La France compte 8 à 11 millions d’aidants, à savoir des personnes qui viennent en aide de façon régulière à un proche en situation de dépendance. 61 % d’entre elles sont en activité, menant de front impératifs personnels et activité professionnelle. Et si ces salariés ont pour ainsi dire un profil atypique que les organisations ont parfois du mal à appréhender, ils constituent en réalité une vraie richesse pour l’entreprise. Explications.
L’aidance, un phénomène qui touche 15 % de la population active
Ceux que l’on appelle les « salariés aidants » représentent aujourd’hui 15 % de la population active. Et, d’ici à 2030, un actif sur quatre sera en situation d’aidance. Les collaborateurs concernés sont en outre de plus en plus jeunes, leur âge moyen s’élevant à 42,2 ans. Un chiffre qui tombe à 35 ans dans le secteur privé.
De plus, ces collaborateurs passent en moyenne 10,6 heures de leur temps hebdomadaire pour les femmes, et 9 heures pour les hommes, auprès de leurs proches, et 25 % d’entre eux seulement ont informé leur employeur de leur statut. Ce phénomène touche donc une part importante et stratégique des forces de travail, raison pour laquelle, au-delà de la mise en place de dispositifs d’aides spécifiques, vous avez tout intérêt à vous concentrer sur ce que ces talents peuvent apporter à l’entreprise, et à les accompagner en ce sens.
Un vivier de talents pour toute l’entreprise
D’autant que 44 % des salariés aidants estiment acquérir de nouvelles compétences de par leur condition. À commencer par des soft skills, telles que la résilience, la résistance au stress, l’empathie, l’autonomie et l’intelligence émotionnelle. À ceci s’ajoutent la gestion des priorités, la prise de hauteur, l’écoute, la communication, et de fortes capacités organisationnelles.
Côté hard skills, les collaborateurs aidants ne sont pas en reste. Car ils sont nombreux à développer un vrai savoir-faire dans les tâches de planification, le pilotage de projets, le management, la relation client, les techniques commerciales et de vente, et les ressources humaines entre autres. Leur aptitude à s’adapter au changement peut également faciliter leur prise en main des outils numériques et nouvelles technologies.
Multiples, ces compétences s’avèrent aussi avantageuses : 80 % des responsables des ressources humaines (RH) estiment à ce titre que l’expertise des aidants est utile à leur organisation. Ils sont par ailleurs 81 % à considérer le soutien à ces salariés comme une source de performance.
Capitaliser sur leurs compétences : les bonnes pratiques
Pour mettre cette dynamique en pratique et en faire bénéficier l’ensemble de votre structure, plusieurs leviers sont activables. Parmi eux figure la reconnaissance de leurs talents dans le cadre de votre politique RH, de votre démarche de responsabilité sociétale et environnementale (RSE), ou au travers d’un « référent aidant », dont la création est plébiscitée par 74 % des aidants.
De même, vous pouvez cartographier leurs compétences à l’aide de questionnaires ou fiches d’auto-évaluation, à compléter et maintenir à jour par les salariés concernés. Une fois cette cartographie réalisée, diffusez-la auprès d’un maximum d’interlocuteurs, notamment les responsables de pôles et managers de proximité.
L’idée ? Porter à la connaissance des équipes les aptitudes des aidants, permettant à chacun d’en tirer le meilleur profit. Des actions de sensibilisation peuvent être menées en parallèle, à l’instar de webinaires ou ateliers mêlant profils aidants et non aidants.
Enfin, des programmes de formation réservés aux managers sont aussi à prévoir. Ceci afin de leur donner des clés de compréhension quant au fonctionnement des aidants et leurs besoins en termes d’aménagement du temps de travail. Mais aussi d’attirer leur attention sur les compétences de cette population, toujours dans l’objectif de valoriser au mieux son potentiel.
Source(s) documentaire(s) :
- Publications Ocirp
- Observatoire solidaire, CNP Protection Sociale