Les éditeurs juridiques ont vu leur métier considérablement évoluer durant la dernière décennie. Nouveaux besoins des collaborateurs RH, arrivée massive du digital dans les processus métier… voyage au cœur de ces évolutions et de la digitalisation en particulier avec Caroline ACS, directrice générale des Éditions Tissot.
Quelles sont, selon vous, les principales difficultés des services RH en 2019 ?
Aujourd’hui, d’après nos études, les collaborateurs RH passent beaucoup de temps à rédiger des documents (contrats, avenants, ruptures, dossiers de formation, etc.), mettre en place des procédures (licenciement, recrutement, départs, sanctions, etc.), gérer la paie et les congés/absences. Ces tâches sont chronophages en partie parce que la plupart d’entre elles sont régies par le droit du travail. Constamment décrié pour sa complexité et sa lourdeur, notre Code du travail français subit régulièrement des évolutions mais les cures d’amaigrissement et simplifications promises ne sont pas encore réellement perçues en entreprise au quotidien. Pire, maintenir une veille active, permettant de suivre toutes les évolutions réglementaires et de s’assurer de la conformité juridique des actions entreprises, en particulier pour des non-juristes devient une gageure.
En quoi le digital a-t-il permis aux éditeurs juridiques de s’adapter à ces besoins ?
Depuis plusieurs années déjà, les lettres d’information papier ont bien souvent laissé la place à des e-newsletters. Quant aux classeurs à feuillets mobiles dont certains se souviendront peut-être, leurs mises à jour étaient fastidieuses et pas assez fréquentes pour suivre les évolutions réglementaires. L’avènement d’Internet a fait disparaître ce format au profit des contenus en ligne, bien plus faciles à actualiser pour les éditeurs et donc plus fiables pour les utilisateurs. Nous sommes même allés plus loin en proposant des solutions en ligne pour générer automatiquement des documents de manière sécurisée. L’attente des RH autour des outils digitaux est grande, notamment dans l’optique d’un retour aux bases de la profession qui suppose de limiter les opérations de veille juridique et l’administratif. En matière de droit du travail, les collaborateurs RH ne peuvent pas se passer du digital s’ils veulent libérer du temps à consacrer aux salariés.
Aux Éditions Tissot, quelle solution proposez-vous pour répondre à ces contraintes ?
Nous avons lancé en avril dernier Lumio, qui accompagne les utilisateurs RH dans le déroulement des procédures en droit du travail. Lumio s’appuie sur 40 ans d’expertise des Éditions Tissot pour proposer des contenus entièrement à jour et assurer la fiabilité des procédures. Intérêt majeur de Lumio : l’utilisateur est guidé de A à Z grâce à un système de questions-réponses. Pour chaque grand sujet de droit du travail, Lumio pose des questions relatives à la situation du salarié et ajuste ensuite le déroulé en fonction des réponses afin de fournir une solution personnalisée, allant jusqu’à la génération automatique du document. Lumio apporte en plus des éléments contextuels pour aider le collaborateur RH à faire ses choix et à identifier les points de vigilance, lui donne des conseils, et indique même s’il lui faut se référer à sa convention collective.