Des salariés de moins de 30 ans qui travaillent largement plus que la moyenne en dehors des horaires standards. Des hommes qui travaillent plus souvent le soir et la nuit, quand les femmes sont plus mobilisées sur le samedi. Des cadres qui travaillent plutôt en soirée quand les employés sont plus concernés par le samedi et le dimanche. Voici quelques enseignements tirés d’une étude de la Dares publiée en Juin 2018 à propos des horaires de travail atypiques.
Des horaires de travail applicables à une large minorité de salariés
La Dares définit les horaires atypiques par opposition aux horaires standards de journée du lundi au vendredi. Ils concernent ainsi le travail en soirée, de nuit, le samedi et le dimanche. 44% sont soumis au moins une fois par mois à l’un ou l’autre de ces horaires.
Nous avons vu dans un précédent post le nombre de salariés concernés, sur quel type d’horaire atypique et dans quels secteurs d’activité.
Mais l’étude de la Dares fournit d’autres éclairages sur le recours aux horaires atypiques en fonction du sexe, de la catégorie professionnelle et de l’âge des salariés.
Les hommes plus concernés
44,2 % des hommes sont concernés par des horaires atypiques au moins une fois par mois, contre 43% des femmes. Sur le plan quantitatif, on peut donc dire que les femmes sont pratiquement autant mobilisées que les hommes sur ces organisations du travail. Mais hors effet d’échantillonnage statistique, l’étude précise que les hommes ont sensiblement plus de chances d’être mobilisés sur ces horaires atypiques.
L’écart le plus important s’observe pour le travail en soirée (26% des hommes contre 21% des femmes) ou la nuit (13% contre 6%).
La Dares observe que les métiers les plus soumis à des horaires atypiques sont ceux où la mixité est la moins marquée. La présence féminine domine largement dans certaines catégories professionnelles (infirmiers, aides-soignants, agents d’entretien, aides à domicile…). Inversement les hommes sont surreprésentés dans d’autres catégories (militaires, policiers, conducteurs, boulangers…).
Le statut professionnel à une incidence
Si 44% des salariés sont soumis à un horaire atypique au moins une fois dans le mois, des différences s’observent en fonction du statut professionnel. Ainsi la proportion s’établit à 39% des ouvriers et 49% des employés. Les professions intermédiaires se situent à 40% et les cadres à 45%.
Le statut a également une incidence sur le type d’horaire atypique le plus utilisé. Les cadres travaillent plus tard le soir. Ils sont ainsi 34% des cadres à déclarer travailler sur des horaires de soirée, une proportion qui tombe à 19% pour les employés.
Les employés travaillent plus fréquemment que les autres catégories le samedi (45% au moins une fois par mois) ou le dimanche (25%), un écart significatif avec les ouvriers qui sont respectivement 29% et 12% dans ce cas.
L’âge joue sensiblement sur les horaires atypiques
L’étude montre que plus les salariés avancent en âge et moins ils sont concernés par les horaires atypiques. Ainsi, quel que soit le type d’horaire atypique, ce sont systématiquement les salariés de moins de 30 ans qui sont le plus soumis à ces organisations du travail, suivis de près par les 30-39 ans. Le recours à ces horaires diminue ensuite à partir de 40 ans. La probabilité de travailler sur des horaires standards augmente donc avec l’âge du salarié. On observe également que les personnes seules ont plus de chances d’être mobilisées sur des horaires atypiques que les personnes en couple.
Thierry BOBINEAU, Directeur Marketing chez Horoquartz