La crise sanitaire aura accéléré la réflexion des entreprises quant à leur organisation interne et leurs liens avec leurs salariés. Il y a en effet désormais une nouvelle attente de la part des collaborateurs envers les entreprises, qui, au delà d’une rémunération, sont à la recherche d’une protection et d’un soutien de la part de leur entreprise.
L’importance d’un nouveau pacte social entre salariés et entreprises
D’après une étude menée par Empreinte humaine et Opinion Way, 50% des salariés se sont sentis isolés pendant le confinement et jusqu’à 47% se disaient en détresse psychologique. Quelques semaines plus tard, 42% des salariés seraient toujours en souffrance psychologique à l’issue du déconfinement. Une souffrance et un stress qui touchent tous les travailleurs, qu’ils soient en télétravail, au chômage partiel ou de retour au bureau et qui confirment la responsabilité de l’entreprise dans notre société actuelle.
Le confinement aura amplifié les attentes des travailleurs. Ces derniers ressentent le besoin d’être accompagnés et compris par leur hiérarchie. En effet, cette période de travail à distance, de surcharge de travail ou au contraire de calme, aura amené le salarié à se questionner sur le sens de son travail. La mise en place d’un pacte social et d’un dialogue qualitatif dans l’entreprise devient nécessaire pour s’adapter aux mutations que vit le monde du travail.
Quels sont les enjeux pour l’entreprise dans les 10 prochaines années ?
Tout l’enjeu pour l’entreprise de demain est d’être source de stabilité et de confiance pour les collaborateurs qui la font vivre. Cela passe par :
- Aligner ses valeurs et sa raison d’être avec son management au quotidien
- Miser sur l’expérience collaborateur. Cette expérience passe par une réorganisation de la durée du temps de travail et du temps de repos, une flexibilité dans les horaires et une mise en place d’une organisation de télétravail saine et gagnante pour tous
- Favoriser un management basé sur la confiance, où le salarié est autonome et responsable des projets qu’il porte.
- Encourager un management qui vise à développer le potentiel de chaque employé. Ce management ne s’attarde plus seulement sur les compétences techniques mais aussi sur les “soft skills”, les compétences humaines, de chaque collaborateur. Il vise surtout à aider le salarié à développer d’autres compétences grâce à des formations et des ateliers maison mis à sa disposition au sein même de l’entreprise. C’est dans cette optique que certaines entreprises telles que Accor, Orange, Sodexo ou Safran ont créé leur propre école de formation. L’Accor Academy promet de “faire grandir le talent qui est en vous” alors que la Safran University vise à “accompagner le développement des compétences, l’intégration et la transformation du groupe”.
- Garantir la sécurité des employés sur un plan sanitaire
- Réaménager les locaux de l’entreprise et les bureaux, pour qu’ils deviennent de vrais espaces de lien social et de convivialité
Cette crise aura été l’occasion pour l’entreprise de s’interroger sur sa capacité à s’adapter et à évoluer en phase avec les nouveaux besoins et envies des collaborateurs, qui sont à la recherche de davantage d’authenticité et de liberté. Cela passe par l’amélioration en profondeur des relations entre salariés et entreprises, par l’obligation de recréer le sens du collectif et d’insuffler un élan général aux équipes grâce à une raison d’être sincère, juste et en adéquation avec la mission de l’entreprise.
Philippine Sander