Vous l’avez loupée sur LinkedIn ?
Maud Grenier est la fondatrice de Worldmakers, qui accompagne les individus dans leur rêve d’indépendance et de liberté financière grâce à l’entreprenariat.
Consultante RH, elle est aussi la cofondatrice d’Arboriia, collectif spécialisé dans le développement des enjeux RH de demain.
Sur LinkedIn, Maud évoque son expertise RH mais aussi son parcours empreint de quête de sens.
Nous avons passé 20 minutes avec Maud pour comprendre qui elle est.
Si plus de 60 402 abonnés suivent Maud Grenier sur LinkedIn, ce n’est peut-être pas par hasard.
Maud, quel est ton parcours ? 🎓💼
J’ai grandi dans un milieu plutôt agriculteur, où voyager à Paris était l’événement de l’année. Chez moi, l’idée de réussite équivalait à avoir une maison, un mari et un chien. Seulement voilà : à 14 ans, j’ai commencé à comprendre que j’étais attirée par les femmes. Tout ce que je souhaitais dès lors, c’était m’échapper de ce milieu.
À 21 ans, quand j’ai entamé ma licence en sciences de gestion, j’ai vécu ma première grande expérience en faisant un stage à Miami. J’ai été la première de ma famille à traverser l’Atlantique, sans parler un mot d’anglais. À cette époque, j’étais dans une phase d’expérimentation totale. J’ai voyagé et profité de tous les schémas européens possibles en finançant mes rêves.
Un jour, j’apprends qu’il m’est impossible de suivre le master auquel je prétendais. Mais j’ai quand même eu la chance de trouver une école qui avait une place pour moi dans les ressources humaines, si je trouvais un contrat d’apprentissage. Je l’ai décroché dans une PME. Ce n’était pas le rêve de ma vie, mais j’étais contente.
J’ai ensuite effectué un service européen en Moldavie où j’ai rencontré ma femme. J’ai tout quitté pour partir au Portugal avec elle, où j’ai travaillé en call center.
Puis, je suis partie faire un VIE et j’ai rejoint une agence de recrutement qui travaille dans la tech. Avec ma femme, j’ai ensuite décidé de partir à Londres : j’y suis restée 5 années extraordinaires. C’est là que j’ai assumé qui j’étais, et qu’à cette occasion, j’ai développé mon expérience dans le recrutement.
Jusqu’au jour où j’entreprends de mettre en relation les étudiants et les entreprises, à mon compte. J’ai fait cela pendant 2 ans, avant de revenir dans le salariat où j’ai rejoint une agence de recrutement.
Par la suite, j’ai rejoint une fintech qui avait des problématiques RH très importantes qui m’animaient (nous sommes passés de 50 à 350 salariés, nous avons dû assurer la gestion internationale des talents…). C’était extraordinaire.
Qu’est-ce que tu apportes à la fonction RH ? 👊
Après avoir passé un an dans cette entreprise, j’ai souhaité me relancer à mon compte.
J’avais envie de me sentir plus libre, d’avoir plus de flexibilité. J’ai donc effectué des missions de recrutement, j’ai développé mon activité de consultante RH et depuis 6 mois, je souhaite créer des projets pour les RH, avec deux ambitions :
- Accompagner les expertes et experts RH à leur compte à dénicher des missions ;
- Accompagner mes clients dans des problématiques RH diverses et variées (droit social, recrutement, coaching des équipes, formation en entreprise…)
Ma deuxième mission, c’est d’aider les experts RH à développer leurs connaissances en matière de business, de marque personnelle, de prospection, etc.
Quels sont les grands défis RH ? 🦸🏻♂️🦸🦸🏾♀️
J’identifie 3 grands défis RH :
- L’automatisation des processus RH : optimiser les opérations liées à la fonction RH pour s’assurer qu’on a une machine efficace de sorte à se concentrer sur des tâches ayant une forte valeur ajoutée ;
- L’accompagnement des managers, avec la création d’une culture d’entreprise managériale. Parfois, les managers ne sont pas formés, ont besoin d’accompagnement et de courage managérial. C’est à mon sens un réel enjeu en 2023 ;
- Attirer les talents et fidéliser les collaborateurs de demain, en étant en phase avec les stratégies de marketing RH d’une part, avec la stratégie RSE d’autre part.
J’identifierai peut-être également un dernier défi : l’influence RH, qui pourrait aider les recruteurs à diminuer leur sourcing via le renforcement de leur marque employeur. De nouvelles techniques d’influence RH existent, liées à la création de contenus innovants.
Le secret de ta visibilité sur LinkedIn ? 🧙♂️🪄
Pour moi, c’est l’authenticité.
Si j’évoque dans mes posts des sujets bien spécifiques à la fonction RH, je parle aussi de mon quotidien, de mes challenges d’auto-entrepreneuse, de ce que cela implique pour moi, de mon coming-out professionnel sur LinkedIn… en bref, de mon parcours. Sur LinkedIn, il faut qu’on ait envie de s’adresser à vous.
Le petit tip ? Quand j’ai démarré sur LinkedIn, j’ajoutais toutes les personnes qui s’engageaient sur mes posts et cela m’a permis de bâtir une base solide pour générer de l’engagement et faire connaître mes sujets à un plus grand nombre de personnes.
« Sur LinkedIn, on peut vite se retrouver sur des feeds un peu tape-à-l’oeil, et moi je me bats pour que les recruteurs et recruteuses prennent la parole sur LinkedIn, à l’heure où on se fait envahir par des businessman qui nous vendent du rêve. »
L’objectif, c’est vraiment de (re)prendre la parole sur le réseau et que l’on puisse discuter des enjeux et défis des entreprises.
Tu es : workaholic ou work-life balance ? 🔥
Je serais plutôt workaholic même si j’irais plus loin que cette dichotomie : j’ai récemment visionné le documentaire de Samuel Durand sur le futur du travail et j’ai adoré sa philosophie, son message. Dans nos sociétés, nous restons tous sur ce même modèle classique du 9h-17h. Mais pourquoi ne pas travailler l’après-midi si on est moins performant le matin ? Je crois que la question des horaires est dépassée. C’est ok de faire plus ou moins d’heures, dès lors que les objectifs fixés sont atteints et que la vision est tenue.
En revanche, je déconnecte quand il le faut : lorsque je suis en vacances, j’aime déconnecter pour me reconnecter à l’autre, à la nature, dans une logique de retraite.