Jamais les préoccupations environnementales et sociales n’ont été plus pressantes qu’aujourd’hui. Dans un tel contexte, la communication RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) joue un rôle important dans la stratégie des entreprises. Car elle permet de démontrer leur engagement responsable, ainsi que les pratiques durables et éthiques soutenues.
Cet article explore les fondements de la communication RSE, ses enjeux stratégiques et propose des bonnes pratiques pour élaborer une stratégie efficace en 2025.
Qu’est-ce que la communication RSE ?
La communication RSE désigne l’ensemble des actions qu’une entreprise mène pour informer ses parties prenantes de son engagement en matière de responsabilité sociale, environnementale et économique. Cette démarche englobe une variété de pratiques allant de la réduction des émissions de carbone à l’amélioration des conditions de travail (QVCT). Ceci tout en passant par des initiatives éthiques vis-à-vis des fournisseurs et des consommateurs.
Une communication RSE bien menée permet ainsi à l’entreprise de faire preuve de transparence et de crédibilité. Tout en contribuant — de manière positive et active — à la société et à l’environnement.
Quels enjeux pour les organisations ?
La responsabilité sociétale des entreprises est devenue un levier d’attractivité indispensable et un enjeu stratégique fort pour les organisations. En effet, les attentes sociétales vis-à-vis des employeurs n’ont cessé d’évoluer ces dernières années.
Et pour cause : de plus en plus de consommateurs et d’investisseurs cherchent à s’associer à des structures qui démontrent de réelles valeurs durables.
Cette tendance s’observe aussi du côté des candidats : lorsqu’ils postulent, 64% accordent de l’importance aux engagements RSE d’une entreprise. Celle-ci doit donc être en mesure de répondre à ces attentes, et ce dès le processus de recrutement.
Ce volet « sociétal » constitue une remise en cause du profit comme vocation unique de l’entreprise, celle-ci doit se préoccuper de son environnement économique au sens large. En plus d’être une obligation gouvernementale, la diffusion d’informations RSE répond à de nombreux enjeux comme :
- l’image de marque et la marque employeur ;
- la fidélisation ;
- l’engagement collaborateur ;
- la gestion des risques, etc.
Dans la mesure où la transparence devient un facteur clé de la relation aux parties prenantes, les entreprises ont donc tout intérêt à prendre la parole sur les sujets qui préoccupent leurs cibles. Et ce, qu’elles soient internes ou externes.
Contexte RSE en France : CSRD et synthèse sur le Pacte productif 2025
En 2025, la RSE évolue sous l’effet de nouvelles obligations réglementaires. Mais aussi de réflexions stratégiques émises par l’institution France Stratégie dans le but d’accélérer la transition sociale et écologique au sein du tissu économique.
CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive)
La CSRD, aussi appelée directive sur les rapports de développement durable, est la directive européenne venue remplacer la NFRD. Celle-ci vise l’harmonisation du reporting extra-financier et impose aux organisations de publier des informations détaillées sur leurs dispositions RSE..
Jusqu’alors limité aux grandes structures, cet outil devient applicable comme suit :
Calendrier d’application/exercice de l’année précédente |
Type de structure |
1er janvier 2025 (exercice 2024) | Entreprises européennes ou non, déjà soumises à la NFRD |
1er janvier 2026 (exercice 2025) | Grandes entreprises européennes qui remplissent au moins 2 des 3 critères suivants :
Ainsi que les sociétés non européennes cotées non soumises à la NFRD. |
1er janvier 2027 (exercice 2026) | PME européennes (ou non) cotées, les micro-entreprises n’étant pas concernées. |
1er janvier 2028 (exercice 2027) | Entreprises non-européennes dont le CA sur le marché européen dépasse 150M€ par le biais d’une filiale ou succursale implantée dans l’UE. |
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Pacte productif 2025 : les pistes de France Stratégie
Fin janvier 2025, France Stratégie a mis à jour sa publication relative au Pacte productif 2025. Dans la synthèse de cette consultation menée auprès de 76 organisations, il ressort plusieurs axes transposables à la responsabilité sociétale des entreprises, selon 4 volets :
- Numérique : insiste sur la nécessaire adaptation des compétences aux mutations technologiques (formation continue et égalité des chances face aux emplois du futur) ;
- Innovation : souligne l’importance de soutenir les innovations de rupture et de créer des synergies entre les laboratoires de recherche, les grandes entreprises et PME, notamment à l’échelle des territoires ;
(…) plusieurs recommandations visent à améliorer les passerelles entre le monde de la recherche publique et l’industrie, sous l’angle des ressources humaines et des compétences, notamment à l’échelle des territoires, sachant que la proximité géographique favorise les relations de confiance. (…)
- Industrie : met en avant la transition vers une économie circulaire, en promouvant des pratiques de production et de consommation responsables ;
- Énergie : démontre les efforts à intensifier pour la décarbonation, en lien avec les engagements environnementaux pris par les entreprises du fait des nouvelles réglementations, dont la CSRD évoquée au point précédent.
Les bonnes pratiques pour une communication RSE efficace en 2025
Établir un plan de communication RSE
L’efficacité d’une stratégie de communication, quelle qu’elle soit, repose sur des pratiques claires et des objectifs bien définis. Dans le cas présent, l’objectif principal est de démontrer à tous que l’entreprise ne se contente pas de communiquer : elle prend des dispositions concrètes et mesurables.
Pour cela, le plan de communication doit être structuré autour des objectifs RSE de l’entreprise et de ses valeurs. Les actions et les indicateurs clés de performance (KPI) qui permettront de suivre l’avancement du dispositif complètent ce socle de départ. Une fois posé, il devient possible de définir des messages cohérents et des supports adaptés aux attentes des différents interlocuteurs.
Identifier les parties prenantes
Dans ce contexte, l’implication de toutes les parties concernées est essentielle. À ce titre, il convient de tenir compte des attentes spécifiques à chacun :
- Les équipes en charge de la RSE : les responsables RSE sont les premiers concernés. Ils ont besoin d’outils clairs et structurés pour valoriser leur travail et sensibiliser aussi bien en interne qu’en externe.
- Les salariés : l’adhésion des collaborateurs fait de la démarche sociétale un véritable levier de transformation pour l’entreprise. Ils attendent une communication régulière sur les initiatives mises en place, leurs résultats et leur impact.
- Les partenaires et fournisseurs : pour créer une chaîne de valeur durable, les fournisseurs et partenaires doivent être informés des exigences et convictions de l’entreprise. L’enjeu étant de favoriser l’alignement des procédés.
- Les clients : de plus en plus attentifs aux critères environnementaux et sociaux, les consommateurs veulent des preuves tangibles des valeurs portées par l’entreprise. Une communication transparente sur les opérations concrètes, les certifications et les impacts permet de renforcer la confiance et la fidélisation.
- Les investisseurs et actionnaires : ces derniers jouent un rôle stratégique dans la pérennité et le développement de l’entreprise. Ils attendent des données précises et chiffrées sur la performance RSE. Une communication rigoureuse et transparente est essentielle pour attirer des financements responsables et assurer la conformité aux nouvelles réglementations.
Choisir les bons canaux de communication
Une fois ces cibles définies, la communication doit s’appuyer sur des supports adaptés pour garantir la pertinence des messages. Le rapport RSE reste un outil incontournable puisqu’il offre une vision détaillée des engagements de l’entreprise et des résultats. Sa publication se fait généralement en interne, sur un espace dédié du site institutionnel et sur les réseaux sociaux.
Parmi ceux-ci, LinkedIn s’impose comme le plus adapté pour valoriser les engagements de l’entreprise. D’autres médias, comme des podcasts ou des webinaires, permettent quant à eux d’échanger sur les bonnes méthodes et d’affirmer une position d’expert sur les enjeux RSE.
Événements dédiés à la RSE en 2025
La participation à des événements dédiés à la RSE renforce la visibilité sur la politique responsable de l’entreprise. En 2025, plusieurs dates sont à retenir :
- La Journée de la Terre, le 22 avril, idéale pour mobiliser les collaborateurs sur le changement climatique et la transition écologique (green RH).
- La Semaine Européenne du Développement Durable, du 18 septembre au 8 octobre, l’occasion de mettre en avant les initiatives écologiques et sociales de l’entreprise.
- La Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées (SEEPH), du 17 au 23 novembre, qui permet de valoriser les dispositifs d’inclusion et d’accessibilité déployés.
- La Semaine de la réduction des déchets, généralement organisée fin novembre, qui met en lumière les efforts de l’entreprise en matière de gestion des déchets et de recyclage, tout en encourageant les collaborateurs à adopter des pratiques plus durables.
- La Journée internationale des droits de l’homme, le 10 décembre, qui offre une opportunité de promouvoir les dispositions prises par l’entreprise pour le respect des droits humains et la diversité.
Par ailleurs, les supports ne se limitent pas uniquement à l’information institutionnelle ou à la sensibilisation interne. Ils jouent également un rôle clé dans le recrutement.
Selon une étude Michael Page, 53% des candidats s’attendent à entendre parler de la politique sociale, sociétale et environnementale durant l’entretien. Ainsi, le site carrière, le livret d’accueil ou encore la formation sont des espaces à exploiter pour présenter les valeurs développement durable auprès des talents.
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Des messages cohérents et un dialogue continu
La communication RSE ne peut être réduite à une action ponctuelle. C’est un processus qui évolue constamment. Ceci en fonction des résultats des actions mises en place d’une part, et des attentes sociales et environnementales d’autre part. Les employeurs doivent donc veiller à ajuster régulièrement leur approche RSE pour répondre à ces besoins changeants.
Un dialogue continu avec les parties prenantes est indispensable. Il permet non seulement d’informer, mais aussi de réajuster les messages en fonction des retours reçus. Ils doivent refléter fidèlement les projets menés. Une entreprise transparente, qui communique sur ses avancées, renforce sa réputation. Il ne s’agit pas d’une simple promotion environnementale, mais d’un discours intégrant une conviction globale et authentique de l’entreprise sur toutes ses dimensions économiques, sociales et environnementales.
Sans ce processus d’adaptation, les messages risquent d’être perçus comme superficiels, voire opportunistes. En effet, une stratégie déconnectée des réalités peut être accusée de washing. Une telle perception compromet l’authenticité des engagements affichés et surtout la confiance, en interne comme en externe.
Les défis de la communication RSE
Bien entendu, les entreprises doivent faire face à divers obstacles qui, mal anticipés, compromettent l’efficacité des messages. Parmi ces derniers, l’on compte notamment :
Le social washing
À l’image du greenwashing, le social washing consiste à communiquer sur des actions sociales sans réel impact. Les organisations doivent s’assurer que leurs initiatives sociales soient authentiques et alignées avec leurs valeurs et leurs actions concrètes. Et cela se construit grâce à la participation active des différentes lignes de management dans la conception et la mise en œuvre de ces initiatives.
La complexité de la démarche
Communiquer sur des concepts RSE peut être difficile en raison de leur jargon technique ou scientifique. Dès lors, il convient de vulgariser ces notions pour les rendre accessibles à tous, sans perdre en précision ou en crédibilité. Pour cela, utilisez des analogies simples et des exemples concrets pour clarifier les messages ou organisez des ateliers pour expliquer ces concepts de manière interactive.
L’engagement de tous
Impliquer toutes les parties prenantes dans l’approche RSE est essentiel, mais difficile à maintenir sur la durée. Des canaux de discussion ouverts, des réunions régulières ou des groupes de travail pour recueillir les idées sont utiles pour maintenir l’engagement à long terme.
La résilience face aux crises
En période de crise ou de forte activité, il n’est pas rare que la RSE passe au second plan. Or, une communication RSE efficace doit résister aux aléas économiques et sociaux, et pour cela, il est nécessaire d’identifier les périodes propices ou non au rappel du plan d’action.
Ces nombreux défis peuvent aussi être surmontés en faisant appel à des structures spécialisées. Agences de communication RSE et autres prestataires permettent non seulement d’alléger la charge de travail, mais également de porter un regard neuf, indispensable pour veiller à la pertinence des messages.
En 2025, plus que jamais, la communication RSE doit être bien maîtrisée. Ses clés de succès : cohérence, transparence et originalité.
Aujourd’hui, pour être un véritable avantage concurrentiel, la RSE doit être soutenue par une communication distinctive. En adoptant les bonnes méthodes et en choisissant les canaux appropriés, les entreprises peuvent non seulement avoir un impact positif sur la société et l’environnement, mais aussi renforcer leur image de marque. Il s’agit de créer un lien de confiance avec les parties prenantes, d’attirer des talents et d’assurer la pérennité de l’entreprise dans un contexte où les attentes vis-à-vis de la responsabilité sociétale et du développement durable ne cessent de croître.
Source(s) documentaire (s) :
- Directive CSRD : reporting de durabilité extra-financier, bigmedia bpifrance
- Consultation sur le Pacte productif 2025, France Stratégie