Si les responsables en communication ont bien compris l’intérêt d’utiliser les médias sociaux (et Facebook en particulier) afin d’attirer les clients, les responsables en ressources humaines ont récemment compris l’intérêt de faire de même pour attirer des candidats.
Publier ses offres d’emploi, faire connaître ses métiers, favoriser la discussion entre les « badauds » se posant des questions et les « ambassadeurs » de l’entreprise pouvant y répondre, tout cela peut nourrir positivement le processus de recrutement.
Mais le sujet de la marque employeur va bien au-delà de quelques fonctionnalités intéressantes proposées par les médias sociaux. Ce sujet renvoie en fait immédiatement à celui de l’identité employeur, la fameuse « marque employeur » : c’est l’identité de l’entreprise, son ADN, qui se compose de sa culture, de son organisation, de ses métiers, de tout ce qui constitue son environnement, des produits ou services vendus, des perspectives de carrière, etc. Quelle est la proposition, la position de l’entreprise sur tous ces sujets ?
La marque employeur concerne les candidats, mais également les collaborateurs. L’un des enjeux de la marque employeur réside notamment dans le trait d’union qui existe entre l’expérience candidat et l’expérience collaborateur, et s’incarne parfaitement dans le processus d’intégration des collaborateurs (autrement appelé Onboarding).
Rien de pire pour un candidat que de se sentir trahi sur la promesse employeur. Lors des entretiens de recrutement, comme dans toute entreprise de séduction, tout à l’air tout nouveau tout beau. Puis, après avoir rejoint l’entreprise, on se rend compte que celle-ci comporte son lot de problèmes et de difficultés, comme dans n’importe quelle autre. S’il est naturel de ne pas accueillir un candidat en mettant d’abord en évidence tout ce qui peut le pousser à fuir, il est néanmoins du devoir de l’entreprise de ne pas mentir sur son identité :
- Le management est-il plutôt autoritaire ou participatif ?
- Règne-t-il plutôt dans l’entreprise une culture du secret, du fait de ses produits ou de quelque autre raison, ou la culture prône-t-elle au contraire la transparence et le partage ?
- Le télétravail est-il envisageable ?
- Au bout de combien de temps se voit-on confier des missions à responsabilité et peut-on être mis en mobilité ?
- Etc.
C’est pour répondre à toutes ces questions de façon honnête et transparente que les collaborateurs – alors devenus ambassadeurs – sont régulièrement sollicités. Et oui, les médias sociaux sont presque faits pour supporter les échanges par nature informels autour de ces questions. La communication ne doit cependant pas s’arrêter aux médias sociaux. Tout parle de l’entreprise : les articles publiés à son propos, sa présence à tel évènement plutôt que tel autre, ce qu’en disent les collaborateurs hors de l’entreprise, le fait de faire attendre un candidat ou un collaborateur lors d’un entretien, les locaux, etc.
Ce fabuleux sujet contraint et challenge l’entreprise à :
- Faire travailler ensemble la Direction de la Communication et la Direction des Ressources Humaines sur les grands messages à véhiculer autour des processus de management des talents
- Impliquer la Direction des Systèmes d’Information sur les outils les plus adaptés à utiliser
- Impliquer la Direction Générale et les managers pour s’assurer que les messages véhiculés sont conformes à la réalité de l’entreprise, et effectuer les ajustements (des messages ou des processus) le cas échéant
- Impliquer la Direction des Services Généraux afin de s’assurer que l’environnement de travail est harmonieusement aligné avec les messages ci-dessus.
En bref, la marque employeur est un excellent prétexte pour que toute l’entreprise reprenne conscience de sa propre identité. La faire connaître auprès de l’extérieur n’est finalement que très secondaire.
Alexandre PACHULSKI
Directeur Général Produits chez Talentsoft