Pour entre autres améliorer son processus de « onboarding », le spécialiste du co-voiturage en ligne, table sur une plate-forme de e-learning alimentée avec des vidéos tournées par les salariés eux-mêmes.
Obligé de passer la vitesse supérieure pour recruter et ainsi satisfaire sa croissance rapide, notamment à l’international, BlaBlaCar a complétement refondu son processus de onboarding (intégration). Avant, chaque manager– marketing, technique, etc- préparait un PowerPoint expliquant le fonctionnement de son équipe et ses challenges. Ce document était ensuite présenté aux nouvelles recrues lors de « onboarding weeks » organisées à Paris. « Avec 20 nouvelles recrues par mois dans 19 pays, il fallait parfois attendre un mois qu’un salarié indien vienne au siège pour le former à nos outils. Ce n’était pas assez réactif. Désormais, avec les présentations en ligne, tout est instantané », plaide Laure Wagner, capitaine de la culture d’entreprise de BlaBlaCar.
Après avoir cherché et comparé différentes solutions, celle qui fut la première salariée de cette start up, a ainsi défini le standard de ce que serait le e-learning chez BlaBlaCar. « Une vidéo de 10 minutes maximum scindée en plusieurs chapitres illustrés par des slides très épurées, donc sans « bullet point ». C’est un slide = une idée. On pose des questions rhétoriques, l’humour n’est pas exclu mais surtout, ce sont les managers eux-mêmes, parfois accompagnés par d’autres salariés, qui écrivent et tournent le script. Le tout se termine par un mini quizz à remplir par l’apprenant », décrit-elle.
Chez BlaBlaCar, on parle alors de « knowledge sharing » mais aussi d’enseignement inversé. Les nouveaux arrivants sont en effet tenus de visionner ses vidéos de présentation dans les trois premiers jours suivant leur arrivée. Laure Wagner veille au grain et n’hésite pas à la relancer si besoin. Forts des ces informations, les nouveaux venus se rendent alors à la « onboarding week » à Paris. Là, finies les présentations à papa avec uniquement des infos descendantes défilant sur des PowerPoint. Ayant déjà potassés les vidéos en amont, les collaborateurs sont là pour échanger entre pairs, poser des questions, faire des suggestions…
« Contrairement à avant, dès leurs premiers pas chez nous, ils disposent de vrais espaces de dialogue », constate-t-elle. Lancé en mars 2015, cette plate-forme de e-learning, baptisée BlaBla Learn, affiche un taux de participation de 99% et s’apprête à rentrer dans une deuxième phase de développement d’ici la fin de l’année. « Cette fois, chaque manager va créer des modules métier spécifiques destinés à tous», prévoit Laure Wagner. Tous les salariés seront donc de potentiels apprenants… et des auteurs en herbe. Le formé formateur et inversement.
Sylvie Laidet