Quand IA et management se rencontrent, il est inévitable que de grands changements aient lieu en interne, que ce soit dans le relationnel ou l’opérationnel. Certaines entreprises vivent déjà ces transformations puisque nombre d’entre elles ont quotidiennement recours à l’intelligence artificielle, que ce soit pour optimiser leurs processus administratifs ou organisationnels.
Désormais, les managers doivent être préparés à travailler dans un monde où l’intelligence artificielle a toute sa place. Quels changements l’IA implique-t-elle pour les managers ? Et pour les nouveaux métiers techniques qui accompagnent cette transformation ?
Un nouvel apprentissage pour le manager
Dans son livre, Ce sera l’IA et moi publié en 2020, Cécile Dejoux, professeur à l’ESCP et Conférencière sur l’Intelligence Artificielle et le Management, explique que l’intelligence artificielle “ne remplacera pas le manager, car il a un atout de taille : le manager a une personnalité qui lui permet de s’adapter en temps réel, d’interagir différemment avec chaque membre de son équipe et de décider non pas de façon rationnelle mais émotionnelle et politique.”
D’après cette spécialiste du management à l’heure de la transformation numérique et de l’intelligence artificielle, le manager devra toutefois monter en compétence pour devenir “IA compatible”. Les capacités à prendre de bonnes décisions, à écouter et à être intuitif ne suffiront plus pour être un bon manager. Celui-ci devra prendre le temps de bien comprendre tous les rouages de l’IA, d’éduquer des robots et d’apprendre de l’IA elle-même. Pour être efficace et compétent, le manager devra donc tout d’abord bien identifier ce que l’IA peut faire pour lui, avec lui, et à sa place.
IA et Management : les soft skills recherchés
L’apparition de l’IA implique également la création des nouveaux métiers techniques, tels que des psydesigners, des egotellers ou des éthiciens ainsi que l’importance des compétences techniques spécifiques, telles que les mathématiques, les sciences et l’informatique. Or, il s’avère que les entreprises d’aujourd’hui sont autant à la recherche de compétences “douces” (soft skills) que techniques (hard-skills) chez leur prochaine recrue.
Pourquoi un tel engouement pour les soft skills ? Tout simplement parce que posséder ces fameuses compétences comportementales signifie savoir s’adapter aux nouveaux enjeux.
En plus des compétences techniques à posséder pour interagir avec l’IA, quelles sont les compétences douces les plus attendues dans le secteur de l’IA ?
- L’empathie (intelligence émotionnelle) : se mettre à la place du client qui utilisera l’outil est primordial. L’empathie permet également de mieux communiquer avec les membres de l’équipe.
- La persévérance, la résilience
- La curiosité, l’ouverture d’esprit, la créativité : pour trouver des solutions et résoudre des problèmes différemment, pour affronter les aléas éventuels et pour viser juste. À titre d’exemple, les plateformes d’IA conversationnelles recherchent de plus en plus de personnes sensibles et créatives qui pourraient inventer des personnalités de chatbots.
- La collaboration, c’est à dire la capacité à travailler en équipe
- Une bonne communication et expression, à l’oral comme à l’écrit, pour partager clairement ses idées et ses visions
- L’agilité, pour rebondir en cas de situation inattendue
Toutes ces qualités, propres à l’humain, relèvent de l’intelligence interpersonnelle, intrapersonnelle et existentielle.
Face à ces évolutions, les écoles de commerce veillent désormais à transmettre ces compétences aux étudiants ingénieurs et scientifiques. Les formations en sciences humaines et en philosophie sont d’ailleurs très appréciées par les recruteurs puisqu’elles apprennent à avoir un esprit critique, à décomposer une idée, à argumenter et modéliser une pensée.
La rédaction de myRHline