un cycle universitaire ou d’une formation, s’engager dans des associations, apporter leur contribution à des start-up, PME ou encore former des élèves dans des écoles, universités ou instituts de recherche.
Cette année, le congé de respiration sera proposé à 250 collaborateurs. À long terme, l’entreprise souhaite ouvrir 1000 places chaque année.
L’accord intergénérationnel comprend également divers dispositifs d’accompagnement à la fin de carrière pour les seniors et des engagements concernant le recrutement d’alternants et de jeunes de moins de 30 ans.
Pour tout le monde ?
Qu’ils soient cadres, employés ou agents de maîtrise, tous les salariés nourrissant un projet d’intérêt général sont concernés. Le congé respiration s’adresse aux salariés souhaitant enrichir leurs compétences et connaissances dans un domaine extra-professionnel. Les activités en question doivent apporter une véritable valeur ajoutée, avec des projets construits de mécénat, humanitaires ou d’éducation par exemple. Le congé de respiration doit respecter une logique d’enrichissement personnel, mais aussi de développement des compétences.
De plus, le congé de respiration est généralement accordé aux salariés avec une certaine ancienneté dans l’entreprise. Par exemple, chez Orange, dix années d’ancienneté sont requises. L’idée est de récompenser les collaborateurs les plus fidèles et engagés.
Les salariés souhaitant bénéficier de ce congé devront donc s’inscrire dans un cycle universitaire ou une formation sans lien direct avec leur activité, s’engager au sein d’associations, dispenser des formations dans des écoles, universités, instituts de recherche ou participer à des projets au sein de start-up et PME.
Laurène BOUSSÉ