Après le phénomène de quiet quitting (démission silencieuse), on parle aujourd’hui de « conscious quitting » ou la démission consciente. Mais quelle est la définition de ce concept américain ? Pourquoi est-il important pour les organisations professionnelles de mettre en place des actions visant à promouvoir leur culture d’entreprise, leurs valeurs, leur vision en 2023 ? On fait le point.
Conscious quitting : pourquoi incarner les valeurs de sa marque
Tout récemment, Paul Polman, ancien patron d’Unilever a publié un baromètre 2023 portant sur les enjeux liés au conscious quitting en 2023 (From quiet quitting to conscious quitting) avec un focus sur les attentes des collaborateurs issus de la génération Z. Il en ressort que les collaborateurs d’aujourd’hui veulent consacrer leur temps et leurs compétences à des entreprises qui ont un impact positif sur la planète ou sur la société de manière générale. En bref, des organisations porteuses d’espoir.
D’après ce baromètre, 2 sur 3 employés se trouvent en situation d’anxiété par rapport au futur de la planète et de la société (ils sont 69 % au Royaume-Uni et 66 % aux Etats-Unis). Et malgré le fait qu’ils peuvent observer certains progrès, les employés constatent que les entreprises ne font pas assez. Près de la moitié des travailleurs disent vouloir démissionner de leur job lorsque l’organisation n’est pas alignée avec leurs propres valeurs (51 % pour les américains, 45 % pour les britanniques). Il est donc d’autant plus important, pour les entreprises soucieuses de promouvoir marque employeur, de définir et d’incarner concrètement leurs engagements.
Paul Polman n’a pas manqué de s’exprimer à ce sujet dans ce baromètre :
Tout PDG qui pense qu’il va gagner la guerre des talents en offrant un peu plus d’argent, un peu plus le travail à domicile et un abonnement à une salle de sport va être déçu. Une ère de la démission consciente est en route.
Car telle est la définition du conscious quitting : la démission consciente. Les salariés se désengagent et en viennent à démissionner car ils ne trouvent plus de sens à ce qu’ils font. Et il semblerait que la nécessité de donner du sens au travail soit étroitement liée aux principes portés par l’entreprise et à l’adéquation de ces derniers avec ceux des employés. Car ils ne parviennent plus à travailler dans une organisation qui ne respecte pas leurs convictions propres. Ils sont prêts à abandonner leur job ou à refuser une proposition de poste.
Être une entreprise engagée/engageante ne s’improvise pas
Savoir définir et incarner les valeurs d’une entreprise fait partie des challenges et enjeux RH importants dans la sphère professionnelle.
Pour espérer fédérer ses salariés, engager et fidéliser les collaborateurs – car on aimerait qu’ils ne quittent pas tout de suite le navire et éviter le phénomène conscious quitting – il faut mettre en place les bonnes pratiques. Avant de promouvoir votre marque employeur, veillez à ce que votre culture d’entreprise soit emprunte de principes humains incarnés. Il ne s’agit pas de les promouvoir mais bien de les vivre – et les faire vivre – au quotidien. Comme le rappelait d’ailleurs Cadre Emploi, certaines valeurs dites morales sont susceptibles de « guider le management et la collaboration des salariés », ce qui contribue à améliorer le bien-être des salariés, leur implication et leur efficacité dans leur travail.
Mais sur quoi peuvent bien porter ces principes qu’il faut définir ? Eh bien citons quelques exemples.
Ils peuvent porter sur des engagements éthiques liés au développement durable, à la protection de l’environnement, au commerce équitable, etc. Vos engagements peuvent être environnementaux mais aussi sociétaux. Ainsi, vous pouvez vous engager dans une cause qui correspond à l’identité de votre organisation, à ses principes fondamentaux (lutter contre les discriminations, le racisme, le sexisme, les violences conjugales, etc.)
Le champ est vaste pour prévenir le conscious quitting.
Pour autant, pour respecter ses principes et tenir ses promesses auprès des candidats et des collaborateurs, il faut joindre les actes aux mots. Tenir ses promesses en déployant des actions en ce sens est donc fondamental pour éviter tout risque de washing dans le seul but de mettre en avant sa marque employeur.