La plateforme de vidéos en ligne Zoom, qui a grandement participé à l’essor du télétravail pendant les débuts de la pandémie, adopte désormais un modèle d’organisation hybride.
L’occasion de se rappeler que les modes de travail ne cessent d’évoluer dans les entreprises, et que des allers-retours entre le télétravail et le présentiel sont toujours possibles.
D’autant plus que selon notre dernier sondage LinkedIn dans le groupe de parole « Je suis RH » de myRHline, le télétravail n’est pas devenu la norme pour tout le monde en entreprise. Si plus de la moitié des répondants disent bénéficier du télétravail 1 à 2 jours par semaine, près de 30 % répondent « Pas tout à fait » et seulement 6 % d’entre eux déclarent être en full remote.
Éclairages.
Du télétravail au modèle hybride : nouvelle organisation pour Zoom
L’historique champion du télétravail Zoom pousse aujourd’hui ses collaborateurs à revenir au bureau. La société américaine, à l’origine du logiciel de visioconférence du même nom, a en effet demandé à ses salariés de réduire leurs jours de télétravail sans pour autant le supprimer complètement.
Les salariés qui habitent à moins de 80 kilomètres d’un bureau de l’entreprise Zoom (aux États-Unis, mais pas que) doivent ainsi être présents 2 jours par semaine au minimum. Ainsi, les quelque 7 400 collaborateurs de Zoom devront revenir au bureau dès la rentrée, en septembre 2023.
L’entreprise Zoom dit ainsi adopter une « approche hybride structurée » à mi-chemin entre flex office et télétravail en permettant « de mieux utiliser [ses] propres technologies, de continuer à innover et soutenir [ses] clients dans le monde entier ».
- Le saviez-vous ? D’après le WSJ (Wall Street Journal) en septembre 2022, environ 1 % des employés étaient « habituellement présents » sur site, tandis que 75 % des collaborateurs travaillaient à distance.
Va-t-on vers la fin du télétravail ?
Est-ce la fin du télétravail ?
Il y a plusieurs mois déjà, Elon Musk avait affiché une prise de position sur Twitter en faveur du travail en présentiel, exhortant les employés de Tesla à revenir sur site ou à quitter l’entreprise.
Zoom n’est pas donc pas la seule entreprise à avoir récemment revu ses modes de travail. À l’instar de Zoom, Google, Amazon et Meta ont aussi exigé de leurs collaborateurs une réduction de leur temps de travail à la maison.
Un revirement qui concerne aussi Disney. Dernièrement, le nouveau patron de Disney aurait formellement demandé à ses collaborateurs de presque abandonner le télétravail. Les géants américains de la Tech seraient de plus en plus nombreux à exiger un retour aux bureaux.
En définitive, la démarche de Zoom faisant marche arrière vis-à-vis du télétravail semble loin d’être isolée.
- Le saviez-vous ? Une étude Parella datant de 2022 avait révélé que 75 % des collaborateurs aimaient revenir au bureau, lequel n’est pas seulement un lieu de productivité, mais bien un lieu de sociabilité visant à maintenir et développer les liens dans une logique de cohésion d’équipe.
Il y a quelques jours nous vous posions la question sur LinkedIn : « Alors le télétravail, c’est devenu la normalité dans votre entreprise ? »
Voici les résultats des 2344 répondants
On ne vous a pas demandé si c’était la fin du télétravail, mais si les entreprises étaient toujours en phase avec le télétravail en 2023. Et pour presque 1/3 il semble que les entreprises ne soient pas favorables au télétravail.
La norme étant situé autour de 1 à 2 jours de télétravail par semaine en 2023 selon les 2344 répondants sur LinkedIn.
Il semble donc que le télétravail se soit bien installé dans le paysage des entreprises en France mais pas autant que l’on aurait pu l’imaginer.
4 arguments forts en faveur du présentiel
Au-delà des tendances des entreprises comme Zoom revenant doucement au présentiel, notons que le travail sur site présente plusieurs arguments en sa faveur par rapport au télétravail.
Voici 4 raisons pour lesquelles certaines entreprises et certains collaborateurs peuvent préférer travailler sur site :
- Le présentiel favoriserait la créativité et l’innovation : les interactions en personne favoriseraient la créativité et l’innovation en permettant des discussions ouvertes et spontanées, ainsi que des sessions de brainstorming dynamiques. Un argument appuyé par Michael Kaplan, Associé fondateur de Parella : « Pour créer, il faut se rencontrer. La créativité et la productivité ne sont pas les mêmes », expliquait-il dans une interview récente de la rédaction.
- Le présentiel permettrait de renforcer sa culture d’entreprise : travailler en personne permet aux employés de développer un sentiment d’appartenance à l’entreprise en interagissant avec leurs collègues et en partageant des expériences. Cela peut renforcer la culture d’entreprise et le développement de valeurs communes. L’occasion de renforcer sa marque employeur également.
- Il existe un argument en faveur de la productivité justifiée par une étude MIT notamment, même si les discours inverses existent aussi. Mais la productivité est une problématique très présente lorsque l’on évoque le travail à distance : « Je pense qu’il y aura des débats sur la notion de télétravail dans le futur, notamment en cas de crise économique plus poussée. On voit que certains de nos clients subissent parfois le télétravail et se questionnent sur la productivité des collaborateurs », expliquait Michael Kaplan.
- Mais aussi en faveur du bien-être au travail : si on a longtemps entendu que le télétravail favorisait la QVCT, il convient toutefois d’être plus nuancé sur la question et de rappeler que pour certains, le bien-être au travail passe aussi nécessairement par la présence sur site, ne serait-ce que pour favoriser les liens.
En définitive, la démarche de Zoom ne signe pas la fin du télétravail mais marque l’apparition d’une tendance liée au retour au bureau, de plus en plus présente. Et s’il reste peu envisageable que les employés dont les métiers sont télétravaillables reviennent 5 jours par semaine, un équilibre entre télétravail et présentiel peut être privilégié sur le modèle d’une organisation hybride et flexible.