Comme chaque année, l’étude des rémunérations menée par Michael Page dévoile les salaires de la fonction RH.
Parmi les métiers les plus rémunérateurs ? Celui de DRH ou encore de responsable des rémunérations et des avantages sociaux, en passant par le métier de responsable des relations sociales.
Dans cet article, nous vous proposons de découvrir le classement des 10 métiers RH les mieux rémunérés, d’après les chiffres de l’étude de rémunérations 2026 de Michael Page. Alors, quelles sont les principales évolutions par rapport à la précédente édition ? Quelles sont les disparités de salaire observées entre la province et l’Ile-de-France ? Et, de manière plus générale, quelles sont les grandes tendances sur le marché de l’emploi et dans la fonction des ressources humaines ? Décryptage.
Les 10 métiers les plus rémunérateurs de la fonction RH
Comme l’année précédente, le métier de Directeur des Ressources Humaines (DRH) arrive toujours en tête du classement. Par sa position hiérarchique, c’est celui qui perçoit la rémunération la plus importante de la fonction RH au sens large. Et ce, même en début de carrière.
Le DRH est suivi de près par le responsable de la rémunération et des avantages sociaux en entreprise (Compensation & benefits manager). Il s’agit du poste de la fonction RH qui perçoit le salaire le plus important de la catégorie Affaires sociales en début de carrière. Une rémunération importante qui — au-delà de 15 ans d’exercice et à ancienneté équivalente — peut être comparable à celle perçue par un responsable des relations sociales (3e position) ou un responsable SIRH (4e position).
Ici, retrouvez le top 10 des métiers les plus rémunérateurs des ressources humaines :
- Directeur des ressources humaines (70 – 200 k€)
- Compensation & benefits manager (65 – 120 k€)
- Responsable des relations sociales (55 – 120 k€)
- Responsable SIRH (50 – 120 k€)
- Responsable paie (42 — 115 k€)
- Responsable du développement RH (45 – 100 k€)
- Human Business Partner (HRBP) (42 – 100 k€)
- Responsable de recrutement (45 – 90 k€)
- RRH site industriel (45 – 90 k€)
- RRH/HR Manager (42 – 90 k€)
Dans l’ensemble, les niveaux de salaire demeurent stables, traduisant un marché moins volatil après plusieurs années de fortes hausses. On observe toutefois quelques évolutions notables. Les responsables SIRH voient leur rémunération d’entrée progresser d’environ 5 000 € bruts annuels, reflet de la valeur croissante de cette expertise dans un contexte de digitalisation RH accélérée. Les responsables paie bénéficient eux aussi d’une revalorisation, estimée à + 5 000 € bruts en fin de carrière. Enfin, les RRH enregistrent une hausse d’ensemble d’environ 7 000 €, répartie entre une progression de 2 000 € en début de carrière et de 5 000 € en fin de carrière. Ces ajustements traduisent la reconnaissance accrue des profils RH techniques et polyvalents, à la croisée de la gestion opérationnelle et des enjeux stratégiques.
Rémunération de la fonction RH en Île-de-France vs rémunération de la fonction RH en régions
Bien entendu, les résultats présentés ci-dessus sont à nuancer. En effet, comme l’indique l’étude du cabinet de recrutement, des variations existent entre la rémunération des fonctions RH en Île-de-France et celle appliquée en province. Avec des écarts variables selon l’ancienneté, le secteur d’activité et la taille de l’entreprise.
Selon le rapport Michael Page, les régions les plus touchées par ces variations sont :
- la Bretagne (- 20 %) ;
- les Pays de la Loire (- 15 %) ;
- la Nouvelle Aquitaine et l’Occitanie (- 10 à 20 %) ;
- les Hauts de France, le Centre Val de Loire et la région PACA ( – 10 à 15 %).
Décryptage des tendances salariales et des métiers RH en 2026
Retour à la normale sur le marché de l’emploi
Après l’effervescence qui a suivi la crise sanitaire, le marché de l’emploi amorce aujourd’hui un retour à l’équilibre. Confrontées à un environnement politique et économique instable, les entreprises adoptent en effet une posture plus prudente : nombre d’organisations préfèrent ainsi retarder leurs projets et rationaliser leurs recrutements.
Côté rémunérations, le phénomène est le même. Après les hausses records des années précédentes, le mouvement s’essouffle. Si les hausses de salaires se poursuivent, elles semblent désormais davantage ciblées sur les profils pénuriques ou stratégiques. Sans surprise, l’on observe toutefois une nette différence entre les pratiques des grands groupes et le recrutement en PME. Avec d’un côté des packages complets — 13e mois, intéressement, avantages sociaux, etc. —, et de l’autre des PME qui misent sur une plus grande flexibilité, quitte à offrir moins d’avantages additionnels.
Au-delà des chiffres, ce sont les métiers eux-mêmes qui se transforment. L’essor de la RSE crée de nouveaux rôles comme les coordinateurs en économie circulaire ou les chefs de projet décarbonation (voir notre article sur la Green RH). De même, l’intégration de l’intelligence artificielle donne naissance à des fonctions inédites. Des éthiciens ou juristes spécialisés dans l’IA, par exemple.
Mais la tendance la plus forte reste celle de la transformation des métiers existants : les prévisionnistes, les acheteurs ou encore les métiers de l’IT voient leur périmètre évoluer sous l’effet de la technologie. Autant de changements qui impactent les rémunérations puisque les compétences techniques rares bénéficient d’une valorisation plus importante.
En parallèle, l’entrée sur le marché se complique pour les jeunes diplômés depuis la baisse des aides à l’apprentissage. Comme l’on pouvait plus ou moins s’y attendre, les entreprises semblent depuis privilégier des profils « plug and play ».
Les métiers RH face aux mutations
Dans les ressources humaines, la fonction recrutement illustre particulièrement les mouvements de balancier observés sur le marché du travail. Si les besoins demeurent, ils tendent à évoluer, car les entreprises cherchent des spécialistes capables de piloter des projets d’embauche dans une logique stratégique et transverse. Encore une fois, cette montée en compétences influe sur les niveaux de rémunération, avec des profils plus polyvalents qui conservent une marge de négociation plus forte.
Bien entendu, la paie reste, quant à elle, une expertise incontournable. Or, elle souffre d’une pénurie structurelle de candidats expérimentés. Les gestionnaires et responsables capables d’assurer la fiabilité des processus, de piloter un projet SIRH ou de mener à bien des projets complexes comme des migrations multi-sites, sont donc en position de force pour négocier. Et, évidemment, obtenir des packages très attractifs.
On observe ainsi un intérêt plus marqué pour des profils hybrides mêlant expertise RH et IT. Ces professionnels à l’aise avec la data, les nouveaux outils, la conduite de projets transverses, le tout combiné aux soft skills, apportant une vraie plus-value dans la mise en œuvre de la digitalisation RH et de la transformation des pratiques.
Même si le marché ralentit, la fonction RH reste au centre des mutations. Entre rareté de certaines expertises et évolution stratégique de la fonction, elle concentre à la fois tensions et opportunités.
Pour aller plus loin, retrouvez le rapport Grilles de salaires 2026 de Michael Page.
Article actualisé en septembre 2025