Selon une enquête Boston Consulting Group, 85% des Français considèrent que les entreprises doivent activement participer à la construction d’une société plus durable et écologique. Ainsi, une majorité écrasante (82%) souhaite voir les entreprises mettre les résultats environnementaux et sociaux et les performances financières sur le même pied d’égalité.
Du côté des employeurs, le collectif Entreprises pour l’Environnement (EpE) signait une tribune le 3 mai dernier appuyant la nécessité d’allier la relance économique à la transition écologique. Les résultats des dernières municipales l’indiquent : la protection environnementale pèse sur les consciences et pourrait bien aller jusqu’à impacter les choix professionnels. Dans ce contexte, comment les entreprises peuvent-elles communiquer une marque employeur fière de ses engagements sans verser dans le greenwashing ?
Comment conjuguer marque employeur et conscience écologique ?
Aujourd’hui, la plupart des entreprises intègrent le développement durable dans le cadre de leur politique RSE interne. Que sa raison d’être s’articule autour de la protection environnementale ou qu’elle agisse indirectement dans ce sens, l’entreprise peut à juste titre exposer ses engagements écologiques dans le cadre de sa marque employeur.
Une autre étude du BCG datant du mois de mai réalisée auprès de 4 000 personnes a révélé que parmi les tranches générationnelles, ce sont les millennials qui se préoccupent le plus de l’urgence climatique. Si bien qu’il y ait de grandes chances que la politique environnementale de l’entreprise influe sur leur choix d’employeur. Expliquer avec clarté ses engagements, ni plus ni moins, pourrait bien faire la différence dans un contexte de recrutement de talents tendu.
Où parler de ses engagements écologiques ?
- Dans l’annonce de recrutement d’un poste, faites part des projets en interne qui soutiennent la protection environnementale.
- À l’entretien d’embauche, mentionnez les enjeux environnementaux du secteur et comment l’entreprise y fait face (économie circulaire, initiatives liées au quotidien du travail, groupes de réflexion pour une chaîne de production plus écologique).
- Encouragez les collaborateurs à présenter au passage vos actions RSE, un programme que vous menez avec une filière écologique ou un mécénat de compétence auprès d’une association, lors de leurs interventions à l’extérieur de l’entreprise (salons professionnels, forums d’entreprise, conférences, etc.).
- Faites-vous référencer en répondant aux questions de référents en la matière comme la plateforme Pour Un Éveil Écologique qui aide les candidats à mieux comprendre les engagements environnementaux des entreprises.
Une marque employeur sans greenwashing
Comment mieux communiquer vos engagements avec justesse ? En effet, l’abus de l’argument écologique peut se générer un redoutable retour de bâton ! Exposez avec clarté la position de votre entreprise et l’impact de vos actions pour la protection environnementale comme le préconise Margaux Roux, Directrice du Marketing et de la Communication de Chacun Son Café, acteur dans la transition écologique des entreprises : “Pour nous, la “nouvelle” communication des entreprises sur ces sujets doit passer par la mesure d’impact et par la preuve.” En effet, plus vous aurez des résultats tangibles pour soutenir vos engagements, moins la question du greenwashing se posera.
Quelques règles d’or pour éviter le greenwashing :
- Parlez de votre contexte, quels sont les enjeux de votre secteur d’activité ?
- Si votre produit ne présente aucun avantage écologique, inutile de l’intégrer dans votre communication. Concentrez-vous plutôt sur des actions concrètes.
- Quelles actions ont le plus d’impact ? Si la politique interne pousse 250 salariés à réduire leurs déplacements par avion de moitié en optant pour des visioconférences, cela fait une réelle différence !
- Restez transparents et fidèles à la réalité car les candidats scrupuleux sauront vérifier la véracité de vos propos en quelques clics.
- Surtout, soyez prêts à fournir des preuves de ce que vous avancez, un rapport d’impact environnemental par exemple.*
Enfin, la conscience environnementale ne se limite pas à un facteur d’attractivité dans sa marque employeur, elle s’accorde réellement à la construction d’un modèle économique pérenne. “Pour autant, les choses bougent et les entreprises sont de plus en plus dans une démarche volontariste et sincère. Elles comprennent que le monde change et qu’elles doivent changer de l’intérieur pour accompagner cette tendance de fond structurante si elles souhaitent durer dans le temps,” synthétise Margaux Roux.
*Pour plus d’informations n’hésitez pas à consulter le guide anti-greenwashing de l’ADME.
Mai TREBUIL
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