Lors du webinar du lundi 28 novembre 2022 à 11h00, Aminata Diagne Pelletier, Head of people de Elevo et Olivier Lagrée, Principal EMEA Talent Management strategy and value advisory de Cornerstone ont présenté les résultats du baromètre sur la mobilité interne 2022 mené en partenariat avec myRHline. Quelle est la place de la mobilité interne en France en 2022 ? C’est le sujet de l’étude mené en partenariat avec Cornerstone et Elevo auprès de plus de 300 professionnels RH de juillet à septembre 2022.
Il y a 5 ans, 48% des entreprises déclaraient disposer d’un processus de mobilité interne clairement établi. Qu’en est-il en 2022, dans un contexte de difficultés de recrutement accrues ?
Une problématique de référentiel de compétences ?
Pour créer des passerelles entre les métiers, il est indispensable que les professionnels RH aient de la visibilité sur les compétences en interne. En ce sens, le référentiel de compétences est essentiel. Plus d’une entreprise sur deux déclare disposer d’un référentiel de compétences. Mais très peu d’entre eux sont à jour.
Mettre en place un référentiel de compétences est compliqué, le mettre à jour aussi. Dans un contexte où les métiers évoluent à une vitesse folle et où les compétences sont loin d’être figées, la question c’est : à quel rythme doit-on faire évoluer ces référentiels ? Qu’est-ce-qu’on attend de ces outils ?
Les résultats démontrent un écart entre les entreprises présentes en France et à l’international. Par ailleurs, plus la taille de l’entreprise est importante, plus elles sont nombreuses à disposer d’un référentiel de compétences. Même si, 1/3 des entreprises de moins de 100 salariés en sont tout de même dotées.
Pour conclure, a priori, 9% des entreprises disposeraient d’un référentiel de compétences à jour, selon le baromètre 2022 sur la mobilité interne.
En partant du principe que 85% des métiers de 2030 n’existent pas aujourd’hui, les entreprises ne peuvent pas se contenter d’actualiser leurs référentiels tous les deux ans. Cette mise à jour doit être plus souple et adaptable.
La mobilité interne en 2022 : un enjeu stratégique ?
La majorité absolue des répondants estiment que la mobilité interne est un enjeu stratégique en 2022. Néanmoins, elle n’est pas prioritaire pour plus de la moitié.
En effet, de nombreux RH indiquent s’interroger sur sa mise en place en interne. Certains ne savent pas s’ils vont instaurer ce processus et d’autres affirment que c’est un projet à l’étude.
Chez les entreprises qui n’ont pas encore mis en place la mobilité interne en 2022, les objectifs visés sont :
- le développement des compétences et des talents
- la fidélisation des collaborateurs
- l’amélioration de la marque employeur
Selon elles, les freins à sa mise en œuvre sont tout d’abord les managers, qui ne joueront pas le jeu. Puis, le manque d’outil et enfin, le fait que les salariés ne seraient pas proactifs dans leur carrière.
Dans les entreprises n’ayant pas mis en place ce dispositif, le problème est culturel. Si ce projet n’est pas porté par la direction, les salariés ne peuvent pas être proactifs et les managers ne peuvent pas les soutenir. L’outil n’est qu’un moyen, non une fin en soi.
Les avantages de la mobilité interne en 2022
Selon un sondage datant de 2021 cité Olivier Lagrée, 60% des collaborateurs préfèreraient une mobilité interne à un mouvement externe. Ce qui pourrait encourager de nombreuses entreprises à sauter le pas face aux difficultés de recrutement qu’elles vivent.
Car pour les entreprises disposant de ce processus de mobilité interne en 2022, 1/3 des recrutements sont réalisés via la mobilité interne. Et plus d’une sur deux estime qu’elle est plus performante que le recrutement à l’externe.
Et quels en sont les bienfaits pour ces organisations ? Tout d’abord, la fidélisation des collaborateurs, le développement des talents et le fait de donner une réponse aux besoins et enjeux de l’entreprise.
Mais pour seulement 1/2 entreprise, le processus concerne l’ensemble des salariés. Pour les autres, la mobilité interne en 2022 est encore informelle et confidentielle, cible certaines catégories de salariés, d’activités ou reste en construction.
Selon les entreprises disposant du processus de mobilité interne en 2022, les principaux freins sont :
- Les managers, qui ne jouent pas le jeu et font de la rétention de talents
- La culture d’entreprise
- Les salariés, qui ne sont pas proactifs dans leur carrière
Les trois sujets sont liés à des problématiques de culture d’entreprise. Les organisations doivent devenir de véritables organisations apprenantes. Car une expérience enrichissante de développement des compétences peut constituer un levier de fidélisation efficace.
Les freins à la mobilité interne sont culturels. Les entreprises doivent se questionner sur leur orientation : sommes-nous centrées sur l’humain, ou sur le business ? Les résultats économiques sont un effet collatéral positif de l’engagement au service de l’humain et pour l’expérience collaborateur.
Enfin, les résultats du baromètre mobilité interne 2022 indiquent que dans 60% des cas, c’est le salarié lui-même qui se déclare candidat. Et dans 40%, l’initiative émane des RH ou du N+1.
En 2022, un talent est motivé avant tout par un projet, des missions, des perspectives (évolution, changement de carrière, mobilité géographique). Une mobilité n’est pas forcément une évolution. Par exemple, c’est le cas pour un candidat qui souhaite déménager en province pour améliorer son confort de vie. Et aujourd’hui, la durée de vie moyenne d’un candidat sur son poste est de 15 à 24 mois.
Pour en savoir plus, téléchargez les résultats du baromètre RH mobilité interne 2022.
Laurène Boussé