Harcèlement moral et sexuel au travail, les affaires de harcèlement s’enchaînent et se médiatisent.
De nombreux dirigeants sont visés par de graves accusations. Retour sur les différentes affaires médiatiques de ce début d’année.
Les affaires en cours pour harcèlement moral et sexuel
Le procès France Télécom
Ce procès implique deux dirigeants de France Telecom, Didier Lombard et Pierre-Louis Wenès. Selon l’accusation, les coupables ont conçu et mis en place une politique de “harcèlement moral, industriel, collectif et méthodique” en utilisant des méthodes interdites.
Les faits ont été commis après la privatisation de France Telecom entre 2007 et 2010. La direction avait à cette époque mis en œuvre une politique du personnel ayant pour but le départ de 22 000 collaborateurs et 10 000 mobilités.
39 cas d’employés ont été examinés durant le procès. 19 d’entre eux ont mis fin à leur jours, 12 ont tenté de le faire et 8 ont connu un épisode de dépression ou d’arrêt de travail. (Arrêt de travail pour dépression : découvrez la durée moyenne.)
La cour d’appel a mis le 1er juillet sa décision en délibéré au 30 septembre. L’avocat général a requis en appel une peine d’un an d’emprisonnement avec 6 mois de sursis et une amende de 15 000 euros pour harcèlement moral. En première instance en 2019, les deux anciens dirigeants avaient été condamnés à 1 an d’emprisonnement dont 8 avec sursis et 15 000 euros d’amende. Des complices ont par ailleurs été condamnés à 6 mois d’emprisonnement avec sursis et 10 000 euros d’amende.
Un ex chercheur du CNRS condamné pour harcèlement sexuel
Eric Ghigo a été condamné ce lundi 4 juillet à 18 mois de prison dont 6 mois ferme pour harcèlement moral et sexuel envers 2 collègues féminines de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection (IHU) de Didier Raoult.
Reconnu pour ses recherches sur un ver immortel, l’ex chercheur a reconnu avoir eu des propos répréhensibles lors de l’audience du 5 mai.
Voici quelques exemples de propos :
“Bon les filles, c’est 16 heures, c’est l’heure de la pipe, c’est qui qui s’y colle. »
« Tu es charmante… tu devras passer sous le bureau.”
« J’ai jamais couché avec une femme enceinte. »
Ces propos dits « sexuels » ont été confirmés par plusieurs témoins. Cependant il a nié avoir agressé sexuellement les deux victimes.
Le tribunal a annoncé qu’une peine de prison ferme sera purgée sous bracelet électronique avec 12 mois de sursis probatoire. L’ex chercheur a indiqué faire appel à cette décision.
Un policier jugé pour harcèlement sur 4 de ses collègues
Le 1er juin dernier un ancien brigadier du commissariat de Champigny-sur-Marne a été jugé pour harcèlement moral et sexuel envers 4 de ses collègues féminines.
L’enquête débute en 2021 lorsqu’une des victimes a saisi l’inspection générale de la police nationale (IGPN) à la suite d’une procédure disciplinaire interne. Elle accuse le brigadier de harcèlement moral et sexuel avec des propos et blagues à connotation sexuelle et autour de sa vie personnelle. Des avances très graves ont été commises entre 2017 et 2021.
Après plusieurs refus à ses avances, le brigadier à humilier ses collègues. Les 4 femmes ont demandé leur mutation de brigade. Depuis les accusations le brigadier aurait quitté ses fonctions.
Le jugement final sera rendu en juillet.
Harcèlement moral et sexuel : qu’est que cela implique ?
Voici les définitions selon Service Public :
Le harcèlement moral se manifeste par des agissements répétés pouvant entraîner, pour la victime qui les subit, une dégradation de ses conditions de travail. Ces agissements peuvent aboutir à une atteinte aux droits et à la dignité, à une altération de la santé et à une menace évidente pour son évolution professionnelle.
Le harcèlement sexuel quant à lui se caractérise par le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste. Tout forme de pression grave dans le but d’obtenir un acte sexuel est assimilée à du harcèlement sexuel.
Ces deux agissements sont interdits et sont puni par la loi dans le secteur privé comme dans le secteur public.
Margaux Fusilier