En réalité, cette génération est celle de la difficulté à se situer dans un monde avec des modèles qui ne leur appartiennent pas. Il est alors logique que ses comportements ne soient pas « modélisables ». Grandir dans une société de l’image implique de vivre avec des représentations faussées et un modèle de réussite illusoire. Zoom sur cette génération difficile à analyser, éduquer et former..
Les enfants du numérique
En effet, les moins de 35 ans sont les premières générations à avoir grandi avec internet et les réseaux sociaux. C’est la génération digitale, avec un accès permanent et rapide aux informations. Il est donc logique qu’ils veulent retrouver ces valeurs dans les entreprises dans lesquelles ils travaillent.
Les comportements hiérarchiques ne semblent plus avoir d’effet sur cette génération. En effet, elle accepte de moins en moins de voir leur « chef » s’attribuer seul une réussite à laquelle toute l’équipe a largement contribué. Elle veut être félicitée et publiquement reconnue, écouté et entendus. Cette génération a un réel besoin de trouver un sens à ce qu’elle fait, et veut se sentir utile. C’est pour cela qu’elle veut être sûrs que l’entreprise correspond à ses attentes et ses valeurs. Elle est une génération engagée qui cherche avant tout à s’épanouir au travail.
L’utopie économique et sociale créée par la culture de la publicité, de la télévision et des réseaux sociaux
Avec les start-up et les spéculations boursières, cette génération est de plus en plus intéressée par l’argent et pense assez naïvement que l’on peut en gagner facilement et rapidement. Inutile d’attendre la fin de sa carrière pour acquérir un capital personnel si l’on peut déjà gagner une fortune en étant jeune.
En effet, chaque jour, on a l’impression d’entendre parler de nouvelles start-up ou de lire des articles qui retracent le parcours d’un brillant entrepreneur devenu maître de sa vie grâce à une idée ou un produit.. Mais ce fantasme a en partie été crée par la culture de la télévision, des réseaux, et de la publicité, qui véhicule des messages illusoires afin de faire consommer davantage.
En réalité, d’après les statistiques, près de 90% de jeunes start-up échoue par manque de trésorerie, trop grande concurrence, ou mauvaise stratégie marketing…
A-t-on besoin d’une nouvelle culture d’entreprise ?
De nos jours, le travail n’est plus un simple moyen de subvenir à nos besoins. Vu le temps que nous passons à travailler dans notre vie, il doit être une source d’épanouissement, de stimulation et de bien-être. Le culte de l’emploi est mort. Les jeunes ont de nouvelles attentes : un travail bien rémunéré, intéressant, qui correspond à certaines valeurs et respecte les choix de vie personnels. Autrement, ils enchainent de boulot en boulot comme nous zappons une chaîne de télé.
Dans cette logique, le monde de l’entreprise doit évoluer pour retenir ces « millennials » et faire aboutir leur potentiel avec un système et des codes plus adaptés à leur temps. Et pour ne pas les pousser vers la sortie, nous avons besoin d’une nouvelle culture d’entreprise.
Finalement, ces jeunes ne veulent pas travailler pour n’importe qui.
Lysa ACHACHA.