52 % des jeunes de moins de 35 ans pensent que les actions menées en faveur de l’inclusion sont un critère important lorsqu’ils postulent à un emploi (Baromètre Groupe APICIL / OpinionWay, mars 2023 ).
Alors que les difficultés de recrutement impactent encore le marché du travail, l’inclusion et la diversité représentent aujourd’hui des enjeux clés pour les entreprises.
Les salariés perçoivent-ils leur organisation comme étant inclusive ? C’est pour répondre à cette question qu’un outil d’analyse de la perception des salariés sur l’inclusion et la diversité a été élaboré par le Groupe Apicil, Mix-r et Humando.
Comment mesurer la diversité et l’inclusion en entreprise ?
L’outil de mesure vise à évaluer la perception des salariés en matière d’inclusion et de diversité. Dans ce cadre, 6 entreprises pilotes basées à Lyon ont administré un questionnaire à leurs collaborateurs entre juin 2022 et février 2023. Plus de 1000 d’entre eux y ont répondu. Le questionnaire a été conçu autour de 11 thématiques : le handicap, l’état de santé, la situation de famille, l’origine, l’état de grossesse, l’apparence physique, l’identité sexuelle, la religion, le sexe, le genre et l’âge.
Selon les résultats, alors que 9 salariés sur 10 se sentent libres de pouvoir être eux-mêmes au sein de leur entreprise, 49% jugent que leur organisation est inclusive, une opinion légèrement plus partagée par les hommes (51%).
Toutefois, 54% reconnaissent qu’elle n’est pas représentative de la diversité de la société française. Parmi les salariés qui trouvent leur entreprise moyennement, peu ou pas inclusive, ils sont 77% à affirmer que la diversité des personnes n’y est pas assez représentative de la société.
Pour qu’une entreprise soit perçue comme inclusive, la diversité des personnes qui la composent apparaît donc comme un critère essentiel.
- 62% des salariés identifient au moins un facteur de discrimination qui serait susceptible de freiner leur intégration ou leur évolution dans l’entreprise, et qui pourrait également les empêcher de s’y sentir eux-mêmes.
Par ailleurs, plus de deux tiers des salariés notent que leur entreprise est engagée pour favoriser et maintenir dans l’emploi les personnes en situation de handicap. Toutefois, une proportion de 23% de collaborateurs n’a pas connaissance de l’engagement de son organisation sur ce sujet.
Nous sommes très satisfaits chez Ninkasi d’avoir pu administrer ce questionnaire à nos collaborateurs. Les résultats nous ont appris que malgré toutes les actions que nous avions déjà mises en œuvre, les propos sexistes étaient toujours présents. Nous allons donc poursuivre nos efforts sur cette thématique avec une campagne interne qui va prochainement être lancée. De plus, nous sommes très fiers que le sujet du genre ne génère pas d’appréhensions fortes et que plus de 90% de nos salariés expriment pouvoir se sentir eux-mêmes au sein de l’entreprise, cela constitue un véritable atout en termes de marque employeur.
Quels sont les facteurs de discrimination potentiels ?
Selon les salariés, les facteurs potentiels de discrimination dont ils pourraient être victimes sont :
- l’âge (33%)
- le sexe (29%)
- l’apparence physique (18%).
Ces 3 thématiques apparaissent en tête au sein de toutes les entreprises ayant participé au dispositif.
Tout d’abord, bien que l’âge soit considéré comme un critère sensible de discrimination potentielle, la perception majoritaire est qu’il reste un critère pénalisant en fin de carrière, mais peu au début de carrière.
- 28% des salariés jugent qu’un candidat de plus de 50 ans est défavorisé à l’embauche.
En revanche, être jeune n’est pas un frein à l’emploi ou à l’évolution au sein de leur entreprise selon près de 9 salariés sur 10.
Quant au sexe, fortement reconnu comme un critère de discrimination potentielle, il est pour 26% des collaborateurs ressenti comme un vecteur d’inégalité entre les femmes et les hommes. Chez les femmes, ce chiffre atteint 36%.
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Ces dernières sont aussi 44% à estimer également qu’une grossesse peut avoir un impact sur leur carrière professionnelle, alors que les hommes ne sont que 36 % à exprimer cette opinion.
- Pour plus d’un tiers des répondants (34%), une culture d’entreprise sexiste subsiste au sein de leur entreprise. Un constat particulièrement visible chez les femmes (57%).
Quant à l’apparence physique (tatouages, poids, coupe de cheveux, style vestimentaire, etc.), 52% des salariés estiment qu’elle peut les défavoriser dans leur entreprise.
Pour autant, au cours des 3 dernières années, ils sont près de 64% à ne s’être jamais sentis mal à l’aise vis-à-vis du regard de leurs collègues du fait de leur apparence physique.
En matière d’orientation sexuelle, 95% des salariés affirment que leur orientation sexuelle est respectée et n’a pas d’impact sur leur carrière au sein de leur entreprise. Parmi les collaborateurs estimant pouvoir être discriminés en raison de leur orientation sexuelle, près de 35% pensent qu’il est difficile d’exprimer celle-ci. Ils sont aussi 81% à penser qu’il est facile pour une personne non-hétérosexuelle de l’exprimer au sein de leur entreprise. Si près de 3 travailleurs sur 10 (29%) considèrent qu’il est facile pour une personne d’assumer un genre différent de celui d’homme ou de femme, ils sont 6 sur 10 (60%) à ne pas avoir d’idée sur la question.
Enfin, en ce qui concerne la santé mentale, 66% des salariés se sentent en confiance pour s’exprimer à ce sujet.
Pour aller plus loin :
- LGBTQIA+ : que font les entreprises ?
- Homophonie au travail : des discriminations en hausse