Vous avez aimé la génération Y, voici la Z. Qui sont ces jeunes ? A quoi aspirent-ils ? Comment travaillent-ils au boulot ? Vos questions, nos réponses.
Les Z, c’est qui ?
Teddy Riner, Laure Manaudou… ça vous parle forcément. Eh bien ces deux grands sportifs sont des Z. Soit des jeunes nés entre 1985 et 1994 qui sont en fin d’études et s’apprêtent à rentrer sur le marché du travail. Leur signe distinctif ? « Leur ultra précocité. A 24-25, ils cumulent déjà plusieurs petits jobs pour payer leurs études ou tout simplement pour vivre », observe Jean-Luc Excousseau, sociologue. Après leurs aînés très adeptes du « moi je », les Z clament plutôt haut et fort « nous, je ». « Ils mélangent savamment une extraordinaire ouverture globale, notamment via les réseaux sociaux auxquels ils sont ultra connectés, à une grande sensibilité individuelle et de préférence locale », ajoute-t-il avant d’évoquer la « glocalisation » de cette génération.
Les Z et le boulot :
Ils arrivent sur le marché du travail plus sérieux que les Y. « Comme la génération née dans les années 70, ils affichent un goût prononcé pour le cadre et le respect des règles. A condition, qu’elles soient audibles et intelligentes », constate Jean-Luc Excousseau, auteur de l’essai « La mosaïque des générations » (2000, Editions d’Organisation). Ils sont en quête d’un talent qui leur serait propre et que le travail pourrait contribuer à révéler. « Ce qui était la « second life » de leurs parents fait partie de leur « first life ». En plus de leur job « traditionnel », ils n’hésitent pas développer un job de poche car cela répond à leur passion. Par exemple à créer des applis mobiles ».
Les Z et le management :
« Les Z présentent moins de difficultés d’encadrement que la génération Y mais ils travaillent vite, très vite voire très très vite. Ils ont besoin d’une charge de travail supérieure aux autres pour ne pas s’ennuyer. Les managers vont devoir prendre le rythme », prévient ce spécialiste des générations. Les Z ont en horreur les organisations trop rigides qui ne savent ni s’adapter ni se remettre en cause. « Leur soif d’apprentissage les amène à se remettre en cause en permanence. Et ils attendent que leurs managers en fassent autant. Cela risque d’être plus complexant pour les encadrants car ils n’hésitent pas à se poser en tuteur de leurs aînés », reconnaît Jean-Luc Excousseau. En revanche, pour eux, exit les « mentors à papa ».
« Comme dans Harry Potter, dont ils ont été fans, ils recherchent des maîtres d’initiation capables de changer des citrouilles en carrosse. Donc des mentors ultra spécialisés et connectés. Ils sont stimulés par les managers passionnés, mais déprimés par les managers promus à l’ancienneté », prévient-il. Contrairement aux deux générations précédentes qui rechignaient à prendre des responsabilités, les Z souhaitent au contraire qu’on leur fasse confiance le plutôt possible.
« A 26-27 ans, ils revendiquent déjà des positions managériales. Et si, ça ne vient pas assez vite, ces « intrapreneurs » agiles prennent le meilleur de leur job et montent leurs petites entreprises ». De préférence dans l’économie sociale et solidaire car pour eux, réussir dans une activité lucrative n’est pas une fin en soi.
Sylvie Laidet