Le jeudi 4 mai 2023, Emmanuel Macron a présenté sa réforme du lycée professionnel. Cette dernière vise notamment à renforcer la place des stages en entreprise dans les filières professionnelles. Les lycéens professionnels représentent près d’un tiers du total des lycéens selon le ministère de l’Education nationale.
Rapprocher le monde de l’entreprise et le lycée professionnel
Plus de 650 000 élèves devraient être concernés par les mesures de la réforme du lycée professionnel. En effet, cette réforme vise à augmenter la durée des stages effectués par les lycéens. De plus, les lycéens se verraient attribuer un « mentor » issu du monde du travail, d’ici à 2025.
Un « bureau des entreprises » devrait également être créé dans chaque lycée professionnel afin d’accompagner les jeunes dans la recherche de stages ou de développer des partenariats.
Avec la réforme du lycée professionnel, les missions du bureau seront les suivantes :
- intégration de la relation école/entreprise dans les parcours de formation des jeunes (participation des professionnels aux activités de l’établissement),
- mise en place et suivi des partenariats avec les acteurs du territoire (recherche de partenaires économiques, liens avec les comités locaux école/entreprise, événements),
- organisation des temps de stage et d’alternance (accompagnement des jeunes dans leurs recherches, suivi lors de leurs stages, retours d’expériences, aide à la mobilité),
- participation à la préparation des évolutions de l’offre de formation (carte des formations).
Enfin, les lycéens professionnels devraient être rémunérés lors de leurs stages. Dans un communiqué, l’Education Nationale déclare qu’un lycéen pourra gagner jusqu’à 2 100€ de gratifications de stages sur l’ensemble de sa scolarité. Cette mesure devrait s’appliquer dès la rentrée 2023.
Ainsi, l’objectif avancé de cette réforme est de faire du lycée professionnel un choix pour les jeunes à la recherche de métiers d’avenir, autant qu’une solution pour les entreprises devant s’adapter aux grandes transitions économiques en cours et à venir.
Dossier de presse, Education Nationale
Ainsi, les liens entre le lycée professionnel et le monde de l’entreprise devraient être renforcés. Que pensent les acteurs de la filière de cette réforme ? Quelles sont leurs inquiétudes concernant le développement des compétences ?
Réforme du lycée professionnel : les craintes des syndicats
L’allongement de la durée des stages en terminal représente une crainte chez les acteurs de la filière. Pourquoi ? Ils affirment que cet allongement se ferait au détriment des enseignements généraux et théoriques, comme le précise Philippe Dauriac, secrétaire national en charge de la voie professionnelle de la CGT Educ’action.
Selon lui, ces connaissances théoriques sont indispensables et ils ne peuvent pas apprendre toutes les compétences nécessaires en entreprise. Il explique qu’en stage dans la filière coiffure, “les élèves se retrouvent à passer le balai ou faire des shampoings, alors qu’au lycée, ils peuvent s’entraîner à couper les cheveux sur des cobayes« .
Les syndicats d’enseignants de la filière professionnelle s’inquiètent de la place qu’il restera aux enseignements fondamentaux après la réforme du lycée professionnel, permettant aux lycéens d’acquérir une base les préparant à l’entrée dans la vie active.
Par ailleurs, Emmanuel Macron a annoncé la fermeture de certaines filières si elles n’ont pas de débouchés sur le marché du travail, mais sans pour autant préciser lesquelles. Les craintes des syndicats portent sur les disparités territoriales d’une telle mesure. Ils se demandent si les lycéens seraient en mesure de se voir refuser une formation s’ils habitent loin d’une zone proposant des postes dans certains secteurs.
- Aujourd’hui, 1 élève de voie professionnelle sur 3 décroche sans avoir le bac ou équivalent. « Si les jeunes décrochent, c’est d’abord parce que la voie professionnelle est un choix par défaut », affirme Emmanuel Macron.
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