Vous l’avez peut-être vu sur LinkedIn il y a quelques semaines : Constance Gridel annonçait dans un post* son retour au salariat. Un parcours singulier donc, fait d’expériences professionnelles très différentes qui a attiré l’attention de myRHline. Pourquoi a-t-elle fait le choix de l’entrepreneuriat il y a quelques années ? Et quelles sont les raisons qui l’ont conduite à, finalement, reprendre un poste RH en tant que salariée ?
Nous évoluons dans un environnement où l’on a tendance à opposer entrepreneuriat et salariat. Constance, elle, refuse cette vision trop étriquée. À travers son témoignage, elle démontre d’ailleurs que chaque choix de carrière, quel qu’il soit, s’inscrit plutôt dans une logique d’évolution professionnelle.
Le fil rouge d’une trajectoire RH
Comme elle nous l’explique, Constance évolue d’abord pendant plus de quinze ans en tant que RH salariée. Des fonctions qu’elle exerce essentiellement dans des sociétés de services en région parisienne. Différents postes, à dominante généraliste, qui lui permettent de développer son expertise dans plusieurs domaines RH comme :
- la structuration des processus ;
- le déploiement, l’utilisation et l’optimisation de l’outillage RH ;
- la gestion du cadre juridique des ressources humaines.
Ce fil rouge m’a toujours permis d’aborder des sujets comme le recrutement, la marque employeur ou encore le développement des compétences avec une approche très structurée.
Cependant, en 2014-2015, un épisode de burn-out la pousse à réévaluer ses priorités. Elle réalise donc un bilan de compétences qui révèle son besoin profond de liberté, d’autonomie et d’expérimentation. À l’époque, ce moment charnière l’aide en réalité à poser les bases d’une réflexion qui allait, quelques années plus tard, la mener sur la voie de l’entrepreneuriat.
RH et indépendance : quand la vie est faite d’opportunités
Juste avant la crise COVID, Constance et sa famille font le choix de déménager en Touraine. Cependant, elle constate rapidement les grandes disparités entre le marché du travail sur Paris et celui de la province. Jusqu’à ce qu’une opportunité se présente :
J’enchainais les entretiens et une des entreprises est revenue vers moi pour me dire qu’elle n’avait finalement pas le budget de masse salariale. En revanche, elle me proposait une collaboration en freelance. L’idée d’entreprendre étant toujours dans un coin de ma tête, j’ai sauté sur l’occasion.
Des missions qui l’intéressent. Dans une petite structure. Une opportunité saisie.
En somme, voilà comment Constance a réussi à faire le « petit » pas de l’indépendance. Une aventure qui, par la suite, lui a permis d’accompagner des entreprises de tailles et de secteurs variés sur des missions allant de l’externalisation RH au management de transition. Et ce, pendant 3 belles années.
Je me suis lancée sans business plan formel, mais avec l’ambition de m’adapter aux besoins uniques de chaque client. Ainsi, j’apportais des solutions sur mesure, notamment sur des questions juridiques, car c’est bien souvent le point d’entrée des missions RH.
Pourtant, au fil des mois, Constance perçoit des signaux révélateurs de ses propres limites avec l’entrepreneuriat RH. La solitude de l’indépendant, par exemple. Mais aussi des problématiques économiques : le marché étant peu à peu grignoté par de grands cabinets face auxquels il est difficile de rivaliser. Enfin, l’absence de projets collectifs lui manque, elle qui a besoin d’échanger avec ses pairs et d’être challengée.
Un retour au salariat qui fait sens
Début 2024, Constance envisage ainsi de retrouver un poste de salariée. Pour elle qui s’oppose au débat — souvent caricatural — entre salariat et entrepreneuriat, c’est un choix logique. Car il est en accord avec ses besoins et ses ambitions à l’instant T.
Depuis peu, elle a ainsi intégré une entreprise familiale. Elle y occupe un poste combinant les fonctions de DRH et de directrice de communication RH. Ce qui lui offre de nouvelles perspectives, l’engage dans de nouveaux défis et lui donne la possibilité de développer de nouvelles compétences. Elle indique notamment :
Pour la première fois, je me sens totalement alignée avec les valeurs et la vision de mon employeur.
Un parcours hybride, une inspiration pour les carrières RH
Aujourd’hui, Constance considère ces deux expériences comme complémentaires. Chacune ayant été source d’apprentissage d’une part, et d’évolution professionnelle d’autre part.
Son parcours, mais aussi son regard, témoigne de l’importance d’embrasser chaque étape d’une carrière comme une opportunité de croissance.
En effet, être RH salarié ou être RH entrepreneur, l’un n’est pas mieux que l’autre. Il n’y a pas d’opposition entre ces deux statuts qui doivent davantage être perçus comme des options permettant de satisfaire, ou non, la quête du sens au travail à une échelle individuelle.
- Retrouvez le post de Constance Gridel sur LinkedIn