Interview de Didier Acket, Directeur des centres d’expertise à la DRH d’ENGIE
Une présentation de vous, votre fonction, votre ancienneté dans l’entreprise …
Je suis actuellement directeur des centres d’expertise à la DRH d’ENGIE. J’ai une formation d’ingénieur et j’ai ainsi commencé à travailler, pendant une douzaine d’années, sur des postes d’exploitation de réseaux gaz, de gestion de clientèle ou encore de management d’entités. J’ai rejoint la filière RH en 1990, en tant que DRH d’EDF à La Réunion. Puis je me suis notamment occupé des questions d’expatriation et de gestion de carrières au sein de GDF SUEZ (à l’époque Gaz de France), avant d’être DRH d’une Business Unit. J’ai ensuite occupé la fonction de DRH d’une des Branches du Groupe (Global Gaz et GNL). Depuis début 2016, je travaille au sein de la DRH du siège du Groupe.
Le digital est-il un outil de la transformation RH ?
Bien sûr ! Le digital a un impact sur tous les métiers, quels qu’ils soient, y compris celui des RH. Il est nécessaire que nous – filière RH – nous transformions avec le digital, mais nous devons aussi accompagner les autres dans cette transformation qui a un impact à la fois sur les profils existants et sur les profils entrants : en interne, nous avons beaucoup de collaborateurs dont le métier est en train d’évoluer ; en externe, nous n’avons plus besoin des mêmes profils qu’avant, beaucoup de choses se jouent donc sur la partie recrutement et plus précisément sur les outils utilisés (nous sommes par exemple en train de refondre notre SIRH). En matière de recrutement, nous nous investissons beaucoup sur les réseaux sociaux. On garde bien sûr des contacts avec des écoles, ça fait partie du socle nécessaire, mais en termes de campagnes de notoriété, on fait quasiment tout via les réseaux sociaux, notamment sur LinkedIn. Tout y est beaucoup plus viral, moins cher et plus efficace en termes de cible.
Quelle est la place des RH dans la transformation digitale de l’entreprise ?
Je pense que le rôle premier de la filière RH est de s’acculturer elle-même au digital, et ensuite de former et d’accompagner les managers et les salariés dans la transformation digitale de l’entreprise. ENGIE vient justement de lancer en interne la « Digital Academy » , une plateforme d’e-learning sur le digital destinée à l’ensemble de ses collaborateurs. On fait également beaucoup de reverse mentoring pour aider les managers à voir tout ce que le digital peut leur apporter au quotidien. Il y a deux ans, nous avions déjà lancé un MOOC interne pour que nos collaborateurs appréhendent mieux la stratégie du groupe, ses métiers, etc. La place des RH est donc vraiment dans l’accompagnement du changement, dans le développement des compétences, et dans le positionnement de certains salariés.
Dans quelle mesure la digitalisation impacte-t-elle l’organisation des processus RH ? (recrutement, formation, …)
En termes de recrutement, il est clair que la digitalisation a impacté l’organisation de nos processus RH comme je le disais précédemment, avec de nouveaux usages et outils comme LinkedIn. En termes de formation, c’est plus compliqué à faire entrer dans les habitudes, il y a encore beaucoup de marge de progression mais on a développé plusieurs programmes de e-learning, des MOOCs, ou encore des programmes spécifiques sur le digital pour les managers au sein de notre « ENGIE University ».
Concrètement sur quels outils les services RH peuvent-ils s’appuyer ?
On peut citer ce qu’on a dit juste avant : les réseaux sociaux avec des partenariats avec LinkedIn par exemple, des partenariats avec des start-ups RH, des outils de e-learning, etc. On a aussi mis en place notre propre réseau social en interne, « Yammer », qui met en relation tous les salariés du groupe dont certains qui ne se seraient jamais parlé autrement ! On a également lancé un programme qui nous permettra de bénéficier d’un SIRH partagé, « One HR ». Toutes les données des salariés y sont partagées pour la filière RH, et on pourra y pluguer toutes sortes d’applis. Aujourd’hui, on est véritablement en train de bâtir un socle solide, nécessaire pour un grand groupe comme ENGIE avec des activités aux quatre coins du monde, qui nous permettra par la suite d’avoir plus de souplesse.
Margot Cadier