Ces dernières années, les scandales liés à l’éthique au travail ont placé les entreprises face à de nouveaux défis. Nous faisons le point sur cette actualité RH.
D’un côté, la prolifération des codes éthiques et chartes de responsabilité sociale ne garantissent plus que les salariés agissent de manière responsable. De l’autre, certaines décisions et actions engagées peuvent encourager, parfois involontairement, des comportements contraires à l’éthique.
Face à ces défis, la culture d’entreprise et le management jouent un rôle crucial. A la fois sources de satisfaction et d’épanouissement au travail, ils peuvent également générer de l’insatisfaction, des frustrations et donc des comportements contreproductifs.
Le premier pas à faire est donc d’identifier ces comportements déviants, d’en comprendre les causes et de mettre en place des actions de prévention adaptées.
Pourquoi les salariés manifestent-ils un comportement contre-productif ?
Le comportement contreproductif peut prendre des diverses formes : pauses qui s’éternisent, absences à répétition, manque d’engagement, vol, mensonge, discrimination, agression ou même sabotage.
Les collaborateurs qui adoptent un comportement non-éthique sont-ils pour autant de mauvaises personnes ? Pas nécessairement.
Certaines caractéristiques individuelles peuvent en effet conduire à des comportements non-éthiques, comme un faible niveau d’empathie ou une incapacité à se percevoir comme une personne « morale ». Cependant, elles n’en sont pas le facteur principal. La plupart des collaborateurs qui manifestent un comportement contre-productif démontrent en réalité des niveaux d’empathie élevés et croient avoir un comportement éthique. Demandez à ces collaborateurs s’ils pensent être de bonnes personnes, ils vous répondront que oui.
Les comportements déviants trouvent plutôt leur cause dans l’affaiblissement de l’engagement d’un salarié vis-à-vis de son entreprise et de son travail. C’est ce qu’on appelle le « désengagement moral ».
En tant qu’êtres humains, nous sommes tous capables d’autorégulation. Nous sommes conscients que si nous faisons quelque chose de mal, nous risquons de nous sentir mal – et donc nous évitons de le faire. Cela signifie que, pour adopter ou tolérer un comportement contre-productif au travail, nous devons nous convaincre que ce comportement n’est pas « vraiment mauvais ». En d’autres termes, nous établissons une distinction entre nos actions et notre code moral.
Une certaine gymnastique mentale est donc nécessaire pour déresponsabiliser ses actes. En voici trois exemples assez communs :
1. Je ne peux pas être tenu(e) responsable
« Mon manager m’a dit de le faire. Ce n’est pas de ma faute. »
« Mais tout le monde le fait… »
Ces phrases sont des signes d’avertissement. Elles révèlent une culture des écarts de conduite qui permet aux employés de ne pas se sentir responsables de leurs propres actions.
2. Ce n’est pas si grave
« Je le fais pour leur bien. Ils me remercieront plus tard. «
« Ce n’est pas transgresser les règles, je fais juste preuve de bon sens face à autant de bureaucratie. »
Avez-vous déjà entendu ces phrases auparavant ? Elles sont souvent employées pour décrire les comportements non-éthiques comme de bonnes actions.
3. Même si c’est incorrect, je ne fais de mal à personne
« Il n’y aura pas mort d’homme si je vole les fournitures de mon entreprise. Elle est tellement grande que personne ne s’en rendra compte ».
« Si elle ne veut pas que je la traite différemment, elle n’a qu’à éviter de s’habiller de façon aussi féminine. »
Déshumanisation, réattribution du blâme, ou même « crime sans victime », autant de techniques que les salariés emploient pour justifier un comportement déviant. D’autant plus utilisées en situation de discrimination ou de harcèlement, ces tendances peuvent avoir des effets désastreux sur les autres collaborateurs.
Que pouvez-vous faire face à ces comportements contreproductifs ?
Il vous est possible d’anticiper ces comportements à risque, en travaillant notamment deux aspects de votre culture d’entreprise :
Examinez votre politique d’entreprise
Si votre politique permet d’exploiter ou de traiter injustement vos collaborateurs, ces derniers pourraient s’en servir pour justifier leurs actions : « Puisque je suis mal payé, je peux récupérer plus d’heures ».
Votre entreprise est-elle trop bureaucratique ? S’ils se considèrent comme de simples rouages du système, vos collaborateurs ne se sentiront pas responsables de leurs actions : « Ce n’est pas bien, mais je ne fais que mon travail. »
Une culture éthique sert à guider les salariés lorsqu’ils rencontrent des dilemmes éthiques, en leur indiquant les justes comportements. L’analyse de votre politique d’entreprise vous permet donc de cibler les domaines au sein desquels lancer des actions de développement efficaces.
Formez vos salariés à l’éthique
Sans actions de prévention adaptées, vos collaborateurs peuvent adopter des comportements non-éthiques sans en être conscients.
Une formation à l’éthique permettra à vos salariés de comprendre les principes éthiques et leur application concrète au quotidien. Mieux sensibilisés aux valeurs de l’entreprise et aux conséquences de leurs actes, vos collaborateurs sauront quelles décisions prendre et attitudes à adopter en situation de comportement non-éthique.
Des évaluations régulières non-stigmatisantes et des discussions ouvertes et sans jugement peuvent également vous aider à prévenir les comportements contre-productifs. Instaurez ces mesures dès le recrutement de vos collaborateurs pour les sensibiliser aux principes de l’éthique en entreprise. Prenant leur place dans tous les processus RH, ces actions de développement favorisent une culture de travail plus positive et efficace, et participent au renforcement d’une bonne image d’entreprise et marque employeur.
Alors que les comportements contre-productifs peuvent coûter cher à votre entreprise, il n’y a aucune raison de rester passif face à ces attitudes hautement préjudiciables. Soyez donc proactifs et instaurez des actions concrètes pour développer vos collaborateurs au sein d’équipes positives, productives et surtout éthiques.
Central Test sera au Salon Talent Management 2016.
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