Le climat social d’une entreprise fait partie des enjeux RH clés pour les professionnels des ressources humaines. Il correspond au niveau de satisfaction des salariés au travail. Alors, comment le mesurer ? Comment améliorer le climat social ? Quelle est sa place aujourd’hui ?
Le climat social, qu’est-ce que c’est ?
Définition du climat social
Le climat social est au cœur des préoccupations des employeurs. À l’heure où 2 français sur 3 envisagent de changer de poste en 2023, le niveau personnel de satisfaction des collaborateurs paraît plus important que jamais.
Le climat social représente justement un indicateur RH fiable et précieux évaluant la santé sociale et humaine de l’entreprise. Il livre un diagnostic et mesure l’état de la relation entre les entreprises et les salariés.
Œuvrer en faveur d’un bon climat social incarne un enjeu important pour garantir une QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail) optimale, maintenir l’engagement collaborateur, éviter l’absentéisme, le turnover et faire rayonner votre marque employeur.
En effet, le bien-être d’un salarié impacte directement les performances de l’entreprise. Les résultats d’une étude du MIT et Harvard ont justement démontré que les salariés heureux étaient deux fois moins malades, six fois moins absents, 31 % plus productifs et 55 % plus créatifs. L’importance de la qualité de vie au travail et de l’environnement professionnel n’est donc plus à démontrer.
Les conséquences d’un climat social détérioré peuvent être extrêmement néfastes et affecter toute l’organisation. D’où l’importance de prendre le pouls auprès des collaborateurs et de mesurer le rapport personnel que chacun entretient avec l’entreprise.
Les indicateurs sociaux à connaître
Comment mesurer le climat social ? Quels sont les indicateurs clés que doivent connaître les entreprises ?
Pour initier le dialogue avec les collaborateurs, il est possible d’utiliser un baromètre, un questionnaire de satisfaction, ou de réaliser un audit social. Ce dernier permet à l’entreprise d’identifier les sources d’un climat tendu et de mettre en place des mesures préventives afin de désamorcer les potentiels conflits.
En vue de l’amélioration du climat social, les professionnels des ressources humaines ont la possibilité d’établir un diagnostic en s’appuyant sur les données de divers indicateurs, récoltées et analysées par le service des ressources humaines :
- l’eNPS (employee Net Promoter Score) indiquant la moyenne des réponses des salariés à la question “ Recommanderiez-vous votre entreprise comme une entreprise où il fait bon de travailler ? ”
- Le taux d’absentéisme, qui est lié au taux d’engagement et donc de satisfaction
- Le nombre de démissions au sein de l’organisation
- La mesure de l’ancienneté moyenne des employés
- L’évolution professionnelle et les perspectives s’offrant aux employés (formation, promotion, mobilité interne…)
- Le management global : quelles sont les relations avec les managers ? L’enjeu est fort sachant que ce critère est souvent déterminant dans le choix de quitter une entreprise.
- Le nombre de réclamations internes et externes
Interroger les collaborateurs et leur demander fréquemment des retours est essentiel pour continuer vers cette logique d’amélioration continue. Au cours du dialogue initié avec les salariés à l’occasion d’un baromètre par exemple, vous pouvez aborder des thèmes importants pouvant impacter le climat social de l’entreprise :
- les conditions de travail
- le management global
- la santé financière de l’organisation
- la conjoncture économique extérieure
- l’avenir et l’évolution des salariés au sein de votre entreprise
Les enjeux liés au climat social sont multiples, car ils affectent directement la performance du collaborateur et de l’entreprise. C’est pourquoi chaque indicateur doit être analysé par l’entreprise.
Quels sont les leviers d’amélioration du climat social ?
Les facteurs pour œuvrer en faveur du climat social
Le renforcement du dialogue social et d’une communication transparente est essentiel pour véritablement connaître les ressentis et le niveau de satisfaction des collaborateurs. Le dialogue et l’instauration d’un climat de confiance au sein de l’entreprise incarnent des facteurs clés de réussite. Il est crucial de favoriser la communication avec les salariés en interne et leur donner la parole. Vous pouvez leur demander des feedbacks via des questionnaires ou lors d’entretiens individualisés.
L’objectif est clair : améliorer les conditions de travail et le quotidien des collaborateurs. Comment ? Grâce à plusieurs facteurs : un environnement professionnel sain, de bonnes conditions de travail et de sécurité (QVCT, anciennement QVT), une charge de travail raisonnable, à la définition d’objectifs réalisables et clairs, des perspectives d’évolution professionnelle, de la flexibilité ou encore un mode de management bienveillant qui répond au manque de reconnaissance.
Par ailleurs, vous pouvez opter pour un bilan social individuel (ou BSI). Véritable outil de développement RH, il s’adresse à chaque salarié et liste les principaux éléments de sa rémunération et les autres avantages dont il bénéficie (salaire, avantages sociaux, tickets restaurants, congés, formation, mutuelle…). Il s’apparente également à un outil de communication efficace permettant à la fois de fidéliser, d’attirer les collaborateurs et de négocier avec eux.
Un tel outil valorise la politique salariale de l’entreprise. Ainsi, les équipes bénéficient d’une meilleure compréhension des aspects liés à leur rémunération et des autres avantages dont ils disposent. Ce qui permet de favoriser leur implication ainsi que leur fidélisation.
Les avantages pour l’entreprise
La satisfaction et le sentiment de bien-être des collaborateurs impactent positivement la marque employeur et contribuent à la faire rayonner. En effet, le bien-être et la satisfaction des candidats font partie des quatre critères de choix d’une entreprise (étude Générali 2022). Un avantage non négligeable lorsqu’on sait que 52 % des dirigeants estiment que les difficultés de recrutement mettent à mal l’activité de leur organisation.
Améliorer le climat social de l’entreprise répond donc aux défis d’attraction, de rétention, de motivation et de fidélisation des talents, permettant notamment d’appréhender la pénurie des talents qui touchent certains secteurs.
- Le saviez-vous ? 1 candidat sur 2 postule à une offre uniquement s’il a une bonne image de l’entreprise (étude HelloWork 2021). La gestion de l’image de marque des entreprises est aujourd’hui cruciale.
Les bénéfices d’un bon climat social pour l’entreprise sont donc nombreux :
- Placer l’humain au cœur des préoccupations
- Développer la motivation, la fidélisation et l’engagement
- Augmenter la productivité et la performance
- Développer la marque employeur et ainsi, l’attractivité de la société
- Diminuer les taux d’absentéisme, de turnover et d’abandon de poste
Ainsi, au premier semestre 2022, 71% des licenciements pour faute grave ou lourde dans le secteur privé sont motivés par un abandon de poste (Dares).