Dans un contexte marqué par une forte concurrence pour attirer les talents, une montée du freelancing et un taux de chômage historiquement bas en France (7,3 % en 2024), les entreprises doivent se différencier. Plus que des avantages matériels ou des infrastructures attrayantes, les salariés recherchent aujourd’hui du sens et de l’épanouissement au travail. Le sentiment d’appartenance joue un rôle central dans cette dynamique.
Mais en quoi consiste-t-il exactement ? Et pourquoi est-il si important en entreprise ? Décryptage de cette notion clé pour les RH.
Définition du sentiment d’appartenance au travail
Le sentiment d’appartenance désigne le degré d’attachement et d’identification qu’un salarié entretient avec l’organisation. Il se traduit par l’impression d’être reconnu, écouté, et une implication forte vis-à-vis de l’employeur. Il la désigne alors comme son entreprise.
Cette notion s’appuie sur les travaux d’Abraham Maslow. Dans les années 1950, ce psychologue fût un des premiers à théoriser l’importance des relations sociales dans l’équilibre humain.
En contexte professionnel, le sentiment d’appartenance naît de trois aspects fondamentaux :
- le confort : se sentir bien au travail, respecté par ses collègues et ses supérieurs.
- la connexion : créer des relations authentiques et participer aux objectifs collectifs.
- la contribution : comprendre comment les actions personnelles participent au succès global du groupe.
Combinés, ces éléments renforcent l’engagement des salariés, réduit le turnover et renforce la marque employeur. Mais permettre aux collaborateurs de se sentir à l’aise, de tisser des liens et de prendre part au projet collectif, ne relève pas du hasard ! La construction d’un tel climat repose sur une stratégie intentionnelle.
Comment renforcer le sentiment d’appartenance en entreprise ?
Créer un sentiment d’appartenance authentique repose sur une démarche profonde qui touche à la culture d’entreprise et aux pratiques managériales.
Développer une culture d’entreprise forte et cohérente
Une culture d’entreprise forte et cohérente en est la base. Les valeurs et la vision doivent être claires, partagées et surtout incarnées chaque jour. Cela implique une communication transparente et une intégration réelle de ces principes dans le quotidien.
Encourager l’écoute et la reconnaissance en management
Le rôle des dirigeants et managers est également central. Un leadership basé sur l’écoute, la reconnaissance et l’inclusion favorise un climat de confiance. Chacun se sent alors respecté et utile. Les liens entre collègues doivent aussi contribuer à ce climat.
Donner du sens au travail
Enfin, donner du sens au travail est essentiel. Un collaborateur qui comprend en quoi ses activités contribuent à la réussite collective s’investit davantage. Cela passe par une vision claire des objectifs de l’entreprise, une reconnaissance des efforts fournis et une politique d’équité qui garantit à chacun sa place, quelles que soient ses spécificités.
Mettre en place un climat favorable au sentiment d’appartenance peut sembler fastidieux, surtout s’il n’est porté que par les RH. Pour en garantir le succès, toutes les sphères de l’organisation — de la direction aux opérationnels, du service comptable aux équipes IT — doivent ainsi s’impliquer dans ce projet. Et pour cause : les bénéfices d’une fierté d’appartenance à l’entreprise profitent à tous.
La fierté d’appartenance : un enjeu stratégique pour l’employeur
Pourquoi le sentiment d’appartenance booste la performance de l’organisation ?
Les chiffres l’attestent, le sentiment d’appartenance au travail est gage de performance. Une récente étude menée par Deloitte auprès de 1 000 salariés aux États-Unis met d’ailleurs en avant plusieurs bénéfices :
- une augmentation de 56 % des performances professionnelles ;
- une baisse du turn-over de 50 % ;
- une diminution des arrêts maladie de 75 % ;
- deux fois plus d’augmentations accordées aux salariés.
Cultiver l’attachement des collaborateurs envers leur entreprise n’est donc pas une option. C’est un facteur clé de réussite, en termes de stratégie, mais aussi de qualité de vie au travail (QVCT).
Un moteur de bien-être et de cohésion
Un collaborateur qui se sent intégré va contribuer à un climat de travail positif. Celui-ci encourage alors la créativité et la collaboration. Par ricochet, les équipes gagnent en cohésion. Un groupe soudé et aligné sur des valeurs communes traverse plus sereinement les périodes de changement.
Moins de stress, plus de motivation, un esprit d’équipe renforcé : l’effet est global. Les salariés eux-mêmes en sont convaincus : 93% d’entre eux estiment que le sentiment d’appartenance améliore leur performance.
On notera que la plus value ne se limite pas aux 4 murs de l’organisation. En externe aussi, il profite à l’entreprise, notamment pour attirer et recruter de nouveaux collaborateurs.
Un atout pour le recrutement
Lorsqu’ils sont fiers de leur entreprise, les collaborateurs deviennent des ambassadeurs naturels. Ils en parlent autour d’eux de manière positive, et incitent de potentiels candidats à la rejoindre. Le partage de leurs expériences, notamment sur Linkedin, est d’ailleurs perçu comme plus crédible que les communications institutionnelles.
Aux yeux des candidats, l’attachement des équipes à la structure renforce son attractivité. Ils sont plus à même de s’intéresser aux opportunités d’embauche, une aubaine pour la marque employeur !
- Un sujet que nous abordons également dans cet article : Le recrutement chez BNP Paribas
3 exemples concrets pour renforcer le sentiment d’appartenance en entreprise
Une fois les pratiques managériales et la culture en place, le sentiment d’appartenance en entreprise se développe grâce à une multitude de petites actions. Mises bout à bout, elles créent un environnement de travail plus agréable et, surtout, plus engageant. Parmi elles :
- Encourager les échanges entre services : organiser des projets transversaux, des ateliers collaboratifs, installer des bureaux partager pour briser les silos et favoriser les liens.
- Intégrer les valeurs de l’entreprise dès l’onboarding : présenter l’histoire, la vision et la culture aux nouveaux arrivants pour leur donner des repères et du sens.
- Instaurer des rituels collectifs : mettre en place des moments de convivialité réguliers pour renforcer la cohésion et maintenir un esprit d’équipe dynamique (petits déjeuners, team building, séminaire offsite, etc). Un exemple plus concret ? Celui de Michel et Augustin, notamment.
Créer un fort sentiment d’appartenance en entreprise n’est pas seulement une question de bienveillance. C’est une stratégie à part entière ! Elle influence à la fois l’engagement des équipes et la performance globale de l’organisation. La réflexion doit donc être menée sur le long terme et de manière transverse pour intégrer toutes les facettes de l’expérience collaborateur.
Source(s) documentaire(s) :
- Pourquoi le sentiment d’appartenance est-il important sur le lieu de travail ? — Deloitte US
- Guide complet de l’appartenance au travail — Deel.
- 5 conclusions sur l’appartenance — EY