L’accès à des dispositifs de santé était auparavant considéré comme relevant de la vie personnelle. Aujourd’hui, il s’agit d’une attente phare des candidats en recrutement et des salariés en poste.
Comment l’expliquer ? Quel est le lien entre l’attractivité, la fidélisation et le volet santé d’une politique RH ? Voici les premiers éléments de réponse issus du baromètre Ipsos Predilife 2024.
Dispositifs de santé : un enjeu pour les salariés
C’est l’une des conclusions de la dernière étude Ipsos pour Predilife : l’engagement de l’employeur pour la santé et le bien-être des équipes est une priorité pour les salariés.
Cette attente se positionne même dans le top 3 derrière les conditions de travail et les valeurs de l’employeur. Elle dépasse ainsi les autres avantages sociaux plus connus tels que les dotations, les chèques vacances ou les titres restaurant.
Les chiffres Ipsos x Predilife 2024 révèlent donc que :
- les actions RH pour prendre soin des salariés sont un critère de choix d’un employeur lors d’une candidature pour 81% des personnes interrogées ;
- les dispositifs de santé (hors mutuelle) et bien-être en entreprise sont facteurs de fidélisation pour 82% du panel.
Cela signifie qu’à proposition de poste équivalente, la plupart des candidats sont désormais susceptibles de choisir un employeur, entre autres, pour sa politique de prévention santé.
En ce qui concerne les salariés, ceux bénéficiant de dispositifs santé par l’intermédiaire de leur employeur seraient plus fidèles. Car se sentant « mieux protégés » face aux accidents de la vie.
Dans un cas comme dans l’autre, cette réalité est très marquée pour les 18-34 ans. En effet, ces derniers se déclarent encore plus sensibles à cet argument. 83% d’entre eux aimeraient même que l’entreprise leur propose des bilans de santé prédictifs. En particulier dans le cadre de la prévention des maladies redoutées.
À la lumière de ces résultats, on peut conclure que la prévention santé s’inscrit comme essentielle au package des avantages sociaux. Devenant, par conséquent, levier d’attractivité et de rétention des talents dont l’employeur doit s’emparer.
Engagement santé de l’employeur : pourquoi ces nouvelles attentes ?
Ces dernières années, les changements se sont multipliés dans notre société :
- recul de l’âge de départ à la retraite ;
- risques professionnels associés au changement climatique ;
- effets négatifs du télétravail (sédentarité, perméabilité de la vie pro/vie perso, isolement, alimentation) ;
- stress au travail, etc.
En parallèle, l’évolution du rapport à la maladie est palpable. Grâce aux politiques d’inclusion des travailleurs handicapés ou de soutien aux salariés aidants, par exemple. Ainsi qu’aux grandes campagnes de communication — Octobre Rose, Mars Bleu, etc. — menées par les institutions et les acteurs de la santé.
Ces évolutions combinées à d’autres facteurs — déserts médicaux, explosion des maladies chroniques — génèrent une prise de conscience collective vis-à-vis de la prévention en matière de santé physique et mentale. Mais aussi des inquiétudes.
Ce qui explique pourquoi les candidats et collaborateurs accordent aujourd’hui plus d’importance à l’engagement RH santé. Et ce, alors même que la question de la légitimité des entreprises à ce sujet s’est longtemps posée.
Culture de la santé en entreprise et performance ?
À ce jour, seuls 6 % des salariés remarquent la mise en place d’actions en faveur de la santé. Dans les faits, ils ont raison : peu d’employeurs y allouent un budget. Preuve du déséquilibre entre l’offre RH et la demande des collaborateurs.
Un constat déjà soulevé dans le rapport Predilife 2023. À l’époque, les entreprises avaient déjà conscience du lien entre la santé du personnel et la performance de l’organisation. Or, dans la plupart des cas, le pilotage de la santé n’arrivait qu’en 4e position des priorités RH.
Dans un récent communiqué de presse, Stéphane Ragusa — président fondateur de Predilife — explique :
Les entreprises sont désormais confrontées à la nécessité de se réinventer dans les avantages qu’elles offrent (…) La santé des collaborateurs est devenue un levier d’action crucial pour contrer la montée des arrêts de travail et la baisse d’engagement des salariés.
En effet, répondre à l’obligation légale ne suffit plus. À l’inverse, il faut aller plus loin dans la mise en œuvre de dispositifs santé au travail. Ces derniers permettant, par ricochet, de :
- favoriser l’engagement collaborateur ;
- surmonter les difficultés de recrutement ;
- réduire l’absentéisme lié aux arrêts maladie (1 personne sur 4 est en poste lorsqu’elle est diagnostiquée d’un cancer) ;
- prévenir les risques psychosociaux, etc.
Pour les DRH et services de ressources humaines, il paraît ainsi essentiel de réévaluer et d’enrichir la stratégie de prévention santé au travail. Ceci dans l’objectif de garantir à la fois le bien-être des équipes, mais aussi la performance de l’organisation.
Prévention santé : la clé de l’attractivité et de la fidélité ?
Les évolutions de notre société ont modifié la perception des actifs en matière d’accès à la santé via le travail. À tel point que les dispositifs RH pour la santé deviennent des arguments en faveur de l’employeur lors d’un recrutement. Tout comme ils contribuent à renforcer l’engagement des équipes en place.
Néanmoins, des questions subsistent : quels sont les dispositifs attendus ? Comment les critères de choix d’employeur ou de fidélité à l’entreprise ont-ils évolué ? Quels sont les changements induits par la réforme des retraites ? Pour en savoir plus, consultez les résultats de l’enquête Ipsos x Predilife 2024.