Métiers en tension : zoom sur la VAE inversée

En vue d’acquérir une meilleure reconnaissance de l’expérience vécue pour une formation à l’exercice des métiers en tension, la ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnelle Carole Grandjean a choisi de lancer une expérimentation sur la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) « inversée » dans le cadre de la réforme de cette dernière.

Éclairages.

 

Réforme de la VAE : quel est le but de la VAE inversée ?

L’expérimentation de la VAE inversée s’inscrit dans le cadre de la réforme de la Validation des Acquis de l’Expérience issue de la loi sur les mesures d’urgence liées au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi (21 décembre 2022).

Cette expérimentation, qui devrait durer 3 ans, a pour but de faciliter non seulement l’insertion professionnelle, mais aussi les reconversions dans les secteurs en tension. Parmi eux, sans surprise, l’hôtellerie-restauration, mais aussi le secteur de l’énergie, de la grande distribution, les secteurs sanitaire et social, la logistique, etc.

L’initiative inscrite dans le cadre de la réforme de la VAE est censée permettre à 5 000 personnes d’obtenir un diplôme (en tout ou partie) par le biais de son contrat de professionnalisation rénové. Il s’agit de pallier les tensions de recrutement d’une part, faciliter les reconversions d’autre part.

Cette initiative, tout à fait inédite, a été détaillée dans le décret n°2023-408 du 26 mai 2023.

• N. B. Ce dernier a été réalisé par Carole Grandjean avec la Première ministre Elisabeth Borne, mais aussi le ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion Olivier Dussopt, ainsi que Gabriel Attal et Bruno Le Maire, dans ce contexte de réforme sur la VAE.

 

 

Modalités d’expérimentation et prise en charge

L’entreprise doit définir, avec un organisme de formation, « un parcours sur mesure d’acquisition des compétences », indique le communiqué de presse de Carole Grandjean. Ce parcours doit permettre au bénéficiaire d’obtenir une formation en contrat de professionnalisation pouvant se dérouler totalement dans la structure dans laquelle il pourra :

• Se former ou se reconvertir dans un métier sous tension « directement sur un poste de travail » ;
• Obtenir tout ou partie d’un diplôme à la fin du contrat ;
• S’insérer professionnellement, et de manière durable, dans l’emploi.

Dans le cadre de ce type de formation en entreprise, cette dernière sera en mesure de former directement un futur collaborateur via son poste de travail et répondre à ses propres besoins, dans un contexte de difficultés de recrutement ou de tensions. Dans le cadre de cette mesure issue de la réforme de la VAE, l’entreprise sera accompagnée d’un professionnel pour définir au mieux ses besoins en compétences (soft skills, hard skills…) Il s’agira donc de définir et de réaliser le parcours pédagogique de l’apprenant dans l’entreprise.

Quant à la prise en charge, assurée par les opérateurs de compétences, celle-ci peut atteindre jusqu’à 9 000 € selon le communiqué ministériel.

Enfin, les entreprises, groupes, branches professionnelles, opérateurs de compétences et organismes d’accompagnement/de formation peuvent déposer leur candidature à cette expérimentation « en déposant un dossier, seuls ou en consortiums, selon les modalités prévues par l’arrêté du 26 juin 2023 en écrivant à l’adresse suivante : [email protected] ».

Et si l’initiative issue de la réforme de la VAE constituait une solution pour faire face à la pénurie de compétences ?

Pour en savoir plus sur la réforme de la VAE, n’hésitez pas à consulter le décret du 26 mai 2023.

 

Illustration : Carole Grandjean (Facebook)