Vous l’avez loupé sur LinkedIn ?
Maxime Bontemps est responsable des ressources humaines pour la Maison Métropolitaine d’Insertion pour l’emploi. En parallèle, il a développé une activité d’indépendant où il diffuse une newsletter liée à la gestion des temps et une formation gratuite en management Serial Manager.
Nous avons passé 20 minutes avec Maxime pour comprendre qui il est. Si plus de 26 000 abonnés suivent Maxime Bontemps sur LinkedIn, ce n’est peut-être pas par hasard.
Maxime, quel est ton parcours ? 🎓💼
Je travaille dans les ressources humaines depuis une quinzaine d’années. Mais j’ai aussi travaillé dans le conseil RH pour les TPE/PME et été responsable au sein d’une association, pour le développement économique et d’insertion professionnelle.
Aujourd’hui, et depuis 4 ans et demi, je suis responsable des ressources humaines et je chapeaute plusieurs fonctions : achats responsables, communication, informatique, avec un projet d’innovation sociale à côté.
Je suis arrivé au sein d’une entreprise où il y avait tout à construire, suite à des fusions. C’était donc d’autant plus intéressant.
Et les professionnels des ressources humaines peuvent aussi avoir d’autres casquettes : communication, informatique (SIRH), développement commercial… Je pense que c’est ça, la richesse du métier. D’autant plus qu’on peut l’exercer aussi en tant qu’indépendant.
J’ajouterai que durant mon parcours professionnel, j’ai pu observer que beaucoup de jeunes avec qui je discute lors de rendez-vous informels tiennent une importance particulière au « H » de « RH » : c’est-à-dire à l’humain. Et je comprends que les jeunes soient intéressés par cela, mais j’aimerais leur dire « attention, en fonction de l’entreprise dans laquelle vous serez demain, ce H sera plus ou moins prononcé ».
Qu’est-ce que tu apportes à la fonction RH ? 👊
En tant que professionnel des ressources humaines, mon objectif et d’apporter de la proximité et des réponses aux collaborateurs.
Selon moi, il faut pouvoir être disponible, accessible. Un salarié doit pouvoir se sentir libre de me contacter pour une question sur ses congés, même si cela fait 48 fois que je lui donne la réponse et qu’elle est inscrite dans 12 manuels différents. Cela crée de la proximité et c’est très important. Ce qui compte pour moi, c’est la perception que les collaborateurs peuvent avoir de la proximité, plus que l’inverse.
Aujourd’hui, un certain nombre de jeunes souhaitent travailler dans la fonction RH pour sa dimension humaine, mais paradoxalement, ils reprochent à la fonction RH d’en manquer. Un mauvais RH peut faire beaucoup plus de dégâts que 100 RH apportant du positif à l’entreprise et aux collaborateurs.
Quels sont les grands défis RH ? 🦸🏻♂️🦸🦸🏾♀️
C’est peut-être un biais personnel de ma part, mais l’accompagnement des managers est fondamental : il faut les accompagner pour qu’ils deviennent de meilleurs managers et qu’ils soient les premiers ambassadeurs de la fonction RH et de l’entreprise. Car si les managers ne repensent pas leur mode de management, ne créent pas de la solidarité et de l’entraide, c’est tout le travail RH qui se trouve impacté : son travail sur la QVCT, le recrutement, la politique de rémunération, etc. Évidemment, ce n’est pas facile, il y a un gros travail à faire.
« C’est un réel défi que de réussir à trouver les leviers qui feront progresser les managers en les rendant véritablement ambassadeurs. Et il faut savoir que le RH bashing est aussi puissant que le manager bashing. Les professionnels des ressources humaines ont aussi leur part de responsabilité de ce point de vue. »
Un autre défi, qui n’est pas nouveau : le recrutement, à l’heure où le marché de l’emploi signe le recul du chômage, on a de plus en plus de personnes qui recherchent un emploi mais qui sont loin de pouvoir l’occuper tout de suite. Elles ont besoin d’accompagnement, de formation pour s’intégrer véritablement. Il faut mettre en place au sein des entreprises les bonnes passerelles qui permettent de les connecter à ces personnes.
Aussi, ayant souvent adopté le recrutement sans CV, je vois les effets positifs de cette démarche. Mais ce n’est qu’un début. Ensuite, il y a tout un parcours d’accompagnement, de formation. Pour ma part, je baigne dans les dispositifs de formation préalable à l’embauche, d’adaptation des compétences, de sourcing de publics très éloignés de l’emploi qu’on va ramener petit à petit sur le chemin de l’emploi via un travail de confiance en soi, de reprise du goût du travail, d’équilibre vie professionnelle vie personnelle, etc. Il s’agit aussi de déconstruire les stigmates liés aux personnes bénéficiaires du RSA qui veulent s’en sortir, ou encore de tenir compte des personnes ayant eu des accidents de la vie, etc.
Tant que les dirigeants d’entreprise et managers n’auront pas compris tout cela, on se heurtera toujours aux mêmes difficultés de recrutement.
Le secret de ta visibilité sur LinkedIn ? 🧙♂️🪄
Ce que je trouve dommage sur LinkedIn, c’est que certaines publications super intéressantes — sur le management par exemple — passent sous les radars au profit d’autres publications moins pertinentes, mais qui fonctionnent.
Cela fait 3 ans que je publie sur LinkedIn toutes les semaines, et que j’essaie de ne pas avoir de stratégie particulière en me disant qu’il faut que je communique sur tel ou tel sujet. J’ai des périodes où je vais publier davantage sur le recrutement, la recherche d’emploi, faire des séries sur le management… Mais le plus important, c’est la régularité. Je vais partager des contenus sans dépendre spécialement de l’algorithme.
Aussi, il est important de prendre le temps de répondre aux commentaires de son public.
Tu es : workaholic ou work-life balance ? 🔥
Je serais plutôt workaholic, puisque je m’amuse dans mon travail. Et si j’aime travailler sur un tas de choses différentes au quotidien, j’ai aussi mes garde-fous. J’ai envie de profiter de ma famille, de mes enfants.
Cet été, j’ai pris 3 semaines de vacances où j’ai complètement déconnecté et j’ai pu pleinement profiter.