En entreprise, un environnement toxique a un impact indéniable sur la qualité de vie et les conditions de travail (QVCT) de l’ensemble des salariés. Ce phénomène peut conduire à des troubles anxieux, voire dépressifs, avec les effets plus ou moins boule-de-neige que l’on connaît (désengagement, démission, etc.) Un phénomène qui a aussi des conséquences sur l’état de santé de l’entreprise et qui peut affecter sa marque employeur.
Comportements toxiques, personnes dites toxiques… comment s’en prémunir en entreprise ?
Dans ce webinar, Marine Peron, psychologue du travail et consultante RH chez Pearson TalentLens nous partage ses conseils pour identifier, dès la phase de recrutement, les personnalités potentiellement nocives pour l’entreprise et les leviers existants pour favoriser un environnement professionnel (plus) sain et serein.
Climat de travail toxique en entreprise : de quoi parle-t-on ?
De nombreuses études soulignent aujourd’hui une corrélation indéniable entre le travail et la santé des salariés.
- D’après LiveCareer, près de 9 salariés sur 10 souffrent de peurs liées au travail ;
- D’après Empreinte Humaine, 7 salariés sur 10 déclarent que leur santé psychologique est liée partiellement ou totalement au travail et 40 % des répondants se disent épuisés au travail ;
- D’après UKG, les managers auraient autant d’impact sur la santé mentale des équipes qu’un(e) conjoint(e) (Mental Health at Work: Managers and Money).
Lorsque l’on invoque le mot « toxique » en entreprise, on pense souvent au manager dit toxique, moins aux (autres) parties prenantes potentiellement nocives pour l’entreprise.
En outre, le mot « toxique » tend, de plus en plus, à être utilisé comme « mot-valise », explique Marine Peron. Un terme qui doit donc être considéré avec précaution.
Étymologiquement ? Le mot « toxique » vient de toxikon, et désigne le poison déposé sur une flèche. En bref, on parle de ce qui vient littéralement empoisonner l’existence. De nos jours et en entreprise, l’invocation d’un tel mot peut avoir lieu en cas de harcèlement par exemple. En entreprise, un climat dit toxique peut être envisagé à 2 niveaux :
- Macro : style de management, processus en place, relations avec les collègues, etc.
- Micro : à échelle plus individuelle : est-ce que les valeurs de l’entreprise me correspondent ? Quid des missions, de la reconnaissance au travail, de la possibilité d’un développement des compétences ? Etc. Nous sommes sur des besoins inhérents aux aspirations individuelles.
Autrement dit, dans certains cas, le climat n’est pas nécessairement toxique en soi dans l’entreprise, mais peut l’être pour soi.
Quand on parle d’un climat toxique au travail, on ne va pas simplement parler d’une mauvaise ambiance. On est sur quelque chose de beaucoup plus cristallisé, qui vient toucher des éléments essentiels à l’épanouissement professionnel. Cela peut se traduire par des privations de liberté, du contrôle à l’excès, une surcharge régulière de travail ou, au contraire, par un poste complètement vidé de son contenu, une absence de feedback ou un feedback systématiquement négatif.
Les personnalités dites toxiques peuvent être définies comme des individus ne se remettant pas en question, ayant un comportement durablement néfaste pour autrui. Il s’agit de personnes qui en ont justement conscience, mais n’ont pas envie de se remettre en question.
À l’échelle de l’entreprise, comment agir pour s’en prémunir ?
Marine Peron conseille tout d’abord aux personnes confrontées à ce phénomène d’en parler, par exemple en interne, en entreprise, auprès des bons interlocuteurs. Cela peut être des managers, des professionnels des ressources humaines, mais pas nécessairement. Il est possible de s’adresser également aux instances représentatives du personnel ou encore à la médecine du travail.
- Bon à savoir : certains accords nationaux interprofessionnels ont été mis en place en 2010 contre le harcèlement et la violence.
Quoiqu’il en soit, se prémunir d’une situation ou d’une personnalité toxique est censée être du ressort de l’entreprise, puisque cette dernière « se doit de protéger la santé mentale des salariés », explique Marine Peron pour Pearson TalentLens, qui reconnaît néanmoins que toute la difficulté est d’en parler autour de soi, de sorte à ne pas en arriver au point de non-retour, voire au burn-out (à ce propos, voir aussi : les séquelles d’un burn-out).
Au niveau RH, il est possible de repérer le plus objectivement possible les collaborateurs qui subissent la toxicité d’une situation ou d’un autre employé (indicateurs liés au taux d’absentéisme, niveau de fatigue de la personne, échanges réguliers…)
Chez Pearson TalentLens, on a développé un questionnaire lié à la satisfaction et la motivation au travail des collaborateurs en ce sens. Il s’agit de recueillir des données précises, de l’information terrain quant aux motivations des salariés —qui ne sont pas nécessairement celles auxquelles on pense de prime abord.
Pour répondre aux problématiques potentiellement « toxiques » en entreprise, et ce dès la phase de recrutement, Marine Peron mentionne notamment le questionnaire TD12, qui a précisément été développé pour identifier, chez une personne, les comportements inadaptés, contraires à l’éthique ou contre-productifs pouvant nuire à sa performance professionnelle ou à celle de son entreprise.
Dans cette optique, rappelons l’importance du test psychométrique.
L’utilisation du 360° feedback peut aussi constituer une ressource intéressante. Effectuée sur la base du volontariat, il s’agit d’un questionnaire s’attachant à évaluer la perception qu’un manager, par exemple, a de lui-même et la façon dont il est perçu par son entourage professionnel : « De cette façon, il va pouvoir faire une comparaison de l’image qu’il a de lui et de l’image qui est perçue par son environnement. Et l’objectif, c’est de donner une prise de conscience de ses points forts et de ses axes d’amélioration (…) », explique Marine.
- Vous souhaitez en savoir plus ? Visionnez dès maintenant le replay de ce webinar avec Christophe Patte, directeur de la rédaction de myRHline et Marine Peron, psychologue du travail et consultante RH pour Pearson TalentLens.