Bien que la marque employeur soit de plus en plus présente dans le discours des entreprises, elle reste un concept flou pour les actifs : seul un tiers d’entre eux perçoit la stratégie mise en place dans leur entreprise en la matière, comme le révèle une enquête d’Ipsos pour Welcome to the Jungle.
Cette enquête met en évidence un appel croissant à la transparence, notamment sur les rémunérations, dans un marché du travail de plus en plus concurrentiel. Mais elle révèle aussi le top 3 des priorités des candidats : la QVCT, les avantages sociaux en entreprise et la question des salaires.
La marque employeur, pas encore tout à fait démocratisée ?
Il n’est plus à démontrer aujourd’hui que les difficultés de recrutement font rage : 61 % des entreprises rencontrent des difficultés dans leur processus d’embauche, d’après un rapport de Pôle Emploi. Un chiffre en hausse par rapport à 2022, bien que déjà élevé à l’époque (57,9 %).
Dans ce contexte, nombreux sont les discours qui émergent en faveur du développement de la marque employeur, pour aider les organisations à pallier ces difficultés de recrutement d’une part, mais aussi les difficultés à engager et fidéliser les collaborateurs par ailleurs.
Et pourtant, bien que ⅔ des entreprises aient déployé une stratégie en la matière, seulement un tiers des collaborateurs perçoivent les efforts déployés par leur entreprise. Ce sont les résultats du nouveau baromètre mené par Welcome to the Jungle avec l’institut de sondages Ipsos.
Cette enquête, menée en miroir auprès d’une population d’actifs français et de décideurs RH, dresse un état des lieux paradoxal : « Si la marque employeur reste encore un concept flou pour de nombreux salariés, elle est pourtant l’affaire de tous, et joue un rôle primordial dans l’attraction et la fidélisation des talents. »
En outre, si les entreprises investissent sur leur marque employeur, elles ont encore du mal à mesurer efficacement le retour sur investissement de leurs actions. En effet, environ 20 % des entreprises ne possèdent pas d’outils de mesure en la matière.
Les actifs revendiquent plus de transparence…
Parmi les premiers éléments cités dans la capacité des talents à se projeter dans une entreprise, on retrouve la rémunération (55 %) et la qualité de vie au travail (31 %). Et les avantages sociaux en entreprise ne sont pas en reste, puisqu’ils figurent dans le top 3 (28 %).
Le rapport de Welcome to the Jungle et d’Ipsos témoigne en outre du fait que les jeunes seraient plus sensibles aux problématiques liées à la RSE et aux prises de position des dirigeants, malgré une hiérarchie des attentes relativement similaire entre les âges.
Autre enseignement de ce baromètre dédié à la marque employeur : les actifs expriment une forte demande en matière de transparence des salaires et des primes (pour la moitié de la population active sondée), et de transparence de manière générale.
Ainsi, 60 % des actifs convoitent plus de transparence en matière de développement professionnel et 53 % en matière de conditions de travail. En outre, 75 % des demandeurs d’emploi accordent de l’importance à la transparence de la culture de l’entreprise pour laquelle ils postulent.
…Et pointent du doigt les mauvaises pratiques.
Ce baromètre de Welcome to the Jungle et Ipsos consacré à la marque employeur fait apparaître la nécessité pour les candidats de recevoir du feed-back. En effet, près de la moitié des postulants mentionnent ce manque de feed-back comme étant une mauvaise pratique en matière de recrutement.
Dans un précédent article, nous évoquions la tendance au ghosting en recrutement, un ghosting dont les candidats sont aussi nombreux que les recruteurs à prendre part. Mais pourquoi les candidats ghostent-ils les recruteurs ? L’étude menée par OpinionWay pour Indeed avait mis en évidence le fait que 57 % des talents avaient déjà cessé de répondre à un recruteur, ne souhaitant pas donner suite au processus de recrutement engagé. Et plus de la moitié des talents ont déclaré avoir cessé de répondre à un recruteur car celui-ci ne répondait pas à ses questions, lorsqu’elles sont par exemple relatives à la question de la rémunération ou aux jours de télétravail. D’où l’importance, là encore, de la transparence.
Ici, l’enquête menée par Ipsos pour Welcome to the Jungle confirme cette tendance : pour 30 % des sondés, les annonces qui ne mentionnent pas le salaire sont considérées comme une mauvaise pratique.
- Le saviez-vous ?
Selon les résultats du baromètre CCLD 2023 x myRHline, 87 % des candidats estiment que les offres d’emploi devraient mentionner le salaire pour être plus attrayantes. Cette proportion a augmenté de 2 points par rapport à 2022 et de 8 points par rapport à 2021.
Mais la question de la rémunération est loin d’être le seul élément pointé du doigt par les demandeurs d’emploi qui dénoncent des attentes irréalistes quant à l’expérience, une catégorisation hâtive des postulants, la non-accusation de réception des candidatures, ou encore le manque de clarté des annonces, lesquelles sont considérées comme trop vagues.
4 grands leviers à investir
Outre la nécessité liée à l’attraction et la rétention des talents, impliquant d’associer toutes les parties prenantes et de préciser sa stratégie de marque employeur, le rapport de Welcome to the Jungle distingue 4 leviers :
- La qualité de vie au travail, qui inclut les conditions, le temps, mais aussi la flexibilité de travail, constituant un attendu pour l’ensemble des collaborateurs ;
- Le développement professionnel : ici, tout ce qui a trait à l’accompagnement managérial, à la formation et aux perspectives de carrière constitue une priorité pour attirer et fidéliser les talents pour les 2 années à venir. Il est à noter que les demandeurs d’emploi recommanderaient leur entreprise avant tout pour la QVCT et les possibilités de développement de carrière offertes, avant le salaire.
- La santé financière : ici, la rémunération et les avantages sociaux constituent des axes privilégiés pour être attractif, à l’heure où les talents convoitent davantage de transparence de la part des organisations.
- Miser sur l’employee advocacy (pour faire de ses employés les ambassadeurs de marque). En effet, le baromètre d’Ipsos pour Welcome to the Jungle témoigne de l’importance de capitaliser sur ses ambassadeurs de marque, une « ressource légitime et disposée à s’investir », dans la mesure où 58 % des candidats sont prêts à recommander leur employeur à leur entourage et que 50 % des sondés font confiance aux témoignages d’autres salariés sur les réseaux sociaux (ou de ceux qu’ils ne connaissent pas personnellement). Par conséquent, miser sur des ambassadeurs de marque fait partie des principaux chantiers à investir, à l’heure où seulement 14 % des organisations capitalisent sur des programmes ambassadeurs afin de faire connaître leur marque employeur à l’externe.
Pour aller plus loin, retrouvez l’intégralité du baromètre Welcome to the Jungle x Ipsos.