Les jeunes cadres seraient les plus touchés par la charge mentale au travail, selon l’étude réalisée par Mooncard et l’Ifop. Parmi ces derniers, 87% se disent stressés au bureau. Découvrez les résultats du baromètre évaluant la charge mentale provoquée par les préoccupations professionnelles et leurs conséquences sur la vie personnelle des cadres en France.
La charge mentale au travail, c’est quoi ?
La charge mentale au travail est définie comme “l’encombrement psychologique provoqué par des préoccupations d’ordre professionnel, y compris en dehors des horaires de travail”. Cette charge mentale peut affecter la QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail) des salariés et leur santé psychologique.
- 87% des cadres se disent stressés au travail.
Le stress au travail constitue d’ailleurs un élément déterminant des risques psychosociaux (RPS) au travail.
Les 6 différents critères utilisés pour calculer la charge mentale sont :
- Le stress ressenti au travail au quotidien
- Le difficile droit à la déconnexion après sa journée de travail et le fait d’y penser le soir et le week-end
- La difficulté à s’endormir le soir
- L’impression de “ne pas s’en sortir” (78% pour ceux en télétravail contre 71% chez les non télétravailleurs)
- Le sentiment d’intrusion de sa vie professionnelle dans son quotidien (77% des télétravailleurs et 72% des non télétravailleurs)
La grande majorité de ces collaborateurs pense au travail dans leur quotidien perso : le soir (95%), le week-end (91%) et pendant les vacances.
Nous avons été surpris de voir l’indice de charge mentale presque inchangé par rapport à 2021. Le télétravail, désormais entré dans les mœurs, est plébiscité par les cadres pour des raisons pratiques, mais il ne les protège pas du stress, bien au contraire. La confusion qu’il provoque est source de nouvelles tensions et nous devons trouver de nouvelles solutions pour y remédier.
En effet, bien que la crise sanitaire et les confinements à répétition paraissent lointains, la pression ressentie n’a presque pas diminué entre 2021 et 2022. L’indicateur de charge mentale au travail est passé de 4,6/10 en 2021 à 4,5/10 en 2022.
Lorsqu’on porte attention à ce qui les agace, ils citent à 29% l’utilisation des outils numériques, 28% la gestion de la santé au travail, 27% la gestion des contacts clients et enfin la gestion des notes de frais à 26%. Concernant les notes de frais, 1 cadre sur 3 s’est déjà retrouvé en difficulté financière à cause des avances de frais.
- 73% d’entre eux estiment faire face à « trop de tâches à gérer », et « trop de paperasse » (59%). La surcharge cognitive, en passant sans arrêt d’une tâche à une autre, ainsi que les méthodes d’organisation représentent donc des facteurs pouvant affecter de façon significative l’état psychique des collaborateurs.
Qui sont les plus touchés ?
Les cadres de moins de 35 ans sont plus sujets à cette charge mentale au travail. Leur indice atteint 4,9/10. L’indicateur de charge mentale des cadres sans enfant atteint 4,7/10.
Mais le secteur professionnel auquel ils appartiennent représente un facteur aggravant la situation. Ceux travaillant dans les secteurs d’activité du BTP et des transports sont plus propices à être confrontés à la charge mentale au travail. L’indicateur atteint 5,6/10. Au sein des secteurs du commerce, de l’hôtellerie et de la restauration, l’indice de charge mentale au travail atteint 5,2.
En revanche, au niveau du personnel de l’administration, cet indicateur est moins élevé que la moyenne des cadres (3,6/10).
Certaines informations doivent donc alerter, notamment lorsque ces pensées perturbent le quotidien des salariés.
Alors, ont-ils des envies d’ailleurs ? La réponse est oui, 50% des cadres admettent que cette envie de démission est plus forte qu’en 2021.
Les femmes sont 65% à vouloir démissionner, contre 54% des hommes. Quant aux profils en début de carrière, 65% envisagent de démissionner, contre 57% pour les 35-49 ans et 51% pour les plus de 50 ans.
- Les cadres Franciliens sont nombreux à se trouver dans cette situation : 63% veulent démissionner contre 54% pour ceux des autres régions.
Une charge mentale élevée provoque donc du stress et des impacts sur la santé psychologique des salariés. Et risque également d’augmenter le taux de turnover au sein de l’organisation. D’où l’importance pour les professionnels des ressources humaines de porter une attention particulière à cette problématique.
Parmi les facteurs évoqués dans cette étude :
- Une rémunération plus attractive (28% des répondants)
- Le work-life balance, soit l’équilibre vie professionnelle vie perso (26% d’entre eux)
- L’inadéquation avec les valeurs de l’organisation (23% des personnes interrogées)
Même si le style de management n’est pas cité ici, la relation avec les managers fait souvent partie des facteurs menant à une envie de pause ou de changement d’entreprise.