Le Premier ministre conviait lundi matin à Matignon les organisations étudiantes et lycéennes pour discuter de la loi Travail. Il a déclaré leur avoir apporté des réponses « concrètes » en matière d’insertion des jeunes sur le marché du travail.
Manuel Valls a annoncé aux côtés des ministres de la Jeunesse, du Travail et de l’Education Nationale une série de mesures qui devraient calmer les ardeurs des manifestants. Les organisations étudiantes et lycéennes reprochent au gouvernement la sélection « illégale » dans certaines filières et la précarisation du travail chez les jeunes. Objectif donc : aider les jeunes à accéder à un diplôme et à trouver un emploi. « Ce gouvernement fait beaucoup pour la jeunesse, sans doute jamais n’a été autant fait depuis 2012 » rassure le Premier ministre.
Après avoir déjà lâché du lest le 14 mars dernier, le gouvernement propose un nouveau « plan d’ensemble cohérent et ambitieux ». Manuel Valls promet entre autres la prolongation des bourses chez les lycéens et les universitaires, l’amélioration de la rémunération des apprentis et l’augmentation du nombre de places dans les classes supérieures professionnelles et technologiques, telles que les BTS et les IUT. Quelques concessions, mais pas de changements majeurs. « Il ne s’agit pas de modifier ou de faire évoluer la loi travail » précise le Premier ministre. Comme l’avait déjà exclu François Hollande un jour plus tôt, il n’y aura pas de retrait de la loi Travail, seulement des « corrections ».
Ces annonces gouvernementales devraient être intégrées au texte de loi « égalité et citoyenneté » présenté mercredi au Conseil des ministres ou faire l’objet d’un amendement au projet de loi Travail. Manuel Valls tient tout de même à préciser qu’elles ne visent pas à « éteindre une contestation » mais à « répondre à des inquiétudes profondes qui nécessitent une réponse dans la durée ». Les organisations étudiantes sont en effet satisfaites par les mesures annoncées mais toujours mobilisées.
Hollande aura-t-il tenu sa promesse de 2012 de faire de la jeunesse sa priorité ? Cette question va en fait bien au-delà de la seule contestation de la loi Travail, comme on a pu le voir avec les rassemblements citoyens « Nuit debout ».