L’association nationale des DRH, l’ANDRH, vient de publier les résultats d’une consultation de ses adhérents relative à la sortie de la crise sanitaire, l’emploi et le dialogue social.
Une consultation sur les enjeux RH de la sortie de crise
Parmi les adhérents interrogés, tous professionnels et experts des ressources humaines, 270 ont répondu au questionnaire de 23 questions accessible en ligne du 11 mai au 4 juin 2021.
Soucieuse de faire entendre et de préserver au mieux les intérêts de la communauté RH, l’association a décidé de mener cette enquête pour recueillir les avis et attentes de ses adhérents, pour alimenter ses prises de position et actions et pour recenser les bonnes pratiques RH à la sortie de la crise sanitaire.
55% des répondants déclarent que la crise sanitaire a fait évoluer la culture managériale de leur organisation.
Cette évolution ne sera pas “oubliée”, et une réflexion sur le maintien de certaines mesures doit être menée.
Pour sauvegarder l’emploi, une majorité (59%) affirme être en faveur de la poursuite de l’activité partielle.
Si certaines réformes sont nécessaires, les répondants soulignent le besoin de sérénité sociale et l’ANDRH appelle à la prudence et la concertation afin que la reprise d’activité puisse se faire dans les meilleures conditions possibles.
Renforcer le lien au sein des collectifs de travail
Sans surprise, la nouvelle organisation du travail ordonnée par la crise sanitaire est essentiellement caractérisée par “plus de télétravail” pour 80% des répondants, loin devant le “réaménagement du site de travail” (26% des répondants)
30% des répondants ont dû faire face à des demandes d’adaptation durable de leurs conditions de travail de la part de salariés ayant déménagé.
Ce phénomène de mobilité géographique est nouveau, cependant “il faut rappeler que la gestion des cas individuels ne doit pas prendre le pas sur le collectif” estime Audrey Richard, présidente nationale de l’ANDRH, tout en reconnaissant que “l’entreprise doit proposer un nouveau mode de fonctionnement et donc adapter son organisation et son management. C’est un point attendu par les salariés et les candidats.”
Le lien au sein des collectifs de travail reste un enjeu majeur qui est jugé “bon” par 42% des répondants mais “distendu” par 39% des répondants. Les enjeux du collectif se seraient en partie étiolés dans le contexte de la crise sanitaire. Aussi, les professionnels RH consultés envisagent principalement (à 75%) d’organiser des “moments conviviaux communs” pour renforcer ce lien.
Le calendrier du retour sur site à la sortie de la crise sanitaire
Pour les salariés éligibles au télétravail, la formule de retour sur site qui a remporté le plus de suffrages est la suivante :
- A partir du 9 juin : 2 jours de télétravail par semaine (23%) et 3 jours de télétravail par semaine (21%)
- A partir du 1er juillet : 2 jours de télétravail par semaine (31%)
- A partir du 1er septembre : le retour à la formule 100% présentiel pour 23% des répondants, avec un maintien de 1 à 2 jours de télétravail pour 15 et 19%, respectivement, des répondants.
Maintien de certaines mesures exceptionnelles à la sortie de la crise sanitaire
On le voit, le télétravail semble un acquis qui va perdurer pour un certain nombre de salariés.
Du reste, à la sortie de la crise sanitaire : 78% des répondants sont favorables au maintien des réunions en visioconférence et 50% optent pour le maintien de la signature électronique d’accords.
Le pass sanitaire en entreprise ne fait pas consensus en sortie de crise sanitaire
A la sortie de la crise sanitaire, le positionnement des RH relatif au pass sanitaire est très partagé. 43% des répondants y sont favorables tandis que 41% n’y sont pas favorables. (Et 16% ne se prononcent pas sur cette question.)
Plusieurs aspects sont soulevés, notamment en ce qui concerne le rôle de l’entreprise sur cette problématique, la confidentialité des données de santé, et le risque de stigmatisation des salariés non vaccinés.
Les missions de l’ANDRH
L’association, qui compte plus de 5000 membres, est aujourd’hui la plus grande communauté RH en France et un acteur de référence dans le débat RH. L’ANDRH fait entendre et fait valoir les intérêts de la communauté RH en France et à l’international. Elle est force de proposition auprès des pouvoirs publics et des partenaires sociaux sur tous les sujets liés à la pratique professionnelle de ses adhérents : politiques RH, réformes sociales, dialogue social, égalité et diversité, formation, qualité de vie au travail, etc.
Olivier De Vitton