L’emploi rechute, mais les indicateurs financiers se stabilisent
Le 3e trimestre aura connu une amélioration éphémère. Tous les indicateurs mesurant l’emploi et le moral, qui s’étaient redressés au mois de juillet, replongent. Des tensions réapparaissent sur le front de l’emploi avec une création nette d’emplois* à -0,5 sur la période juillet-septembre (+0,5 sur la période avril-juin). Si les secteurs de l’industrie (+3) et du commerce (+5) connaissent un regain de recrutement, l’hôtellerie (-5) et les services aux particuliers (-7) sont en souffrance.
Jean-Marc Jaumouillé, Directeur des techniques professionnelles de Fiducial, précise : « Les embauches se situent dans la moyenne des 3èmes trimestres grâce, comme chaque année, à la signature des contrats d’apprentissage et en alternance. Un bon niveau de créations de postes, y compris en CDI, est à souligner mais il est malheureusement contrarié par un nombre de suppressions de postes encore jamais atteint depuis la création du Baromètre des TPE en 2000. Environ un employeur sur huit a supprimé en moyenne 1,7 poste ».
Si l’indicateur de situation financière** rechute de -4 points pour se situer à -17, ce score reste « honorable » puisque, hormis juillet 2015, il faut remonter trois ans en arrière pour retrouver un niveau aussi « bon ». De même, 26 % (-6 points par rapport au 3ème trimestre) des patrons de TPE jugent la situation financière de leur entreprise préoccupante, le niveau le plus bas depuis juillet 2011.
En parallèle, la situation de trésorerie des TPE s’améliore aussi sensiblement. 17 % des patrons font état d’une trésorerie négative (résultat le plus bas depuis 3 ans) contre 23 % en juillet et 32 % se déclarent excédentaires.
Pour autant, 79 % (+8 points) des chefs d’entreprise demeurent pessimistes sur le climat général des affaires en France, 53% (+4 points) se montrent négatifs pour leur propre activité et la confiance globale accordée au gouvernement Valls s’érode à nouveau de -4 points, à 19 %.
COP 21 : l’écologie une opportunité et un handicap
La plupart des patrons de TPE perçoivent dans le sujet environnemental et écologique tant des opportunités de croissance et de réduction du chômage (68 %) que le moyen de réduire la facture énergétique (70 %). Ils jugent surtout les actions liées à l’enjeu environnemental urgentes (42%), ou pour le moins importantes (52 %), nécessitant des réformes des modes de production et de consommation ainsi qu’une évolution des modes de vie sur le long terme.
A niveau de leur entreprise, la prise en compte des problématiques environnementales occasionne selon nombre d’entre eux des contraintes administratives (52 %) et/ou génère des surcoûts de production (40 %). Plus d’un tiers des patrons de TPE (36 %) veulent toutefois tirer profit des opportunités de développement de leur activité, auprès de clients actuels ou sur de nouveaux segments de marché. Les TPE ont également déjà entrepris (43 %), ou envisagent de mettre en œuvre (44 %), des actions pour maîtriser leur consommation énergétique.
La réforme du droit du travail : les patrons n’y croient pas
Alors qu’une réforme à minima du code du travail se profile, seuls 25 % des patrons de TPE estiment qu’elle sera effective à court ou moyen terme.
François Hollande a indiqué qu’il ne toucherait pas à la durée légale des 35 heures. Une décision qui va à l’encontre des attentes des chefs d’entreprise. En effet, 16 % seulement se prononcent en faveur de son maintien, contre 38 % pour un rehaussement à 37 ou 39 heures et 45 % pour son abandon dans toutes les branches ou entreprises qui fixeraient par un accord collectif un autre pallier de déclenchement des heures supplémentaires.
Les mesures du rapport Combrexellle ne remportent pas l’adhésion majoritaire des chefs d’entreprise :
- 44 % jugent que la fusion des branches représentant moins de 5 000 salariés sera efficace pour les inciter à embaucher ;
- 36 % sont pour la proposition par les branches d’accords clés en main pour les TPE, adoptés ensuite par référendum.
Un désintérêt pour les élections régionales, avantage pour la droite
Seulement 34 % des chefs d’entreprise sont intéressés par la campagne des élections régionales et 42 % ont prévu de s’abstenir de voter. 81 % déclarent que la classe politique actuelle n’est pas en mesure de proposer des solutions durables pour le redressement économique de la France.
Au niveau des politiques régionales qui devront être menées par les nouveaux élus, la sauvegarde et le développement de l’emploi (47 %) sont la priorité des patrons suivis de l’éducation (27 %). Le numérique arrive en dernière place (10%).
Si une majorité affirme vouloir se prononcer en fonction des considérations locales, 37 % de ceux qui ont prévu de se déplacer sont animés par un vote sanction à l’encontre de la politique du gouvernement. Uniquement 3 % souhaitent voter pour soutenir l’exécutif. Les listes des Républicains, de l’UDI et du Modem remporteraient 48 % des suffrages, le Front national 19 % (+7 points par comparaison aux élections européennes) et le Parti socialiste 13 % suivis par Europe Ecologique Les Verts (9 %).
L’attractivité des territoires
L’Île-de-France est la région qui apparaît économiquement la plus attractive aux yeux des patrons de TPE (36 %). En seconde position on retrouve l’Auvergne et Rhône Alpes (12 %) suivie de l’Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes (10 %). En queue de peloton, on retrouve le Centre, la Bourgogne et Franche-Comté et la Corse (1 %).
L’efficience du redécoupage des régions reste à démontrer. Seuls 35 % des dirigeants interrogés pensent que ce changement sera bénéfique pour l’attractivité de la région et son dynamisme économique. 51 % pensent qu’il n’aura aucun effet.
* création nette d’emplois : différence entre les créations et les suppressions de postes.
** indicateur de situation financière : % des TPE constatant une amélioration de leur situation financière par différence au % de celles enregistrant une dégradation.
Méthodologie de l’Etude
Échantillon de 1 002 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés (hors auto-entrepreneurs), raisonné sur les critères secteur d’activité de l’entreprise, taille de l’entreprise, région d’implantation de l’entreprise et interrogé par téléphone du 12 au 26 octobre 2015. Des résultats nationaux représentatifs : redressement selon les données INSEE pour la meilleure représentativité de cette composante du tissu économique français.
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