Emploi : c’est la Semaine européenne dédiée à l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap (SEEPH).
Initiative créée en 1997 par LADAPT, association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées, cette semaine dédiée à la recherche d’un emploi est organisée tous les ans en novembre. L’objectif : débattre avec les personnes concernées sur la question de l’accès au plein emploi des personnes en situation de handicap auprès du grand public. Ce qui implique la participation de la société civile, des politiques ou encore des entreprises.
myRHline fait le point pour vous dans cet article sur les objectifs de cette semaine.
Objectif de cette semaine ? Plein emploi pour les personnes en situation de handicap
La 26ème édition de la Semaine européenne sur le thème Plein Emploi des personnes en situation de handicap est ouverte depuis ce lundi 14 novembre, et durera jusqu’au dimanche 20 novembre. Cette grande semaine a été organisée par 3 associations engagées sur le question du plein emploi des personnes en situation de handicap. Il s’agit de Ladapt, Fiphp et Agefiph.
Après les dernières années marquées par une crise sanitaire inédite, le taux de chômage en France était revenu à son plus faible niveau depuis 2008 (7,4 % de la population active en France sur le 4e trimestre 2021), comme l’indiquait l’INSEE en début d’année.
Mais l’Agefiph rappelait il y a quelques mois que si le taux de chômage des personnes handicapées avait baissé, il est tout de même encore à 14 %. Un pourcentage presque 2 fois plus important que celui du reste de la population.
Selon une enquête quantitative réalisée peu avant cette semaine par LADAPT en partenariat avec l’Ifop sur le vécu des femmes en situation de handicap et leurs opinions, celles-ci seraient “significativement plus nombreuses à estimer que leurs recherches d’un emploi ont été difficiles”. En revanche, cette même enquête indique que les hommes seraient tout autant exposés au chômage que les femmes.
Toutefois, les hommes en situation de handicap seraient beaucoup moins souvent dans des emplois à temps partiel que les femmes : 17 % des hommes en poste travailleraient à temps partiel contre 34 % des femmes, “soit un niveau proche de celui mesuré par l’INSEE dans l’enquête emploi de 2018”, rappelle l’étude.
Aussi, les femmes en situation de handicap seraient aussi davantage concernées par les problèmes relatifs à la charge mentale en entreprise (48 %) même si les hommes en emploi sont aussi très concernés (44 %) et que l’écart n’est pas si significatif.
En outre, Sophie Crabette, Administratrice Agefiph, témoignait récemment pour l’Observatoire de Emploi et du handicap :
“Les femmes en situation de handicap sont particulièrement touchées par les difficultés d’accès à un emploi et à la formation. Le temps partiel non choisi amenant à des ressources faibles et à la précarité est particulièrement marqué chez elles.”
Semaine pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées : les grands thèmes de 2022
Pour la grande question A quand le plein emploi pour les personnes en situation de handicap, LADAPT et ses partenaires ont décidé de consacrer cette semaine à 3 grands thèmes liés aux “problématiques sociétales importantes dans un contexte économique fragile pour les personnes vulnérables” (Source SEEPH).
Parmi eux, la place des femmes handicapées en entreprise. Dans la même idée que la campagne #ToutesCitoyennes portée par LADAPT à l’occasion de la Semaine dédiée au plein emploi des personnes en situation de handicap en 2018, il semblait essentiel de “poursuivre les travaux qu’avait mis en lumière la question intersectionnelle des femmes handicapées au travail. Que l’on évoque la double peine ou la prise en compte des situations singulières, les stéréotypes demeurent et les difficultés restent importantes” pour les femmes concernées qui recherchent un emploi.
Il s’agit aujourd’hui d’aller plus loin, à travers cette Semaine Plein Emploi notamment, dans la recherche sur les questions relatives au “genre”, d’échanger avec les employeurs autour des thèmes diversité et inclusion, de visibiliser les témoignages de femmes concernées et les études menées à ce sujet, comme celle que nous avons susmentionné.
Parmi les grands thèmes défendus pour les débats de cette semaine, la place des jeunes concernés par le handicap dans le (plein) emploi. Cette année, l’organisation-mère a souhaité se consacrer à un sujet en particulier : l’apprentissage accompagné. Un dispositif encore méconnu, qui présente pourtant de nombreux atouts – à la fois pour les jeunes, mais aussi pour les entreprises. L’association a organisé un groupe de travail en ce sens, entourés de structures professionnelles et de la Chaire Handicap, Emploi et Santé au travail de l’UPEC pour offrir des suggestions liées au déploiement du dispositif en France.
En outre, l’organisation avait décidé de s’intéresser à la ruralité lors de la précédente Semaine européenne dédiée à l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap. Elle a ainsi “révélé une nécessité de considérer l’emploi dans le monde rural et notamment agricole comme un sujet de recherche sur les contours de la représentation du handicap, sur le contexte de l’employabilité dans des zones dont on parle peu mais aussi sur les opportunités qu’offrent les territoires.”
La 26e édition de la SEEPH souhaite en effet mettre en lumière ces opportunités en tant que le territoire serait un bassin d’emploi considérable afin de mesurer les besoins des individus touchés par le handicap et évaluer précisément les horizons en termes de recherche d’un emploi ou encore de mise en réseau et de formation. Selon les acteurs de la SEEPH, le territoire est d’ailleurs l’exercice d’une politique RSE plus simple à déployer : il s’agit notamment de saisir une opportunité de collaborer avec les acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS).
Quoi qu’il en soit, la 26ème Semaine dédié à la thématique “emploi des personnes en situation de handicap” est l’occasion de revenir sur ces actions qui ont favorisé la rencontre entre les entreprises et les candidats concernés, à l’instar de HandiMouv’ Emploi, de l’Handicafé sur la thématique emploi également et bien d’autres. C’est aussi l’occasion de changer de regard à travers les témoignages de personnes concernées et les campagnes de communication dédiées à ce sujet afin de déconstruire les stéréotypes et favoriser l’inclusion sociale et le plein emploi des personnes concernées en France.
En ce sens, il conviendrait de communiquer davantage sur le handicap invisible et la question emploi, comme a pu le faire l’organisation FIPHF en 2021 en mettant à la disposition des employeurs publics un jeu digital pour sensibiliser sur cette question.
Angèle Linares