Premier réseau social professionnel à destination des étudiants et des jeunes diplômés, Le portail Yupeek.com, né en mai 2011, à Nancy, s’impose aujourd’hui, avec une croissance de 230 % en 2013, comme un acteur majeur du recrutement de niche en France. Rencontre avec Thomas Poumarède, cofondateur avec Tarek Moutawakkil, de Yupeek.
Tarek Moutawakkil et moi-même avons eu l’idée de créer Yupeek, lors de notre dernière année d’étude à l’ICM Business School de Nancy. Alors que nous étions à la recherche d’un stage, nous avons tous deux réalisé, et ce malgré l’avènement des nouvelles technologies, des réseaux sociaux, des portails dédiés à l’emploi, de la difficulté de trouver la bonne offre, sur le bon site, au bon moment. Ce constat que nous avons jugé tous aussi dommageable pour les jeunes diplômés, que pour les entreprises, nous a ainsi incité à créer Yupeek. Dès lors nous avons pu bénéficier, au sein de notre école, de l’appui de notre responsable de chaire Entreprenariat qui a fait la passerelle entre notre projet et le monde de l’entreprise et nous sommes allés chercher nos premiers financements. En 2011, nous sommes par ailleurs sortis lauréats du Réseau Entreprendre Lorraine.
En quoi ce réseau se différencie-t-il des autres réseaux professionnels ?
Aujourd’hui les jeunes diplômés n’ont pas les mêmes parcours que leurs ainés. Nous avons par exemple des étudiants qui ont fait de la finance en première année, du marketing en deuxième, pour partir une année de césure faire un stage dans le recrutement et finaliser leur cursus avec une dernière année dans l’événementiel… Or sur un réseau professionnel classique, il est très difficile de mettre en relief ce type de parcours. La force de Yupeek réside justement dans le développement d’un algorithme permettant l’adéquation de ce type de profil avec des annonces à même de correspondre à leurs attentes et à leurs compétences. Via un système de matching, ils accèdent ainsi directement à ces offres, un dispositif qui permet aussi aux entreprises après avoir publié une annonce, de la diriger vers les candidats les plus pertinents. Aujourd’hui, Yupeek recense 140 000 étudiants et environ 30 000 entreprises clientes parmi lesquelles on retrouve à la fois des PME et des entités du CAC 40 à l’instar de BNP, de la Poste, d’Alliance ou encore de l’Armée de Terre ou du Crédit Agricole…
Quelles sont les autres spécificités du réseau, notamment du côté entreprise ?
Nous travaillons beaucoup sur l’aspect marque employeur notamment pour répondre aux attentes de la génération Y, pour qui, aujourd’hui, le lieu de travail doit avant tout être un lieu de vie où l’ambiance a aussi son importance. L’idée a donc été de permettre aux entreprises de disposer d’un hublot de visibilité, qui leur donne l’opportunité de mettre en lumière leur entité. Ils peuvent ainsi directement, via des onglets, répondre aux questions des jeunes diplômés et déposer des vidéos valorisant leur société et les emplois à pourvoir.
Quels sont vos axes de développement ?
Actuellement, nous avons comme priorité de retravailler les annonces pour les rendre plus attractives aux yeux des candidats. Les entreprises ont parfois du mal à comprendre qu’une offre d’emploi, de stage, c’est aussi un support de communication, un peu comme une publicité. En les rendant plus qualitatives, nous espérons ainsi augmenter les taux de candidatures. Notre second axe de développement est de mettre la technologie de Yupeek directement au cœur des établissements de l’enseignement supérieur en leur proposant d’ouvrir gratuitement des "Career Centrer by Yupeek" sur leur intranet. Cela leur permettra de donner plus de visibilité à leurs étudiants sur la marché de l’emploi et d’entretenir, voire de développer leurs partenariats avec les entreprises. Un outil innovant en phase avec l’air du temps.
Gérald Dudouet