Selon une étude de l’Organisation Internationale du Travail, l’intelligence artificielle devrait transformer les emplois plutôt que les détruire.
Pourtant, ces derniers temps, les études et la presse ont plutôt relaté le fait que l’IA était susceptible de remplacer – totalement – de nombreux emplois.
En effet, le PDG D’IBM a récemment affirmé que d’ici 5 ans, environ 30 % des postes qui ne sont pas en relation directe avec les clients “pourront être automatisés et remplacés par des IA”, soit 7800 emplois.
De son côté, le chercheur américain Ben Goertzel a affirmé à l‘AFP qu’au cours des prochaines années, l’IA pourrait remplacer 80% des emplois.
Alors, quelles sont les conclusions du rapport d’étude ? Quel type de population sera le plus impacté ?
La plupart des emplois “partiellement exposés”
Selon le rapport d’étude de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), la plupart des emplois et des industries ne sont que partiellement exposés à l’automatisation et sont plus susceptibles d’être “complétés que remplacés” par la dernière vague d’IA générative, telle que chatGPT.
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L’étude conclut que l’impact le plus important de cette technologie concernera les changements potentiels de la qualité des emplois, dont l’intensité du travail et l’autonomie.
Le travail de bureau est la catégorie la plus exposée aux effets des technologies d’IA. Selon l’OIT, près de 1/4 des tâches du travail de bureau sont considérées comme “très exposées” et la moitié présente un degré d’exposition moyen.
Chez les cadres, les professionnels et les techniciens, une petite partie des tâches seulement est dite “très exposée”. Un quart d’entre elles présente un niveau d’exposition dit moyen.
Par ailleurs, des différences relatives à l’impact de l’IA existent en fonction des niveaux de développement de pays.
- 5,5 % de l’emploi total dans les pays à revenu élevé est potentiellement exposé aux effets d’automatisation de la technologie,
- dans les pays à faible revenu, le risque d’automatisation ne concerne qu’environ 0,4 % de l’emploi.
Les femmes seront les plus touchées
L’étude de l’Organisation Internationale du Travail publiée le 21 août 2023 révèle également que les effets potentiels de l’IA varient de façon notable entre les hommes et les femmes.
- La part de l’emploi féminin pouvant être affectée par l’automatisation est plus de 2 fois supérieure à celle de l’emploi masculin.
Comment expliquer ces prévisions ? Ce phénomène est lié à la surreprésentation des femmes dans les emplois de bureau “en particulier au sein des pays à revenu élevé et intermédiaire”, d’après les auteurs de l’étude.
Une des conséquences de l’IA générative pourrait être d’empêcher certains emplois de bureau de voir le jour dans les pays à faible revenu. Ces emplois étant traditionnellement une source conséquente d’emplois occupés par des femmes, au fur et à mesure que l’économie du pays se développe.
Pour anticiper les potentiels effets néfastes sur l’emploi, l’OIT préconise de concevoir des politiques favorisant une “transition ordonnée, équitable et consultative”.
Le dialogue avec les employés, le développement des compétences et de l’employabilité ainsi qu’une protection sociale adéquate sont jugés essentiels pour gérer correctement la transition.
Notons d’ailleurs que la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a publié un plan d’action au sujet de l’intelligence artificielle. Le plan d’action de la CNIL se décline en 4 objectifs :
- -appréhender,
- -encadrer,
- -accompagner,
- -contrôler.
Le projet européen de réglementation sur l’intelligence artificielle, actuellement en discussion, servira à préciser et renforcer les dispositions existantes en matière de protection des données personnelles.
En effet, le 14 juin 2023, le Parlement européen a adopté, à une écrasante majorité, une version de l’Artificial Intelligence Act. Le texte doit désormais être examiné par la Commission et le Conseil européen.