L’OMS définit le bien-être au travail comme “un état d’esprit caractérisé par une harmonie satisfaisante entre d’un côté les aptitudes, les besoins et les aspirations des travailleurs et de l’autre, les contraintes et les possibilités du milieu de travail.“ Alors, comment œuvrer en faveur du bien-être des salariés ? En quoi ces actions permettent-elles d’accroître leur fidélisation ? Pour répondre à ces questions, et à l’occasion de la publication du dernier Observatoire du bien-être au travail, la rédaction a interviewé Paul-Emile Saab, CEO de United Heroes, l’app bien-être et sport au travail pour engager ses équipes.
Œuvrer pour le bien-être au travail permet de fidéliser 2x plus
Selon l’Observatoire du bien-être au travail 2023, une entreprise qui met en place des actions au quotidien afin d’engager ses équipes les fidélise davantage qu’une entreprise qui ne prend jamais d’initiative en ce sens.
En effet, les deux tiers des salariés français éprouvent des envies d’ailleurs puisque ces deux dernières années 49% d’entre eux ont déjà songé à quitter leur entreprise et 13% ont sauté le pas.
Les entreprises qui mettent en place des actions en faveur du bien-être des salariés bénéficient d’un taux de fidélité de 50 % supérieur à celles qui ne mettent en place aucune action, toutes tranches d’âges confondues. Quant aux entreprises qui organisent de telles initiatives au quotidien, elles parviennent à fidéliser 2 fois plus leurs talents.
Les entreprises qui mettent en place des programmes structurants, qu’ils concernent la santé mentale, l’engagement solidaire ou l’activité physique, parviennent à fidéliser 2 fois plus leurs salariés.
Ces initiatives permettent de fidéliser les équipes car elles leur montrent que l’entreprise investit dans l’amélioration de leur quotidien et œuvre pour leur offrir un meilleur équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle (work-life balance). Ces actions génèrent donc un sentiment valorisant ainsi que de la reconnaissance.
Mais c’est avant tout l’humain que recherchent les salariés. En effet, c’est l’élément le plus important pour eux au travail selon l’Observatoire. L’aspect collectif des initiatives bien-être crée du lien social et un sentiment d’appartenance. Le bien-être et le sport au travail permettent d’agir sur les leviers de motivation personnels et sur l’attachement en partageant avec ses collègues sur des sujets extra professionnels. “Ce qui va créer un sentiment d’appartenance permettant aux salariés de se projeter, c’est à la fois l’environnement de travail et la communauté, la relation avec ses collègues” explique Paul-Emile Saab, CEO de Sport Heroes.
Quels types d’initiatives faut-il privilégier ?
Les résultats de l’Observatoire du bien-être au travail démontrent que les activités physiques et les actions solidaires sont les plus plébiscitées par les collaborateurs.
Un programme d’activité physique permet de motiver le salarié 11% plus et l’aspect solidaire génère, lui, 13% de motivation en plus. De nombreuses entreprises combinent d’ailleurs ces deux aspects afin d’améliorer la motivation au travail des salariés. L’application United Heroes permet notamment de proposer des activités physiques et solidaires aux équipes.
Les initiatives instaurées influent également sur le taux de recommandation de l’entreprise par les salariés.
Ces deux aspects sont complémentaires : combiner le sport avec l’engagement solidaire le rend ludique en y apportant une dimension collective.
Qu’en est-il de la perception des décideurs RH mettant en place ce genre d’initiatives ? Ont-ils constaté un impact sur leur politique RH ?
L’étude menée par Sport Heroes souligne que grâce à ces initiatives :
- 51% entreprises ont constaté une meilleure rétention de leurs talents
- 34% ont joui d’une amélioration de leur marque employeur
- 25% ont observé un engagement supérieur au sein de leurs équipes.
- 25% ont constaté une diminution de leur taux d’absentéisme
Toutefois, beaucoup de décideurs ne mesurent pas encore le ROI (Retour sur Investissement) de ces initiatives en faveur du bien-être au travail. “Ces données sont sûrement sous-estimées par manque de mesure au sein des organisations” explique Paul-Emile Saab.
Mesurer le ROI à l’aide d’indicateurs clairs et définis est donc essentiel pour connaître les effets d’une politique de bien-être et de sport au travail.
Retours d’expérience d’entreprises engagées pour le bien-être au travail
Depuis près de 5 ans, l’entreprise Foundever (anciennement Sitel) a instauré une politique orientée sur la pratique sportive pour répondre aux problématiques que connaît la population sédentaire, assise devant un bureau toute la journée. Ainsi, en 2021, le nombre d’utilisateurs SitelFit a augmenté de 9000 à 22000, pour atteindre 130 minutes d’exercice par semaine en moyenne, contre 100 en 2020 (+ 30 %).
Chez Orange, 78% des collaborateurs affirment avoir une meilleure connaissance des valeurs et des engagements de l’entreprise grâce aux actions en faveur du sport et du bien-être au travail. Les bénéfices se ressentent donc directement sur la marque employeur d’Orange.
Vinci Energies recensait pour sa part 43 003 euros de dons reversés à l’association Mécénat Chirurgie Cardiaque au 1er janvier 2021 et 3000 inscrits au programme en moins d’un mois.
Enfin, chez Harmonie Mutuelle 45% des salariés ressentent une meilleure cohésion entre collègues, 30% ont une meilleure connaissance des valeurs d’Harmonie Mutuelle et 55% se sentent plus motivés pour être actifs.
Voici les 3 clés pour réussir ces initiatives et améliorer le bien-être au travail :
- La fréquence
“Organiser un événement sportif par an n’est pas une solution. La QVCT doit se travailler tous les jours” affirme Paul-Emile Saab.
Si 86% des décideurs et décideuses sont alignés sur le fait que la qualité de vie au travail se matérialise par de nombreuses actions du quotidien, seulement 17% des salariés perçoivent ces actions comme “de tous les jours” (Observatoire du bien-être au travail).
Ce chiffre témoigne du décalage entre la perception des décideurs et celle des collaborateurs. Paul-Emile Saab explique qu’il faut faire attention aux “initiatives cosmétiques” qui ne sont pas suffisantes pour fidéliser les salariés.
Des événements organisés ponctuellement auront un impact plus limité que si le projet était inscrit dans les rituels de l’entreprise et le quotidien des collaborateurs.
- La personnalisation
L’entreprise ne doit pas avoir l’illusion que tout le monde peut trouver son compte avec les mêmes expériences. Pour répondre aux besoins de tous les salariés, les contenus doivent être adaptés et personnalisés au niveau d’envie et de volonté de chacun.
- La communication interne
Chez United Heroes, nous pensons que la communication interne est primordiale pour garantir la réussite d’un projet et améliorer le bien-être au travail. C’est pourquoi nous accompagnons nos clients, en fonction de leur contexte et de leurs besoins, pour communiquer sur leur dispositif en interne.
Beaucoup d’initiatives en faveur du bien-être au travail ne sont peut-être pas connues à cause d’un manque de communication. Le CEO de United Heroes explique que les entreprises dans lesquelles le programme fonctionne le mieux sont celles où les professionnels des RH et de la communication interne travaillent main dans la main.
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