Les soft-skills décryptées lors de la 23e édition du colloque RH ont mis au devant de la scène ces compétences “douces”, “relationnelles”, “transversales” si chères aux entreprises aujourd’hui. Ce colloque est un projet collectif porté par les alternants du CFA IGS et du CIEFA. Il met en lumière des bonnes pratiques d’entreprises, fait également intervenir des professionnels et engage activement les étudiants : ces derniers investiguent sur le sujet, travaillent sur de la recherche académique, sur la réalisation d’enquêtes et sur la production vidéo.
Cette année, confinement oblige, le colloque a changé de format : il prend la forme d’une série documentaire de 4 épisodes sur les soft skills, publiée début décembre. Le travail a également été synthétisé dans un book très complet. Alors, que retenir des soft-skills aujourd’hui ?
Les soft skills décryptées : au delà des savoir-faire techniques
Après le CSE, la RSE et la marque employeur, c’est le thème des soft skills qui l’a remporté pour le colloque de 2020. L’équipe et les étudiants souhaitaient choisir un sujet transversal, qui soit un peu moins événementiel que les thèmes précédents. A l’heure où les métiers se transforment et que la technique évolue à grande vitesse, l’intérêt des entreprises comme des collaborateurs se concentre sur la gestion des compétences “douces”, ces compétences qui sont plus longues à développer, mais qui sont plus durables et plus facilement transposables. Florence Bourgeais, Responsable formation RMDRH, explique : “Ces compétences comportementales sont des compétences que l’on améliore : on ne les perd pas, on les transpose. Ce sont des compétences qui sont difficiles à évaluer puisqu’elles ne sont pas quantifiables. Et c’est justement parce qu’elles sont très riches et complexes que c’est pertinent de s’interroger sur la manière dont les RH peuvent aujourd’hui s’emparer de la gestion de ces compétences, devenues primordiales”
C’est en effet la durabilité qui fait la spécificité de ces compétences comportementales. Contrairement aux compétences techniques, qui peuvent devenir obsolètes en quelques années, les soft skills accompagnent le travailleur tout au long de son parcours professionnel : ils servent à s’adapter à un nouveau métier et à apprendre de nouvelles compétences techniques, dans l’optique de rester performant.
L’expérience plutôt que la théorie, pour aider les collaborateurs à développer leurs soft skills
Les entreprises, dans leur organisation, doivent poser des conditions qui encouragent les collaborateurs à développer les soft skills, à prendre du recul sur leur manière d’agir en entreprise. Florence Bourgeais précise que “la transversalité et le mode projet sont favorables au développement des soft skills, car ces compétences s’éprouvent aussi au contact des autres, C’est à travers l’expérience et le travail de groupe qu’elles peuvent se révéler.”
Ensuite, les entreprises peuvent “challenger” les collaborateurs grâce à des jeux de rôles, des mises en situation. Par exemple, un dispositif avec vidéo, où le collaborateur est filmé, permet de repérer tout un tas de comportements : lorsque l’individu se voit en vidéo, souvent, il remarque un décalage entre ce qu’il pense donner comme image et la réalité. Ce type d’exercices invite le collaborateur à faire un travail d’introspection. Dans la série documentaire, Bernard Lévêque, fondateur de Syscodev, présente la méthode du co-développement, une méthode singulière, inspirée d’une pratique québécoise proche du « action learning ». Toujours dans l’expérience éprouvée plutôt que dans le coaching théorique, “l’objectif visé est de favoriser certains comportements managériaux vecteurs de responsabilisation des acteurs. C’est une invitation à « théoriser la pratique plutôt que pratiquer la théorie » et, pour ce faire, les matériaux de départ sont les situations réelles apportées par les participants.” Pour Syscodev, “dans toute organisation, la Qualité Relationnelle est le principal vecteur de l’Efficacité Opérationnelle.”
Pour Florence Bourgeais, il est impossible de savoir quels sont les soft skills les plus demandés, puisque cela dépend forcément du métier exercé. Pour les fonctions managériales, le leadership, le pouvoir de fédérer et de créer l’enthousiasme, la capacité à transmettre, mais aussi l‘empathie et l’écoute sont très convoités. Pour les fonctions d’ingénieurs ou de R&D, c’est la créativité, l’innovation, l’agilité qui vont être recherchées.
Mais quelle que soit la compétence douce, “quand on essaye d’être plus attentif à nos comportements et de mieux comprendre ceux des autres, l’organisation et l’entreprise fonctionnent mieux. La dimension relationnelle est très importante, puisqu’elle encourage le collaborateur à être plus prompt à accepter le changement, à être adaptable et à être agile” conclut Florence Bourgeais.
Découvrez le book sur les soft skills juste ici, et les résultats d’enquête ici.
La rédaction de myRHline