Selon une étude réalisée par l’Afci, l’Andrh et le cabinet Inergie sur la communication managériale, 73 % des managers estiment jouer un rôle décisif dans la communication auprès de leurs équipes. Ce chiffre est en nette progression par rapport à l’étude réalisée en 2008 (66 %) et traduit une implication de plus en plus grande des managers dans la communication interne. Ceux-ci expriment, par ailleurs, une attente forte de conseil de la part des fonctions Communication interne et Ressources humaines.
Vers un management plus relationnel
Les deux principales raisons évoquées par les managers de communiquer avec leurs équipes sont de « donner du sens à l’action » (44%) et de « rester à l’écoute et de maintenir le dialogue » (24 %). De plus, si 86 % d’entre eux pensent que leur mission porte sur la communication descendante, 84 % jugent qu’elle concerne également son volet ascendant, donc leur rôle d’écoute de leurs collaborateurs. La communication est par conséquent perçue comme un levier de performance sociale et d’amélioration du bien-être des salariés. Cette évolution est corroborée par la progression de la dimension relationnelle que les managers attribuent à leur fonction et à leurs missions. Ainsi, les éléments « être proche, à l’écoute de son équipe » et « favoriser le dialogue, le partage de l’information au sein de l’équipe » progressent de 7 points.
Ces résultats correspondent à la perception que les managers ont de leurs entreprises. Ils sont ainsi 70 % à penser que celle-ci est plus attentive au bien-être de ses salariés (contre 52 % dans l’étude 2008).
Ces éléments s’inscrivent dans la réflexion actuelle sur la « réhumanisation » du management. Pour Luc Vidal, DGA du cabinet Inergie, « Les managers prennent de plus en plus conscience de l’importance de dimension relationnelle de leur mission. Ils appellent de leurs vœux un allègement du reporting et une simplification des processus de décision qui leur permettent de consacrer plus de temps à leur équipe.»
Les trois leviers de développement de la communication managériale : implication, accompagnement, échange
L’étude montre que l’implication des managers dans l’élaboration et la déclinaison opérationnelle de la stratégie reste faible : près d’un manager sur deux estime ne pas être consulté sur le premier point et 1/3 d’entre eux ne se considèrent pas impliqués dans la déclinaison. Or cette non-implication est déterminante pour leur adhésion à la stratégie. Si 63 % des managers impliqués dans la déclinaison de la stratégie de leur entreprise la trouvent motivante, ce chiffre tombe à 36 % lorsqu’ils ne sont pas impliqués. Par ailleurs, sur la question de l’adhésion à la stratégie, la fracture est de plus en plus marquée entre le top management (68 %) et le reste des managers (50 %).
Autre levier de développement de la communication managériale : le renforcement du rôle de conseil et d’accompagnement des fonctions Communication interne et Ressources humaines, avec trois axes
Un travail sur les contenus que les managers doivent porter auprès de leurs équipes. En effet, 40 % d’entre eux pointent le décalage persistant entre les messages stratégiques et la réalité du terrain, comme premier frein à la communication managériale,
Le développement des compétences communicationnelles des managers : une priorité aux yeux des acteurs de la fonction Communication interne et Ressources humaines,
La création des conditions les plus favorables au développement de la communication managériale :
– tant sur le plan individuel (1 manager sur 2 se sent peu à l’aise pour échanger sur la stratégie avec son équipe) : travail sur l’engagement, le comportement, la levée des freins psychologiques…
– que sur le plan collectif (32 % des managers évoquent, comme second frein, le manque de temps par rapport aux priorités opérationnelles) : organisation du travail, culture d’entreprise, signal donné par les dirigeants…
« Le développement de la communication managériale repose sur trois piliers : les contenus, les compétences et les process. Mais il ne faut pas oublier que communiquer est toujours une prise de risque. L’entreprise doit aussi aider les managers à dépasser leurs craintes. L’exemplarité des dirigeants en la matière, de même que leur capacité à témoigner leur confiance à leurs managers, sont donc déterminantes », souligne Guillaume Aper, président de l’Afci.
On note également que les managers ont une perception en hausse de l’apport de la fonction RH en termes de contenus, d’outils de gestion mais aussi de conseils. Par ailleurs, ils sont 67 % à percevoir cette fonction comme stratégique, soit une hausse de 17 points par rapport à 2008. « Plusieurs motifs d’optimisme dans ce nouveau baromètre, notamment, les indicateurs sur le rôle et l’influence de la fonction RH marquent une nette hausse, comme si la sortie de crise était l’occasion de faire un « retour en arrière » sur la dernière période et de mesurer l’importance des apports des professionnels RH », précise Michel Yahiel, vice président de l’ANDRH.
Enfin, dernier levier : les managers expriment le souhait de pouvoir échanger davantage avec leurs dirigeants, mais aussi, avec leurs pairs : ils sont ainsi 69 % à plébisciter les conventions, séminaires et réunions managers, et 28 % la mise en place de communautés de pratiques. Une tendance qui rappelle que la communication joue un rôle très structurant dans l’entreprise. En la développant, les managers répondent au besoin des salariés, mais aussi des citoyens, de recréer entre eux des relations de confiance et de collaboration.