Après la réforme de 2004,2009 et 2014, la formation professionnelle s’apprête à connaitre un autre changement. En effet, Madame Pénicaud, la ministre du Travail, a présenté ce qu’elle appelle son « big bang » de la formation professionnelle s’appuyant ainsi sur les accords conclus par le patronat et les syndicats. Explications !
Les premières pistes du changement !
Dans un premier temps, il semblerait que le compte personnel de formation (CPF) sera entièrement modifié. En effet, ce dernier sera désormais comptabilisé en euros et non plus en heures. Il est prévu que chaque actif devrait avoir au minimum 500 euros par an et pour les moins qualifiés, le CPF pourrait être abondé jusqu’à 800 euros par an avec un plafonnement à 8 000 euros sur 10 années. Quel changement ! Cela provoque de la joie pour certains et de l’appréhension pour d’autres.
De plus, désormais c’est l’Etat qui collectera visiblement le financement lié à la formation professionnelle et non plus les syndicats et patronats. La collecte sera donc certainement effectuée par les Urssaf !
Cet argent sera par la suite centralisé à la Caisse des dépôts et consignations qui réglera directement les organismes de formation. Un circuit beaucoup plus rapide que par le passé !
En effet, il faut tout de même préciser que les OPCA sont actuellement considérés comme trop complexes. De ce fait, la collecte des fonds ne sera plus effectuée par ces derniers. Quel rôle auront-ils demain ?
Notez-le : le fonctionnement du CPF et des OPCA sont donc modifiées en profondeur !
D’une manière générale, la volonté du gouvernement est de simplifier la formation c’est-à-dire permettre aux actifs de se repérer plus facilement en ce qui concerne la formation via les offres de formation. L’objectif étant d’augmenter considérablement les droits individuels à la formation pour tous ! Un but qui laisse penser que les individus seront mieux formés ? Cela reste tout de même à voir…
Dans sa réforme, la ministre du Travail souhaite que les employeurs et les salariés reprennent la main sur la formation. Le but premier est de réduire le chômage !
Ensuite, il est question de la mise en ligne d’une « plateforme numérique » pour permettre aux salariés une inscription rapide à la formation de leur choix, en fonction de l’argent disponible sur leur compte. Cette dernière est prévue pour l’année 2019. Une application mobile très simple qui reflète le monde du numérique dans lequel nous vivons actuellement.
Enfin, dans le but de réguler la qualité des formations, l’« Agence France compétence » sera créée et sera considérée comme une agence de régulation de la formation professionnelle. Cette dernière interviendra également pour contrôler les prix des formations considérés aujourd’hui comme exorbitants !
A l’heure actuelle, il semblerait que les partenaires sociaux soient remontés contre Madame Muriel Pénicaud ! Et ils ne sont pas les seuls !
Notez-le : la réforme de l’assurance chômage est prévue en même temps que celle de la formation !
Ce qui est certain est que le dispositif de la formation professionnelle ne cesse de changer et pourrait vraisemblablement noyer de nombreux actifs. Les discussions sur ce sujet se poursuivent tout au long du mois de mars. Affaire à suivre donc…
Yasmine BELHO