Lors du salon HR & Learning Technologies, Nathalie Touzé, Directrice de l’offre formation ISTF nous a présenté les tendances en matière de formation digitale et de e-learning pour 2023. Comment les entreprises peuvent devenir expertes en la matière ? Dans cet article, découvrez les tendances et chiffres clés du digital learning ainsi que les enjeux de la formation professionnelle pour l’année 2023.
Les tendances de la formation en digital learning en 2023
L’apprentissage à distance bat tous les records
L’ISTF a mené une enquête auprès de 450 professionnels de la formation et les résultats quant aux tendances de l’apprentissage est sans appel pour 2023. L’un des maîtres mots de l’enquête de cette année ? Une avancée considérable du distanciel, avec une part de plus en plus importante accordée aux dispositifs d’apprentissage.
Améliorer la qualité pédagogique des formations en distanciel constitue d’ailleurs la priorité n°1 pour 2023.
Bien que les dispositifs d’apprentissage en blended learning restent en tête de liste (37 %) suivis de près par le présentiel (36 %), leurs points reculent (- 2 points et – 8 points) tandis que la formation en distanciel (27 %) progresse de 10 points.
Pour la première fois, la part de présentiel passe en dessous de la part blended learning. Certes, cela ne se joue que d’un point mais désormais le multimodal est majoritaire.
En outre, 87 % des répondants veulent augmenter la part de blended learning dans leur offre de dispositifs pédagogiques.
Plus la taille de l’entreprise est importante, plus on aurait le projet d’aller vers le développement du blended learning.
Mais concrètement, qu’est-ce qui motive les ambitions d’axer le développement du distanciel ou du blended ? Dans le top 3 des raisons qui motivent la part de distanciel ou de blended dans l’offre :
- L’augmentation de l’efficacité pédagogique (48 %) ;
- La réponse nécessaire à la demande des commanditaires, internes ou externes (19 %) ;
- La réponse nécessaire à la demande des apprenants (13 %).
En effet, ces derniers seraient “de plus en plus acculturés à ces méthodes. La digitalisation forcée de l’ère du COVID a permis d’identifier les bénéfices de ces pratiques et aujourd’hui, ce sont les apprenants qui ne souhaitent pas que le présentiel soit systématique”, indiquent les résultats du baromètre.
En outre, investir dans une stratégie de formation en ligne permettrait d’optimiser son offre d’apprentissage et d’être en phase avec les tendances du marché en 2023.
Tendances formation 2023 : les ressources humaines, la clé ?
Au sujet des freins au développement du digital learning, arrive en tête le manque de temps et/ou d’effectifs (35 %), suivi de près par la carence en compétences (les équipes formation n’étant pas assez “expérimentées” en la matière) puis le manque de budget (15 %). Des problématiques directement liées à la gestion des ressources humaines, qui représentent la majorité des raisons mentionnées par le panel.
Il convient donc de parier sur ces ressources humaines en interne.
A l’inverse, le manque d’efficacité pédagogique du digital learning n’est que très peu cité (3 %) : une donnée rassurante d’un certain point de vue. Il semblerait en effet que cette pratique soit réellement ancrée dans les usages à l’heure actuelle.
D’autres freins ont été cités parmi les tendances : le manque d’adhésion des formateurs (10 %), des apprenants (7 %) et de la hiérarchie (6 %) mais ces résultats sont moins significatifs que ceux que nous avons susmentionnés.
Pour favoriser l’adhésion des parties prenantes, on conseille durant cette conférence :
- D’orienter sa communication sur le “Pourquoi” avant de s’intéresser au “Comment” : pourquoi développer le digital learning ? Est-ce parce qu’il y a une demande ? Est-ce pour augmenter l’efficacité pédagogique ?
- De développer les compétences de votre équipe (échanges de pratiques, veille, certifications…) : il s’agit ici de se donner les moyens humains de réussir.
Tendances formation 2023 : comment assurer le succès du digital learning ?
Les facteurs d’engagement en 2023
Qu’est-ce qui vous motive le plus à commencer un parcours d’apprentissage en ligne ? Qu’est-ce qui vous motive le plus à l’achever ? Telles sont les questions que l’on aimerait poser aux collaborateurs d’une entreprise pour mieux appréhender les tendances de la formation en 2023.
Alors quels sont les facteurs de motivation pour entamer un processus d’apprentissage en ligne ? Selon le panel interrogé, les contenus « en lien avec les problématiques métier » arrivent en tête de liste (23 %) suivies de l’obtention d’une certification (14 %) et de la présence d’un tuteur (14 %). Le but : œuvrer dans le développement de l’engagement des individus.
En outre, quels sont les facteurs de motivation donnant envie aux apprenants d’achever leur apprentissage ? On observe que la présence d’un tuteur remonte à la première place (21 %), l’obtention de la certification reste en seconde position (18 %) et les “contenus de formation en lien avec les problématiques métier” (17 %).
La certification est un vrai levier d’engagement et de marketing pour vos formations. Il est très intéressant de creuser ce volet lié au marketing d’un point de vue marque employeur.
Chacun des critères aura un impact sur l’engagement : ils sont tous bénéfiques – y compris ceux qui n’ont pas été cités (la gamification de la formation digitale, la mise en place d’une stratégie de social learning, etc., – faisant aussi partie des tendances pour 2023 !)
Formation digitale : l’importance du tutorat en 2023
“Dans cette logique la mise en place d’actions de social learning ou la gamification de vos parcours ne doivent sans doute pas faire l’objet de vos premiers efforts si vous n’avez pas sécurisé vos actions de tutorat par exemple », indique le baromètre.
En outre :
Le tutorat a un impact direct sur le taux de complétion (pourcentage de personnes allant au bout du dispositif). Les dispositifs de formation tutorés engagent dans une grande majorité des cas les apprenants à aller au bout. A contrario, les dispositifs non tutorés conduisent très souvent à des décrochages. On constate que dans la plupart des formations non tutorées, une faible proportion (moins de 10 %) des apprenants achèvent leur apprentissage.
Au cœur du digital learning : l’apprenant, le manager et le concepteur, mais aussi le formateur. L’engagement collaborateur ou apprenant est souvent lié à tout l’humain qu’il s’agira de mettre dans le parcours d’apprentissage en ligne.
Comment gérer l’apprentissage en interne ?
4 grands métiers clés
Il existe 4 grands métiers au centre des services formation dont les soft skills et hard skills diffèrent :
- Digital learning manager : il s’agit de coordonner les projets liés à l’apprentissage en ligne et de participer à la construction des dispositifs de formation.
- Concepteur pédagogique : il s’agit de rédiger et de concevoir des modules pédagogiques par rapport aux besoins des apprenants et de l’entreprise.
- Formateur permanent : il met en application les projets d’apprentissage, anime et accompagne les apprenants.
- Formateur occasionnel : il anime de façon ponctuelle sur un domaine précis.
Une production interne à la majorité, avec 2 outils clés
Selon le baromètre ISTF, 72 % des contenus digitaux sont à ce jour produits directement en interne. Le service dédié peut s’en occuper, mais parfois, les collaborateurs peuvent aussi effectuer cette tâche.
Un chiffre élevé et qui gagne 9 points par rapport à l’an passé, au détriment du recours aux catalogues sur étagère qui représente lui 13 %. Si la production interne ne cesse de progresser, cette année c’est la production par les collaborateurs qui a le plus évolué.
Parmi les tendances de 2023 en matière de formation, les outils dits génériques tels que Powerpoint, Genially ou Google Forms demeurent les plus utilisés. Il s’agit de ceux qui produiraient le plus de contenus liés à l’apprentissage à distance. Par rapport à l’année précédente, les outils auteurs sont en recul de 2 points.
Concernant la diffusion, les résultats sont quasiment similaires à ceux de l’an passé, « on peut donc considérer qu’il n’y a pas d’évolution majeure (…) ». Mais là encore, les outils non spécifiques représenteraient une part importante dans l’organisation des dispositifs d’apprentissage en ligne, bien que les LMS restent majoritaires.